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mardi 28 juin 2016

                                                       A PROPOS DU « BREXIT » !
Extrait du livre publié en langue anglaise en 2003 sous la direction de Gérard ROGER aux Editions BERTOUT.

I – GUILLAUME DE NORMANDIE FONDE DES LIENS ENTRE LE CONTINENT ET LA « GRANDE ÎLE » !

En 1066, le 5 janvier, Edouard Le Confesseur, roi d’Angleterre, meurt à L
ondres sans postérité !
Oubliant les promesses faites à Guillaume (petit-fils du souverain) lors de son voyage en Normandie, son serment même, HAROLD se fait couronner le 6 à WESTMINSTER comme roi d’Angleterre. Il est béni par l’évêque STIGAN.
Informé de ce parjure  qui est pour les Normands une des fautes les plus graves !), se sentant trahi, Guillaume dit « Le Bâtard », proteste, tente de négocier… mais en vain !
S’assurant du concours de ses vassaux, non sans réticence de la part de certains seigneurs normands, il fait construire et réunit dans l’embouchure de la Dives une immense flotte rassemblant plus de 900 esnèques. Il regroupe également 40.000 combattants et 14.000 chevaux (c’est la première fois qu’on utilise vraiment la cavalerie dans un affrontement… les Anglais en sont dépourvus !). Fort de son bon droit  et de la force de ses troupes, il entend ainsi renforcer son domaine !
Le pape, qui reproche à la cour d’Angleterre de ne pas lui payer régulièrement le « denier de Saint-Pierre » lui adresse pour protéger son armée, l’étendard de Saint-Pierre, pavillon blanc marqué d’une croix rouge que le duc va déployer à l’avant de ses hommes.

Le 25 août 1066, Guillaume, qui se tient sur le pont de son navire amiral, « La Mora ,(construit à BARFLEUR) arrangue ses troupes, le drapeau papal hissé sur le mat à côté de ses armes. Il donne enfin l’ordre de lever l’ancre pour rallier Saint-Valery-Sur-Somme où il doit bénéficier de vents plus favorables.
En fait, Guillaume dont les services de renseignement fonctionnent parfaitement, apprend qu’un autre prétendant à la couronne d’Angleterre, vient de débarquer sur la côte Est du pays. Il s’agit du roi de Norvège : HARALD HARDRADA.
Celui-ci a pénétré dans l’embouchure de l’HUMBER avec succès. HAROLD GODWINSON, autre challenger, mobilise alors ses forces et profitant de l’imprudence du roi de Norvège, bat son Armée à STAMFORD. Harald est tué dans ces combats.
Alors qu’il se prépare déjà à s’installer sur le trône, Harold est averti, stupéfait, de la nouvelle de l’embarquement des troupes normandes  à l’aube du 26 septembre. Il apprend que Guillaume et ses troupes ont effectué la moitié de la traversée de la Manche.
A la vue des côtes anglaises, Guillaume fait stopper ses navires et les rassemble !
Au matin du 29 septembre, c’est le débarquement à PEVENSEY, sur les rives du SUSSEX ! Personne ne repousse les Normands qui créent une solide tête de pont. Il extrait de ses bateaux chevaliers, chevaux et matériels divers en toute tranquillité. Il fait construire des palissades en bois, se fortifie !
Descendant le dernier, Guillaume glisse et tombe de ton son long, le visage dans le sable. Ses soldats considèrent cette chute comme un mauvais présage. Mais le Duc, bon stratège mais aussi excellent communicateur, s’en rend compte et rétablit immédiatement la situation en s’écriant en substance : « Par la splendeur de Dieu ! Terre je te tiens entre mes mains et tant qu’il y en a, mes compagnons, elle est à vous ! »
En bon Normand, Guillaume n’incendie pas sa flotte qui repart en Normandie pour transporter de nouveaux combattants.
Epuisé après une marche forcée de 11 jours (je vous ai précisé que les Anglais ne connaissaient pas encore les bienfaits du cheval de guerre comme du cheval de sport !) Harold qui a renvoyé une partie de ses troupes et de ses bateaux se dirige vers le Sud.
Le 10 octobre, il arrive à Hastings et se réfugie sur la colline de SENLAC.
Guillaume fonce face à lui et le 14 octobre 1066, alors que se lève les premières lueurs du jour, après une longue nuit où les deux armées se sont tenues à quelques centaines de mètres l’une de l’autre, une terrible bataille se prépare !
Trois éléments composent l’armée de Guillaume : de chaque côté de chevaliers normands ont pris place des soldats des comtés de Boulogne et de Ponthieu ainsi que les engagés du Maine, de Poitou et de Bretagne.
Le Duc, monté sur un puissant cheval blanc, se tient à la tête de son armée ! Au cri de « DIEX AîE ! » (Dieu nous aide !) qui avait remplacé le cri de guerre des Vikings : « THOR AÏE ! », il charge à la tête de la cavalerie normande, debout sur ses étriers. Les troupes s’enfoncent en entonnant « La Chanson de Roland » !

