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jeudi 29 septembre 2011

LES FRANCAIS VONT-ILS SE REVEILLER ?

Dans le n°742 de l’hebdomadaire « Marianne », l’éditorialiste, Jacques JULLIARD écrit à ce propos : « … La démocratie agravée par la télévision, c’est le voyeurisme tous les soirs à 20 heures. C’est Balzac et ma crémière sur un pied d’égalité, c’est l’ivresse romanesque à la portée de l’ivrogne du coin. Mais, c’est aussi le dégré zéro de la politique, le triomphe absolu de l’image sur le texte, de l’anecdotique sur l’essentiel.
Quand allons-nous nous réveiller ? Et d’abord, allons-nous nous réveiller ?
Le fameux mur de la vie privée, édifié au XIXe siècle par Benjamin Constant et la bourgeoisie romantique, celui qui protège l’homme public de la presse de caniveau à l’anglo-saxonne, s’est effondré d’un coup, comme un jour de 1989 celui du Berlin. On ne le reconstruira pas…
C’est la démocratie qui a inventé la distinction entre la personne et la fonction, autrefois confondues dans le corps du roi. Dans ces régimes modernes que le grand sociologue allemand Max Weber qualifie de « bureaucatiques », les plus hautes personnalités de l’Etat vont au bureau comme le plus modeste des fonctionnaires et sont censées demeurer à l’abri des regards pour tout ce qui concerne leur vie privée. Quand il était président du Conseil en 1950, Henri QUEUILLE déclarait à ses ministres que son vœu le plus cher était de ne pas être reconnu dans la rue. Il y parvenait d’ailleurs fort bien. Mais peut être était-ce là un trait de cet humour corrézien, pratiqué après lui par Jacques Chirac, qui savait fort bien filer à l’anglaise, quand le besoin s’en faisait sentir ou par François Hollande qui rêve d’une présidence « normale »…. »
« .. L’anonymat bureaucratique de l’ancienne République avait creusé un gouffre entre le pouvoir et les citoyens. Littéralement, ils ne savaient plus à quel saint se vouer. Depuis qu’ils ne croient plus en Dieu, les Français veulent des responsables à tous les échelons. Et, comme ils ont pris l’habitude de se plaindre de tout, ils ont besoin en permanence de quelqu’un pour écouter leurs doléances.
D’où la régression magique de la fonction présidentielle : « Charlot des sous ! », « Tonton, du soleil ! », « Allô, Sarko bobo ! » et ainsi de suite…

« No comment ! » à méditer… A ce propos, on voudrait que je me prive de cette oraison ?

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