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samedi 30 avril 2011

SOCIETE : SOYEZ FIERS DE LEVER VOS COULEURS !

Les peuples qui débarquèrent autrefois sur nos côtes pavoisent continuellement .

En 2008 j’étais dans le Nord de notre continent et j’ai été surpris de constater que l’idée de nation était pour les scandinaves quelque chose d’essentiel .


C'est à Valmy que la nation française est née ! Il aura fallu attendre la fin du XVIIIe siècle pour qu'elle s'impose à tous !

 Pendant qu’on détruisait le drapeau tricolore (*) et qu’on conspuait l’hymne national (**) sur les bancs des stades  français . Alors que nos compatriotes hésitaient à brandir cet étendard aux trois couleurs qui tant de fois a porté la liberté aux quatre coins du monde et auquel on fait appel quand il s’agit de droits fondamentaux de l’homme , nos amis scandinaves et suédois, plus spécialement, qui vénèrent l’héritier du Maréchal Bernadotte ( un ancien maréchal d’empire !) lèvent en grande pompe chaque jour , devant leurs domiciles, les fanions d’un pays qui leur est cher.

Chaque soir, à l’inverse, tout aussi pompeusement, ils le ramènent .


Barré de la fameuse Croix de Saint-Olaf, ancien chef viking (qui devint Chrétien dans la Cathédrale de Rouen…Ne l’oublions pas ! ) cet oriflamme est glorifié.

Les jours de cérémonie familiale ou de fête nationale, les Suédois, très loyaux avec leurs souverains et leur contrée natale, échangent ce simple fanion contre un drapeau aux mêmes couleurs.

 Partout dans les villes et les campagnes de Suède, du Danemark ou de Norvége on voit fièrement flotter la croix de Saint-Olaf.

En Angleterre, comme dans les îles normandes (***) c’est la même chose, les Anglais sont fiers d’un passé ( que bon nombre de normands ne connaissent pas !) où l'on croise partout les armes de Normandie aux « trois léopards » qui sont celles de la famille royale ( depuis le duc-roi Richard Cœur de Lion) … mais aussi celles de Normandie ! Même sur les grilles du château de Buckingham que vous avez admiré cette semaine.

Ces « Trois Léopards » ont, pendant longtemps,  fait régner l’ordre sur toutes les mers du globe .

J’interrogeais un ami allemand, habitant de la Ruhr, sur ce phénomène . Il m’avouait que les Allemands, depuis la dernière guerre, avaient quelque scrupule à étaler leur drapeau national . Et pourtant, depuis la dernière coupe du monde de football, l’idée s’intensifie, se propage …
On voit partout refleurir les drapeaux allemands.

En France et en Normandie, qui fête cette année son 11e centenaire, on n’ose pas le faire. Est-ce un signe de méconnaissance de notre histoire ? ( Alors qu'avec ROUEN, (FECAMP), CAEN et FALAISE, ARGENTAN fut l'une des capitales du Royaume anglo-normand, pourquoi se tient-elle à l'écart de cette célébration ?)

On a peur d’afficher les couleurs et j’aimerais que vous me donniez votre avis concernant cette manifestation  .


L"Europe unie est pourtant riche de ses nombreuses cultures !(****)

Merci à l’avance !

(*) Dans une cathédrale russe, oubliés et délavés, mon ami Claude DOYENNEL a trouvé des drapeaux tricolores pris à l’empereur Napoléon 1er par les troupes du « brave » maréchal Koutouzof . Sous prétexte de les restaurer, il a voulu – avec l’aide d’un ami commun, général de son état – les faire rapatrier en France. Mais, ça n’intéressait personne …

(**)  La Marseillaise, qui est un chant révolutionnaire était interprétée dans tous les pays quand il s’agissait de chasser un tyran ou d’expulser un régime politique jugé malsain . Même en ex-URSS où on préférait cet hymne à l’Internationale ( chant également composée par des français !)

(*** Exemple à suivre en Normandie, dans les îles normandes ( Jersey, Guernesey et Serq) on traduit les explications sur les sites touristiques en 3 langues :
-          le Français ( langue officielle)
-          l’Anglais ( langue de plus en plus parlée)
et le patois normand !
(****) comme disait de Gaulle, "l'Europe va de La Manche à l'Oural"...



Photo 1 : "la Victoire" de DELACROIX
Photo 2 : une île de Suède par G.ROGER
Photo 3 : l'Identité Normande à Argentan (Photo G.Roger)

REPONSE DE GERARD ROGER A CLAUDE DOYENNEL : UN CONTRE UN ! MON CHER CLAUDE. LE DRAPEAU DE L'EMPEREUR, DIRECTEMENT HERITE DE LA REPUBLIQUE ETAIT LE DRAPEAU "BLEU-BLANC-ROUGE" SUPPRIME PAR LE ROI LOUIS XVIII ET RETABLI PAR LE ROI LOUIS-PHILIPPE ...

vendredi 29 avril 2011

PORTRAIT : L'ABBE CRESTEY


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F
ils de Jean Crestey et de Robine Boscher, Pierre Crestey naquit à Trun le 17 novembre 1622.

Après avoir reçu une solide instruction générale, il entama des études de droit sous la pression de sa famille qui voulait faire de lui un « homme de robe » mais, après deux années passées au cabinet d’un avocat de Sées, Pierre Crestey, qui « ne supportait pas de voir des avocats demander autant d’argent aux pauvres qu’aux riches » décida d’abandonner cette voie qui lui avait été tracée pour entrer chez les Jésuites, à Caen, afin d’étudier la théologie.

En 1649, Pierre Crestey fut ordonné prêtre à Rouen.

Nommé vicaire dans sa ville natale, il fit preuve dès son installation d’un dévouement sans borne au service des plus démunis et des orphelins. Il fonda une école pour les filles et prit en charge l’hôpital qu’il réorganisa.

