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mardi 9 février 2016

                                                           ESSAI TRANSFORME !

En 1995 (c’est-à-dire il y a 26 ans !) dans les colonnes du Guide Week-end du PETIT FUTE de l’Orne où j’étais alors chroniqueur gastronomique j’écrivais à propos d’Arnaud VIEL qui sévissait alors à ARGENTAN à l’Auberge de l’Ancienne Abbaye :

« «  Voici une abbaye où je ferais bien une retraite prolongée ! » a écrit le comédien (que l’on sait gastronome) Jean-Marie PROSLIER dans le Livre d’Or de ce jeune établissement qui, objectivement, est l’une des valeurs montantes du département de l’Orne. Ce joyau de l’architecture religieuse du XIIe siècle (il s’agit de la première église d’Argentan) et de la gastronomie normande mériterait un écrin plus approprié….

Le jeune et talentueux chef, Arnaud Viel, est un adepte de la « nouvelle nouvelle cuisine », faite de mets de qualité, de grande fraîcheur, bien présentés avec une base de cuisine traditionnelle. Le menu à… réjouira les papilles des palais les plus fins…. »
L’article continuait pendant plusieurs lignes !


On sait dorénavant ce qu’il est advenu !
                                                                  SERVICE COMPRIS !


Des problèmes de santé liés à mon âge et aux ennuis que j’ai connus en 2009 m’ont privé un temps d’Internet mais désormais, grâce notamment aux progrès de la médecine, je peux à nouveau m’exprimer sur le web !

J’ai, en son temps, déploré les limites de certains « soignants »… mais cela s’était autrefois…

Il y avait des mois que j’avais envie de disserter sur un sujet proche mais jusqu’alors je m’abstenais craignant de me montrer passéiste ou de faire figure une nouvelle fois de vieux « con ». Mais cette fois, c’est décidé, je me lance, la goutte ayant fait déborder le vase !...  après tout j’ai atteint l’âge béni d’une certaine liberté de pensée et de parole. Celui de proclamer ce que j’ai envie de crier en toute liberté ! Même si, au fond de moi,  je reste convaincu que notre société s’est délitée et que les vrais responsables ne sont pas punis !

Je suis issu d’une famille de commerçants où TOUT était FAIT ou PENSE d’abord pour le bien des clients. On devait ne rien dire, ne rien penser, porter le même jugement que ces consommateurs qu’on ne devait jamais contrariés ! J’ai été élevé et éduqué dans cet esprit de serf !

Surtout du côté de ma mère pour laquelle cette obsession passait avant toute autre obligation. Il fallait satisfaire le chaland au prix souvent de sa liberté.

 Je ne me souviens pas de périodes de détente dans ma jeunesse, de week-end ni de réelles vacances… sans le souci constant et perturbant de servir les autres ! C’était une sorte de sacerdoce !
 Je me rappelle du jour de ma communion solennelle où mes parents ont préféré servir leur fidèle clientèle plutôt que d’assister à la cérémonie !

J’ai dû attendre l’heure de la retraite pour savoir ce que pensait vraiment ma mère et connaitre ses souhaits les plus profonds…

Je crois, à la lire, qu’elle était intoxiquée par le travail !

Même pendant les rares congés dont elle disposait, quand les routes de campagne étaient enneigées ou dangereuses ou quand les explosifs mettait sa clientèle en péril pendant la guerre, ma mère faisait passer ses obligations alimentaires et professionnelles avant le reste. Elle se plaçait toujours au service de ses clients.

Quand usée par le travail, elle est décédée et a été enterré, je me suis dit naïvement que ces personnes auxquelles elle avait sacrifié sa famille, ses dimanches et heures de repos pour leur préparer de bons plats auraient la délicatesse de venir lui rendre hommage…

Même pas ! … Je me fichais le doigt dans l’œil jusqu’au coude ! C’était un dû ! Peut-être que cela flirtait avec un certain sacrifice … extrême.

L’attitude des « commerçants » (qu’ils soient indépendants ou qu’il s’agisse de la « grande distribution ») d’aujourd’hui a changé complétement de visée (il était temps me direz-vous !) mais le fléau s’est affolé et il a dépassé les limites autorisées par la bienséance pour souvent se bloquer à l’opposé!

Maintenant, c’est le client qui est prisonnier du donneur d’ordre ! Plus question de se mettre au service de l’autre… On pense d’abord à soi ! Changement d’époque et de mœurs ! C’est encore plus flagrant en cette période de vacances.

Comme me disait un sage croisé récemment : «  Tout cela est question de culture ! »….