Il faut trois assauts répétés à Guillaume pour venir à bout des hommes d’HAROLD, appuyés au pied de la colline. Le Duc est partout, la lourde épée à la main. Soudain, une flèche vient frapper Harold et le blesse mortellement (1).
Guillaume de Normandie a gagné la bataille !
Son premier geste est de se recueillir devant les 15.000 combattants tués dans son camp.
Au sommet de la colline, il fera construire en « roussier », pierre ferrugineuse de Normandie, une abbaye en leur mémoire : « The Battle Abbey ».
Puis, déterminé, le Duc gagne LONDRES en remontant par les bords de la mer. Il fortifie DOUVRES au passage. Les soldats normands traversent La Tamise à WALLINGFORD.

Le 25 décembre 1066, a lieu le couronnement en l’Abbaye de WESTIMSTER. Alors que Guillaume se tient au pied de l’autel, l’Archevêque d’York demande aux Anglais et par le biais d’Evêque de COUTANCES aux Normands s’ils consentent à reconnaitre Guillaume pour leur souverain légitime. L’ovation des Anglais est si forte que les Normands restés à l’extérieur croient à une trahison de dernière minute et se précipitent dans le sanctuaire.
Par son règne sur la « grande île », Guillaume fonde une nouvelle dynastie outre-Manche, avec la volonté d’unir (déjà !) les deux peuples sous la même loi !
Aujourd’hui encore, les armoiries de la reine d’Angleterre sont celles de la NORMANDIE !
Guillaume récompense les barons normands en les dotant de nombreux fiefs confisqués aux aristocrates ralliés à Harold. Ils deviennent la souche de la nouvelle noblesse anglaise : MONGOMERY ( qui perd un « M » au passage),CHAWORD, ROKELY… Hugues dit « Le Loup^ », vicomte d’Avranches devient Comte de Chester. Pour combattre les abus, Guillaume imposera, vingt ans après son accession au trône d’Angleterre le « DOMESDAY », document dans lequel sont recensées toutes les possessions et biens de l’Angleterre depuis 1066 !
Jusqu’à sa mort, « le père de la nation anglaise » va faire construire des châteaux pour quadriller son domaine mais aussi pour apporter un nombre important de réformes sociales, administratives, religieuses,…pour normaniser la société.
Il édifiera de nombreuses abbayes, il fera restaurer maints monastères. Pour ce faire, il fera venir des carrières de Caen, par bateau, des pierres blanches extraites de son pays natal !
De beaux exemples peuvent encore être cités : l’utilisation de la « pierre de Caen » jusqu’au port de LONDRES serviront à reconstruire l’Abbaye de WESTMINSTER sur le plan de l’abbaye phare de Normandie : l’Abbaye de Jumièges ». La « Tour de Londres » dite « La Tour blanche », est une construction typique de l’époque féodale normande. Elle présente d’étranges similitudes avec le Donjon d’Ivry-La-Bataille !
En 1070, il nomme LANFRANC, abbé de Saint-Etienne à Caen, Primat d’Angleterre, archevêque de CANTERBURY. Peu à peu, le clergé normand sera nommé en Angleterre et replacera les prêtres saxons.
Lanfranc a été Abbé du Bec-Helllouin, autre célèbre abbaye normande !
Ce prélat a permis de renforcer l’influence culturelle de la Normandie !
Désormais doté des titres de DUC DE NORMANDIE et de ROI D’ANGLETERRE, Guillaume réside des deux côtés de La Manche.


II- LES COUTUMES NORMANDES S’IMPOSENT EN ANGLETERRE !