En 1654, après avoir confié l’administration de l’hôpital de Trun à son frère François, il partit à Paris et fit retraite à la Maison de Saint-Lazare.
En 1662, il était de retour à Trun et recevait la visite de Guillaume des Hayes qui l’informa des graves évènements qui se déroulaient dans la paroisse du Mesnil-Imbert.

Particulièrement nombreux et actifs dans le village, les Protestants, à l’origine des troubles, y avaient construit un temple.
L’aristocrate, fort de l’accord de l’évêque de Lisieux, pria l’abbé Crestey d’accepter la charge de curé du Mesnil-Imbert.
Pierre Crestey se laissa finalement convaincre et s’employa avec succès à combattre les divisions. Il poursuivit en justice les Huguenots et en 1665, un arrêt du Conseil d’Etat ordonna la démolition du temple et interdit aux Protestants de rétablir un prêche au Mesnil-Imbert.
La haute juridiction les contraignit en outre à se défaire du terrain où avait été construit l’édifice.

Cette condamnation était assortie d’une amende de 400 livres à payer à l’abbé Crestey.

A l’emplacement du temple, notre curé fit ériger une croix, symbole de la victoire de l’église catholique romaine.
Le calme revenu dans la paroisse, l’abbé Crestey fonda au Mesnil-Imbert un collège pour l’instruction des prêtres.
Avec les 400 livres qu’il avait reçues des Huguenots, il put réaliser un projet qui lui tenait particulièrement à cœur : fonder un hospice à Vimoutiers, paroisse où il avait constaté la présence de nombreux miséreux.

Pierre Crestey fit donc l’acquisition d’une maison à Vimoutiers et confia l’établissement qu’il créa à des sœurs hospitalières de l’ordre de Saint-Augustin qu’il avait fait venir de Sées.
En 1676, il y accueillit pauvres, malades et orphelins.

Pour financer le fonctionnement de l’hospice, il n’hésita pas à se rendre auprès de Louis XIV afin d’obtenir du Roi des lettres patentes permettant à sa fondation de recevoir legs et dons.
Le souverain lui accorda cette reconnaissance et, en outre, l’autorisa à créer au profit de l’établissement quatre, puis six foires annuelles.

En 1695, pour aider les religieuses qui avaient créé une école au sein de l’hospice, le Roi fit don à l’établissement des maladreries de Saint-Christophe à Gacé, de Saint-Jean de la Rivière et de Saint-Nicolas de Guerquesalles.

Les plus riches familles de la région de Vimoutiers apportèrent également leur contribution financière à l’œuvre de l’abbé Crestey. Entre 1681 et 1747, les revenus de l’hospice ne cessèrent d’augmenter pour atteindre 8.000 livres.

Une filature fut également créée dans l’établissement. Elle occupait une cinquantaine d’enfants recueillis par l’abbé et procurait entre 1.000 et 1.200 livres de bénéfices annuels.

La réputation de Pierre Crestey était si grande qu’il était sollicité de toutes parts. On le pria notamment de donner des « règles de vie » au couvent des religieuses de Bernay.

En 1680, Madame de Ducey, sur les conseils de l’évêque d’Avranches, lui offrit la cure de Barenton.
Au terme d’une longue réflexion, l’abbé Crestey accepta sa proposition et quitta ainsi définitivement le Pays d’Auge. Il confia définitivement la direction de l’hôpital de Vimoutiers à son frère François qui était devenu curé de Trun.
Dans sa nouvelle paroisse, infatigable, il allait de nouveau déployer ses efforts pour venir en aide aux nécessiteux. Il n’avait pas d’argent mais comptait sur les « trésors de la providence » pour remplir cette mission.

Il fonda une école de filles, un collège, des confréries, un hôpital… Il fut soutenu dans ses actions par son évêque qui intervint en sa faveur auprès du Duc d’Orléans. Dans l’hôpital qu’il fit construire, il installa deux religieuses venues de Vimoutiers.
Sa bonté, sa charité étaient connues partout en Normandie. Il était demandé chez les Bénédictines de Vire, les Carmélites de Pont-Audemer pour les guider, leur donner des conseils. Il apporta son expérience et ses compétences à la fondation de l’hôpital de Bernay.

Au terme d’une vie particulièrement dense, le brave ecclésiastique s’éteignit à Barenton le 23 février 1703. Il avait souhaité être enterré dans le cimetière des pauvres à l’hôpital mais il fut en fait inhumé au pied du grand autel de l’église de Barenton.
Ses cendres furent dispersées lors de la démolition de l’église au XIX e siècle.

Dans la nouvelle église de Barenton, une plaque et un vitrail évoquent sa vie et son œuvre.

mardi 26 avril 2011

SCOOP : UN PROCHAIN BLOG CONSACRE A ARGENTAN

Depuis la création de mon Blog, il y a environ un mois, j’ai accueilli plusieurs centaines de visiteurs ! Merci beaucoup pour cette marque d’intérêt à laquelle je suis très sensible.

Je suis donc contraint de poursuivre mon labeur (bien agréable je dois l’admettre !) mais je vous annonce dès maintenant la création d’un BLOG SPECIAL ARGENTAN , pour les prochaines semaines, comme m’en est faite la demande de manière de plus en plus pressante .

Il est vrai que la famille ROGER est originaire de la région d’Argentan (On ne dit pas « Pays d’Argentan » qui n’existe pas !) on lui préfère plutôt «  aux portes du Pays d’Auge » (Comme le notait le brave Henri CHERON qui avait bien potassé son sujet ! ) .
La ville est située, en fait, à un carrefour de trois régions naturelles : Le Bocage (massif armoricain), la Plaine de Caen ou Campagne de Caen et le Pays d’Auge .

IL ME SEMBLE QUE JE SUIS EN DROIT DE M'EXPRIMER !

 Qu’on en juge ! La première aïeule retrouvée sur les listes de Mr.Le Curé s’appelait Marie ROGER . Elle était née en 1610 à quelques lieues d’Argentan. Voilà plus de 5 siècles au moins !

Ils sont , pour partie, encore à Tournay-sur-Dives où l’ancien Maire ( Mr.Liard) était un petit cousin et son précédesseur, (Mr.Pâton) … un lointain cousin …

Mon grand-père est parti vers Orbec à la fin du XIXe siècle (On garde même dans la maisonnée le tableau d’une ancêtre en coiffe d’Argentan qui a failli prononcer ses vœux définitifs avant d’ être cloîtrée chez les Bénédictines …)

Mon père (né à Orbec) a épousé la fille de Charles GERVAIS qui venait de l’Eure . Alors qu’un autre Gervais était « dans le fromage » mon grand-père était né sous Napoléon III et était cidrier, distillateur ( à La Vespière) et horticulteur (à Orbec).

 Il a même créé un nouveau chrysanthème pour lequel il a été récompensé par le Président de la République de l’époque en personne lors d’une exposition universelle …

Mais arrêtons-là mon baratin et revenons à une information intéressante : JE VAIS PROCHAÎNEMENT PUBLIER UN BLOG SPECIAL ARGENTAN !

lundi 25 avril 2011

BREVES : LE CIMETIERE !

En attendant l’un de mes amis, qui devait s’entretenir avec le marbrier de la réfection de la sépulture de sa grand-mère, j’ai parcouru les allées du cimetière de Vimoutiers.
 En retournant vers les deux compagnons qui devisaient, j’ai eu cette réflexion : «  Je connais plus de monde dans ces tombes que dans les rues de la cité ! »
« Normal ! » m’a dit le marbrier,  « vous les avez tous fréquentés » … tandis que mon complice me précisait «  C’est l’une des conséquences du vieillisssement ! »

dimanche 24 avril 2011

HISTOIRE : LA RUE DU MOULIN



Situation : La rue du Moulin s’étend de la rue de Châtelet à la rue du Pont-Vautier.

La rue du Moulin fut , jusqu’au milieu des années 1970, la principale artère commerçante de la ville.
Elle doit son nom au moulin à blé que les moines de Jumièges, par une Charte de 1336, avaient obtenu l’autorisation de construire sur la Vie à son extrémité Sud.
Elle fait partie des cinq plus anciennes rues de la cité avec la rue du Perré, la rue Arse – actuelle rue du 14 juin 1944 -, la rue aux Prêtres et la rue Lecompte.
En 1770, le « sieur Courmaceul », historien, y créa, à l’emplacement de l’actuel dépôt de presse, la première librairie de Vimoutiers.
Durant la Révolution, la voie fut  provisoirement dénommée « rue des Sans-Culottes ».
Jusqu’au XIXe siècle, il n’y eut pas de pont au bas de la rue en direction du Pont-Vautier. La voie finissait directement dans la rivière. Les voitures traversaient la Vie à gué tandis que les piétons utilisaient une étroite passerelle en bois.


En 1820, lorsque la commune de Vimoutiers fut officiellement reconnue comme ville, la municipalité fit paver la rue du Moulin après avoir fait démolir les porches qui s’avançaient sur la chaussée et gênaient la circulation des véhicules.


PHOTO N°1 : On voit les Leboeuf à gauche sur la photo et Mr. Fleury, le coifffeur dit "Mr.Coty" venir à pied au milieu de la rue. Ce cliché date des années 30.
PHOTO N°2 : Cliché rare, dû à P.SAMSON, ancien Président de la SHV, celui-ci a été pris au début des années 50 quand Vimoutiers était en pleine reconstruction.
PHOTO N°3 : La cité de Vimoutiers avant la guerre vue de la Rue Creton qui fut creusée au XIXe siècle.
PHOTO N°4 ; Cliché pris quelque temps avant la dernière guerre...

vendredi 22 avril 2011

LIVRES: BREVET D'EXCELLENCE POUR J.BENOIST !

Au Club d’Histoire Locale (1)(2) j’étais un « heureux » animateur car j’avais, parmi les illustres membres de ce cercle qui se réunissait chaque semaine au rez-de-chaussée d’une vieille maison bourgeoise de la « rue de Lisieux » (3), Mademoiselle Anne-Marie DENTU (plus jeune fille du Sénateur-Maire de Vimoutiers jusqu’en 1945) ; Messieurs Augustin GAVIN, ( Ancien Maire et Conseiller Général de Vimoutiers) ; José SUMSI, (Président de la Défense Passive lors du bombardement du 14 juin 1944) et Henri SENECAL, descendant d’un vieille et illustre famille vimonastérienne.

J’ai eu la chance de bien connaître Me SENECAL et ses enfants . C’étaient en effet nos sympathiques voisins rue d’Argentan et c’est Henri Sénécal qui a donné le goût des « bains de mer » à mes parents en permettant à ceux-ci de bénéficier dés 1947 de quelques journées de repos dans la maison que louait sa famille au « Clos Bénédic » à Langrune s/Mer . La " plage des enfants » est située dans le département du Calvados à une quinzaine de kilomètres de Caen .

Mes parents furent si enchantés qu’ils louèrent une maison contiguë dès le début des années 50 dans cette station ( C’est à lui que je dois l’opportunité d’y avoir passé tous mes étés de 1952 à 1983). Le rez-de-chaussée était loué par la famille Pillet (père et fils) , également de Vimoutiers .
Langrune s/Mer était une sorte d’annexe de notre ville puisque y séjournaient aussi les familles Lisores, Billard et Lucas…

Henri Sénécal était l’ami de mon père et tous les ans je le voyais arriver ( Au volant de sa 403 Peugeot …. comme mon père) en compagnie de son épouse ( que nous apprécions tant !) et de ses enfants Suzanne, l’aînée, Marie-Thérèse et les jumeaux Gérard et Pierre-Jean . J’étais médusé par l’habileté manifesté par Mr.Sénécal à pêcher la crevette…
Que de bonnes soirées, que de souvenirs me reviennent en mémoire …

Après lui ce fut Gérard qui occupa la maison du « Clos Bénédic ».

Joseph Benoist, qui épousa Suzanne, vint également à Langrune et y installa une résidence de vacances (4).

Nous étions amis avec ce jeune couple et d’ailleurs Christine Pillet et moi étions les « enfants d’honneur » à leur mariage religieux célébré en l’église Notre-Dame puis fêté dans les jardins de la Maison Familiale.

Quand Joseph Benoist me confia qu’il comptait consacrer un ouvrage à son beau-père et à son père qui avait été sacristain en cette église, je le confortais dans ce projet (5) .
Depuis sa retraite, il est incontestablement celui qui connaît le plus de choses sur Vimoutiers mais il est aussi devenu le spécialiste objectif de la recherche historique.

J’ai applaudi quand j’ai appris son projet d’écrire un livre sur l’Eglise Notre-Dame avec le concours d’un excellent photographe . Cette union nous donne désormais un ouvrage de référence très bien documenté et admirable.

Sans nul doute, ce livre, sera très vite une source pour tous les vimonastériens qui, comme moi, ont une vie ponctuée de nombreux souvenirs dans ce sanctuaire.

Nous attendons désormais avec impatience l’ouvrage consacré à Mr.Henri SENECAL !

(1)    Que j’ai créé il y a presque cinquante ans à la M.J.C. de Vimoutiers grâce à Mr.Gavin, qui l’avait fondée quand il était Maire, au début des années 60 et à Claude Gohon qui en était alors le dynamique directeur .
(2)    Je travaillais alors au Lycée Napoléon à L’Aigle et j’avais trouvé l’exemple à la MJC locale .
(3)    Devenue depuis l’Avenue du Général de Gaulle !
(4)    Il a acheté une villa aux limites de Luc s/Mer.
(5) Joseph Benoist me fait penser par certains côtés à Mr.COTTIN qui fut mon Vice-Président au Comité CHARLOTTE CORDAY mais aussi le Président de la SOCIETE HISTORIQUE DE LISIEUX . Comme lui, il était bien supérieur aux autres et a fait évoluer la recherche historique de sa ville mais il souffrait ( à tort !) de n’avoir pas de titre universitaire.




photo : sur la plage de Langrune il y a prés de 50 ans ! Les familles Benoist et Roger

SOCIETE :LE MARCHE A 1.000 ANS !


Le marché du lundi ( dont on veut changer le jour depuis des lustres ! Mais on ne change pas quelque chose qui existe depuis 1.000 ans au risque de briser tout un passé et toute une mémoire ! ) est l’un des plus anciens du Pays d’Auge. Un texte médiéval nous apporte la preuve de sa longévité .
Les villageois de Vimoutiers entrèrent en conflit avec leur voisin, le puissant Roger de Montgommery ( Seigneur descendant d’un chef viking) dont la citadelle était édifiée sur la plus haute colline enserrant Vimoutiers : « le Mont Gomeri ». Ils lui reprochaient d’avoir voulu transférer le marché sur son territoire aujourd’hui situé sur la commune de Saint-Germain-de-Montgommery. Il demandèrent l’intervention du Duc et ... le marché revint à Vimoutiers !

De nos jours, cette manifestation qui fut si brillante a (comme le reste !) bien changée .

Quand j’étais gosse, haut comme trois pommes, dans les années 50, je me souviens avec trouble et délectation du marché du lundi après-midi.

La ville était en effervescence depuis le matin. On ne trouvait pas de place à se ranger ( Ca a bien changé ! )
Dans les commerces d’alimentation qui réalisaient, en quelques heures, autant de chiffre d’affaire que durant toute la semaine réunie, on s’affairait pour présenter à la clientèle les meilleurs produits de ce cru renommé. Tous les commerçants, sur les trottoirs, étaient en ébullition.

Pendant ce temps, Louise Le Chevallier, la « patronne » inamovible et incontestée du café de l’Equerre, préparait le « cafeu », comme les autres bistrots de la cité. On dit qu’elle vendait tant de tasses qu’elle faisait le café du lundi … dans des « lessiveuses » !

Après manger, toute la campagne environnante « descendait » au marché pour vendre ses ouvrages et faire provision de produits de bouche pour les jours à venir.

Les boutiques foraines s’étendaient alors de la rue du Moulin ( qui était à l’époque l’artère commerçante n°1) jusqu’au parvis de l’église Notre-Dame.
Je me remémore, alors que je fréquentais l’école publique de garçons, toutes ces carrioles qui envahissaient subitement la ville . Elles étaient dételées et impeccablement garées notamment dans la cour située prés de l’église, à côté du garage Devèze (Ne s’appelait-elle pas la « Cour de l’Ecu » ?).

L’un des derniers à venir le lundi à Vimoutiers en carriole était un paysan de Champosoult qui, à l’instar des autres propriétaires de véhicules hippomobiles, allait chez Lelong, le bourrelier de la rue aux Moines, pour faire « réviser » son attelage.

Très vite, les tractions avant Citroën - achetées chez Goubin - succédèrent aux voitures à cheval…

Le rez-de-chaussée de la Halle (qui n’était pas encore une Médiathèque ! ) accueillait, je me souviens, de nombreux camions (dont un énorme tracteur noir attelé d’une remorque de même teinte ) qui venaient principalement du Nord de la France et de Belgique pour acheter aux paysans ce beurre si succulent, si odorant que les agriculteurs négociaient alors dans de grands paniers en osier recouverts d’un foulard différent . Celui-ci garantissait l’origine et la marque du produit ( on ne parlait pas encore en termes américains ) . 
Après la vente de ce beurre, les paysans rapportaient ce panier dans les boucheries et les artisans le remplissaient de viande pour les besoins de la ferme ( Il est vrai qu’il y avait beaucoup de personnel dans les exploitations agricoles à cette époque !)

Ce marché, à l’instar du « marché aux fromages » avant la guerre où était vendue la plupart des « livarots blancs » était renommé et même considéré comme le principal marché au beurre fermier de Normandie !

Pendant que les femmes faisaient leurs courses, les hommes ( admirablement dépeints comme des « Princes consorts » par La Varende !) allaient au café où ils buvaient leur nectar favori avec de « la vieille » non sans être allés au préalable chez le boucher et le charcutier encaisser, jusqu’aux années 60, l’argent de leurs bêtes vendues pendant la semaine .

Souvent, le soir, il y avait beaucoup de « viande saoule » et les gendarmes devaient prendre leur Aronde noire pour ramasser quelques poivrots notamment au « Café des Fleurs » sis au bout de la rue du Moulin…

Les agriculteurs tiraient sur les guides de leurs chevaux, s’arrêtant parfois sur leur route « au dernier sou »…l’ultime café de la ville où ils sifflaient un dernier calvados .

Il arrivait que le cheval, pendant que son Maître dormait, rentre seul à la ferme . Il se pouvait que le fermier dorme dans son équipage.

La journée se finissait très tard pour les commerces d’alimentation, vers 22 heures approximativement. De nombreux paysans mangeaient  dans des restaurants ( En auraient-ils les moyens aujourd’hui ?) .

Le marché du vendredi, qui traditionnellement avait lieu sur les rives de La Vie était principalement consacré à la vente de veaux gras.

dimanche 17 avril 2011

ECONOMIE : LA FONDERIE DE PONTCHARDON SACRIFIEE ?

je me souviens du titre d'un de mes articles :
PAMCO ne doit pas fermer !

j'ai vraiment connu la fonderie de Pontchardon en 2004  . J’étais à l’époque membre de l ’U.D. CGT ORNE et bientôt secrétaire général . Mon prédécesseur m'avait informé de la teneur du dossier.

PAMCO c'était alors 2 usines :
-         une à Pontchardon
-         et une autre à Rochefort S/Mer non loin de La Rochelle.

Les salariés et la CGT (ainsi que ceux de la CFDT ) luttaient depuis plus de 10 ans pour le maintien de la fonderie : 270 employés à Pontchardon .
Si leur sort s’était amélioré depuis quelques dizaines d’années ( L’ancien patron de la SFAR disaient qu’on rentrait chez lui par « vocation » !! ) certains employés continuaient de travailler en plein air par tous les temps.

Mauvaise gestion, commandes qui chutaient petit à petit, des démarcheurs travaillant pour des sociétés concurrentes !! Tel était le triste constat que nous pouvions établir…

Les bureaux, quant à eux, (Seul point positif !)  étaient neufs ! Le réfectoire était noir ,les toilettes étaient noires , les visages des ouvriers étaient noirs mais, la direction avait pour habitude de proclamer ( et ce, depuis très longtemps) « c'est l'emploi ou des travaux ! »

Même l'inspection du travail avouait fermer un peu les yeux de peur que l'usine ferme et du coup le COMITE D’HYGIENE n'était pas trop exigeant, privilégiant l'emploi à la modernité du site !

Au nouveau projet de liquidation judiciaire (Le Comité d’Entreprise était au courant des difficultés de PAMCO), estimant que la situation était grave, je me suis rendu sur place.

on a décidé d’une réunion publique dans une salle de la mairie . Beaucoup de salariés , d'habitants de PONTCHARDON ,le maire le conseiller général ,étaient là . Michel Ducret et moi même étions dans cette salle, bien décidés à ne pas laisser faire!

La moyenne d'âge des salariés, sauf erreur de ma part était de 47ans !  Certains, en longue maladie à force de respirer la poussière de coke, étaient absents .

au bout de deux réunions , j'ai proposé une action commune avec les salariés de Rochefort qui étaient, eux aussi, menacés de fermeture.

Dans ce dossier difficile, Michel, un ancien fondeur, a apporté de nombreux éléments positifs , car il avait subit la fermeture de sa fonderie ( pourtant plus moderne) !
Mais, on ne savait pas qu’en France , il ne devait plus rester de fonderie.

Déjà en 2004 ,celle de Flers avait fermé ses portes car on disait alors qu’elle n’était plus aux normes et attirait trop de plaintes des riverains. (Comme le disait Monsieur Jean DE LA FONTAINE : «  Quand on veut tuer son chien on l’accuse de la rage… »

Mais, à Pontchardon ,tout le monde avait un intérêt quelconque à la fonderie.
Il n’y avait même que ça !

A Rochefort , les employés étaient plus nombreux à chaque réunion du tribunal du commerce. On a fait un pique nique géant place Montsort et une manifestation en ville pour aller au Palais de Justice.

Seuls les copains de Pontchardon étaient absents car le conseiller général de Vimoutiers les avait emmenés par un bus (qui faisait la sortie des écoles) et il a donné l’ordre au conducteur d’aller directement au tribunal . Ils sont repartis a 15h30 pour laisser le bus aux scolaires…  à l'heure ! (Un sou c’est un sou !) .
Il y avait bien une manifestation annoncée en ville ,mais, il fallait tout faire pour la réduire . C’était la vision du Président du Conseil Général de l’époque .

Rien n'y a fait ,la liquidation a été prononcée!

Une scoop a vu le jour pour maintenir la fonderie de Pontchardon en activité . Chaque salarié a mis sur la table minimum 10 eus pour garder son emploi …

Moi, je l'aurais bien fait à titre personnel, mais voyant que le conseiller général divers droite UMP l'avait fait … je m'y suis finalement refusé.

C’était, me semblait-il, un moindre mal, mais, restait la question de la dépollution du site ( qui avait été un couvent et datait du XIXe siècle !), les salariés avaient une  assurance de la DRIRE pour quelques années. Quand on visitait Pontchardon, on se croyait revenu au temps de Zola …

Certains avaient parié sur la fermeture de l’usine augeronne mais, malheureusement, cela a été le cas pour Rochefort.

La création de la scoop a permis de sauver temporairement un peu plus de 100 salariés.

J' avais fait des propositions , à la réunion publique , et notamment récupérer la première coulée pour en faire des plaques de cheminées !!
Les plus éprouvés dans l'affaire de la scoop ont été ceux de la cellule de reconversion.
Quelques personnes, étrangères  à la fonderie ,leur avaient assuré un effectif de 270 personnes ,mais, le compte n'y était pas...

j'ai reçu le directeur de la cellule et il a bien compris que le rôle de la CGT était le maintien de l’emploi . 
Un représentant des scoops est venu me voir à l'UD en 2007, pour me demander pourquoi, nous étions devenus subitement silencieux depuis la création de la scoop de Pontchardon .
Je lui ai répondu que c’était le choix des salaries et de leurs syndicats . Si les employés avaient des soucis , ils pouvaient toujours compter sur les élus de la CGT et pouvaient même faire appel à l'UD.

L’expérience qu'on avait des scoops à la  CGT n’était pas vraiment un succes, mais dans le cas présent cela permettait à des ouvriers de continuer a travailler 5 ou 6 ans de plus.
Je lui ai cité la fonderie de Flers (qui était aussi en scoop et qui, malgré des commandes fermes, a été contrainte de fermer ses portes sur injonction du préfet et de la DRIRE) et même une scoop créée dans le textile sur la commune de La Ferté-Macé en 1981 (Elle a dû, elle aussi, fermer très vite !..)


Jean-Louis REMANDE (*)
 (ex secrétaire général de l’U.D. CGT Orne )



(*)a écrit une excellente autobiographie intitulée "LE JOURNAL D'UN REBELLE"


Note de Gérard ROGER :
Je remercie vivement mon ami Jean-Louis REMANDE d'avoir produit un texte sur l'usine de Pontchardon à ma demande. 
Quand j'ai visité la fonderie, au cours des années 70, sous la conduite de Mr.Métra, j'avais l'impression d'être revenu à l'époque de Germinal . 
La fonte en fusion était convoyée dans les allées et les ouvriers agissaient sans aucun mode de protection. Ceux-ci étaient amorphes et j'ai compris depuis ce jour pourquoi la plupart d'entre-eux, à la sortie de l'usine, avaient besoin de s'accouder à un bar et de boire un ou plusieurs verres. Ces hommes avaient un terrible besoin de décompresser ...


samedi 16 avril 2011

HISTOIRE : LA RUE DU PERRE



Le nom de cette rue du centre ville indique son origine ancienne. Elle est, à notre connaissance, la plus vieille artère de Vimoutiers.

En effet, sous une orthographe qui diffère parfois, on retrouve cette dénomination signifiant « le plus ancien » en différents lieux de Normandie .
Dans le secteur de Vimoutiers on la voit souvent sur les cartes : « les Perrets » à Camembert ; « le Perret Mignon » à Roiville ; « Le Perret » à Champosoult  ou « Le Petit Peyret » à Fontaine-les-Bassets…

Cette rue transversale qui constituait, à l’époque gauloise, la seule voie de desserte du bourg naissant, épouse une partie du tracé de l’antique chemin qui reliait la campagne cultivée d’Argentan à la plaine fertile d’Orbec. Elle se prolongeait au Nord par la « Côte de la Hunière » ( fréquentée par les grands peintres impressionnistes  dits « de l’estuaire ») et au Sud par la « Côte de la Bergerie ». Les Romains l’aménagèrent à deux voies comme ils en avaient l’habitude.

Jusqu’au XIXe siècle, la rue du Perré ( …et le bourg !)  prenait fin à la rivière « la Vie » (Ce nom, donné à l’époque gauloise avait le même sens que la rivière « La Vée »)

On la franchissait à gué. De l’autre côté commençait le « chemin d’Orbec » qui se fondait dans les champs, bordé de quelques maisons de bois isolées.

Pour faciliter le franchissement de la rivière, on construisit le pont dit « de pierre » qui fut la cause de nombreuses inondations. Cet ouvrage empruntait son style architectural et ses matériaux à ceux de la première église Notre-Dame édifiée à la même époque.

Il fut remplacé en 1928 ( du temps du Dr.DENTU) par un pont sans piliers qui permit d’éviter les fâcheuses conséquences des crues de la rivière.

Sur la rive droite de la Vie subsistent quelques vestiges du Couvent des Bénédictines . Il constitue aujourd’hui l’un des rares trésors architecturaux de Vimoutiers ayant échappé au massacre du 14 juin 1944 (Dommage qu’après sa protection par mes soins il soit aujourd’hui entouré d’un « bunker »).

Quelques dizaine de mètres plus bas, de chaque côté de la rue, s’élevaient  les bâtiments de la cidrerie-distillerie Anée qui, pendant plus de soixante ans, a produit des cidres et des calvados d’une qualité sans égal… et donné à la cité chaque hiver une odeur inégalable !..

En 1945, à l’emplacement de l’actuelle Halle du Pays d’Auge – qui était à l’origine un marché couvert destiné à abriter le marché aux veaux du vendredi – la municipalité fit édifier , dans l’attente de la reconstruction du centre ville, une cité commerciale provisoire faite de baraquements et d’une halle en bois.

vendredi 15 avril 2011

SOCIETE : LA FOIRE ... OU LA FOIRE ,

Quand je vois avec quel renfort de publicité est annoncée la  FOIRE-EXPOSITION DE PÂQUES 2011  je ne peux m’empêcher de penser qu’à l’origine ces manifestations n’étaient pas purement « folkloriques », comme elles le sont ( malheureusement) devenues aujourd’hui.

Elles avaient , avant tout, POUR BUT D’EPAULER, DE SOUTENIR LES ACTIVITES DES AGRICULTEURS-ELEVEURS de ce pays de cocagne.
Il s’agissait alors d’une contrée qui était unaniment reconnue COMME LE PAYS DES PRODUITS NORMANDS DE QUALITE .

 Il existait à l’époque une grande proximité d’intérêt entre Vimoutiers et ses paysans .

Comme me disait dernièrement mon ami Philippe Lepetit ( dernier responsable du camembert du même nom) : «  Pour bien comprendre ce genre de phénomène, il faut être augeron ! »

Non pas que le Pays d’Auge soit "supérieur" à d’autres contrées normandes ou à d’autres territoires de notre hexagone, bien loin de moi cette idée . Mon combat quotidien contre toute forme de chauvinisme en souffrirait . Je dois cependant admettre que l’augeron est considéré en Normandie comme une sorte de gentilhomme, de spécialiste de l'élevage .

Quand mon ami et confrère Jacques VIQUESNEL ( Augeron lui-aussi), pastichant une série qui a connu un important succès, affirme dans l’un de ses livres, que  LE PARADIS TERRESTRE EXISTAIT BIEN : … IL VEUT PARLER DU PAYS D’AUGE ! 
Il fonde même son récit des traces qu’il a retrouvées çà et là .

Certains historiens prétendent que le PAYS D’AUGE ( qui s’étend, rappelons-le, entre Touques et Dives, depuis Deauville jusqu’à Argentan) est la « Figure de proue du drakkar normand » (Qu’en termes élégants ces choses là sont dites !)

Mais revenons à la Foire de Pâques, plus ancienne Foire-Exposition de l’Orne qui fut créée en 1922 !

Quand Augustin GAVIN, alors Adjoint au Maire ( du Dr. DENTU) et Commissaire Général des Foires de Vimoutiers (1) ainsi que son fidèle bras droit et complice, Maurice DUHAMEL ( qui fut ensuite son 1er adjoint jusqu’en 1965.  Pomologue réputé , il était aussi agriculteur et éleveur renommés à « Malvoue ») fondèrent la 1ère Foire aux Echantillons de Pâques , à Vimoutiers, celle-ci avait pour priorité de mettre en contact des cidriers et des distillateurs fermiers de la région avec des industriels et le Concours de Bêtes de Viande avait pour objectif de promouvoir la race bovine normande ( Quand on faisait un sondage à Paris pour connaître la viande la plus appréciée des habitants de la Capitale, la « Normande » arrivait largement en tête … Aujourd’hui il n’y même plus de restaurant normand à Paris !)

Monsieur GAVIN avait eut cette idée en allant à une foire proche de sa résidence secondaire de Maintenon (2) dans le département de l’Eure-et-Loir ( Cette propriété est habitée aujourd’hui par Jean-Pierre Gavin). Elle avait été léguée au couple par Mr.LECOEUR, ancien Pharmacien, grand Pomologue (3) et prédécesseur de Mr. Gavin.

Le maire de Vimoutiers  avait été très intéressé par des cultivateurs qui vendaient leurs productions à des meuniers sous forme d'assiette de grains

Avant la guerre, les deux compères créèrent la FOIRE DE LA POMME dans le même but. Des négociants achetaient les fruits des récoltants qui présentaient des « échantillons » de leurs vergers dans des coupelles à la Halle au Beurre (4).

Au départ de Mr. Gavin, on présenta même des pommes en plastique !!!
Aujourd’hui, les responsables ont  complètement oublié le but premier et on expose des motifs en pommes !! (C’est J.P.TANCREZ qui en a eu cette géniale idée …)

Les responsables vimonastériens, entre temps, se sont appauvris au plan intellectuel ( qu’en termes élégants …) et préférent adorer « le veau d’or » (5) et se prosterner devant lui, trônant au milieu de la Place Mackau, plutôt que s'attacher aux produits de l'élevage qui faisaient gagner de l’argent au Pays d’Auge et à ses agriculteurs !

La région de Vimoutiers, son savoir-faire se sont laissés piétiner, écraser, fouler, presser, pulvériser, … et nos emplois sont partis …

Dommage que nous n’ayons pas eu à nos côtés nos paysans d’hier, si savants, si érudits …

Malgré leurs nombreuses A.O.C. les Normands se sont laissés dépouiller un à un de leurs biens . Aujourd’hui on vante les mérites d’une région voisine qui aurait même inventé les crêpes et le cidre bouché !!
Dans nos grands magasins on ne vend plus que du « bère » venant d’autres régions et on encense dans nos boucheries…la viande de blonde d’Aquitaine alors que la saveur « persillée» de notre bœuf était si goûteuse !

Ceux qui se disent Journalistes continueront à proclamer que le véritable « inventeur » du camembert était prêtre ( pourquoi mêler la religion à tout cela ?) et venait de BRIE !!!

Bientôt, ils nous affirmeront avec un culot identique que le roi des fromages a été conçu par une bécassine mystérieuse « outre Couesnon »…(6)

On croirait marcher sur la tête !

QUAND SE REVEILLERA-T-ON ?



(1)   La Foire de Pâques avait été autorisée par le roi Louis XIV pour venir en aide à l’Abbé Crestey .
   LE CONCOURS DE CALVADOS DE VIMOUTIERS SERA LE PLUS RENOMME AU PLAN NATIONAL JUSQU’EN 1965 …
(2)   Il s’agissait d’une peupleraie qui passionna Augustin Gavin.
(3)   Mr.Lecoeur a notamment publié un ouvrage : « La Pomone nouvelle » qui regroupe plus d’un  millier de variétés de pommes différentes du Pays d’Auge.
(4)   Aujourd’hui malheureusement transformé en « Médiathèque » ce haut lieu du commerce situé en plein cœur du centre ville était une « Halle aux Toiles »
(5)   Mon vieil ami, Daniel Ballon, chevalier de La Légion d'Honneur,  éleveur émérite qui a beaucoup fait pour la race bovine normande( il convient de le féliciter encore ! … et pour les produits normands) , était un peu attristé du qualificatif employé pour désigner  « Ratisfaite ». Qu’il sache qu’il n’y est pour rien si les édiles ont varié dans leur projet initial et présenté « leur » vache dans un cadre peu approprié à l’embellissement de ce fier pays . Il convient, comme moi, qu’un décor plus « naturel » aurait mieux mis en valeur la laitière et l’aurait moins fait ressembler au « veau d’or » de la Bible. Mais, que voulez-vous, le bon goût n’est pas donné à tout le monde !!
Je n’ai rien contre mes amis bretons et d’abord comme l’affirme Roger JOUADE, leur cavalerie nous a permis de gagner Hastings… mais comme le disent les Normands : «Y’EN A  RAS LE S’IAU’  ! »


SUR LA PHOTO QUI ILLUSTRE LE TEXTE ON VOIT M.GAVIN AVEC A SES CÔTES M.RENE LANIEL, CONSEILLER GENERAL LORS D'UNE FOIRE DE VIMOUTIERS EN 1953 .

vendredi 8 avril 2011

COUP DE GUEULE : INGRATS.


« Le bien a pour tombeau l’ingratitude humaine… » disait Alfred de Musset.

Le « bon docteur Dentu » fut renié trois fois, à l’instar de Jésus par Pierre, qui devint - malgré cela - « le premier évêque de Rome » .(*)

Il fut abandonné d’abord en 1945 lorsque, malgré le travail accompli, il fut pour la première fois de sa vie vaincu aux élections municipales .
On dit alors que c’était en raison de son « grand âge ! »

Il fut une nouvelle fois sacrifié quand il mourut en 1954, dans l’indifférence générale , aux côtés de sa fille aînée, Marie-Thérèse ( qui décéda, elle-aussi, quelques jours plus tard ) passager de sa minuscule 4 CV Renault sur une petite route de la région.

Il fut enfin ignoré de tous, plus récemment, quand les édiles de Vimoutiers et de l’hôpital préférèrent, par méconnaissance ou par une jalousie morbide, proposer l’un des médecins d’Henri IV ( qui n’avait rien à faire de Vimoutiers et des vimonastériens … mais portait une particule ! ) pour baptiser le « nouvel » hôpital (1).

Comme ses trois filles (Geneviève, Elisabeth ( qui avait été clerc de Notaire) et Anne-Marie, (la plus jeune) il accepta son triste sort sans dire un mot . Il faut dire que jusqu’à leur retraite ces trois femmes vécurent dans un baraquement caché au fin fond des Prés-Gateaux . Ce bâtiment « provisoire » venu de Suède ou du Canada suite au bombardement de la cité, était insalubre et l’herbe poussait même sur le plancher mais les demoiselles Dentu étaient trop correctes et bien élevées pour se plaindre (2). L’un après l’autre, les maires de Vimoutiers les oublièrent et les dissimulèrent là.

Elles avaient face à elles la maison blanche (que l’on voit toujours et qui abrita longtemps les services administratifs de l’hôpital rural) et les jardins donnés par leur père pour construire le « nouvel » hôpital  .

Il ne s’était pas enrichi ! … et pourtant, il avait occupé les plus hautes fonctions de tous les maires de Vimoutiers !

Quand elle déménagea enfin, Anne-Marie (3), qui avait été professeur de Lettres à l’Institution « La  Providence » (4), me fit mandé pour contresigner le papier établi par la femme d’un artisan de Vimoutiers qui avait été nommée entre temps légataire.

Elle termina ses jours à l’Hôpital de Vimoutiers dans l’une des chambres de la Maison de Retraite.

Je peux affirmer que sa générosité n’avait pas de bornes puisque appelée à occuper un logement HLM elle fit don de ses deux plus beaux ( et derniers) meubles ( une armoire normande et un coffre sculpté) à l’office de tourisme (5).


Il y aura bientôt cinquante ans, dans des circonstances tragiques disparaissait le Docteur Georges Dentu.

Le temps, mais aussi le plus effroyable des drames qu’ait connu la ville de Vimoutiers, ont en partie effacé le souvenir de cette personnalité hors du commun qui, pendant trente-six ans, présida aux destinées de la cité augeronne et occupa, jusqu’à la dernière guerre, la plus haute situation politique du département de l’Orne.

Issu d’une famille modeste originaire de Firfol, dans le département du Calvados, en plein cœur du Pays d’Auge, Georges Dentu naquit à Lisieux le 2 octobre 1861 .

Alors qu’il était enfant de chœur à l’église Saint-Jacques, un prêtre remarqua sa vive intelligence et le fit entrer au petit séminaire.

Au terme de brillantes études secondaires, durant lesquelles il manifesta un grand intérêt pour les langues anciennes et la musique, il se rendit à Paris pour y faire sa médecine.
Ses parents étant dans l’impossibilité de lui venir en aide financièrement, il travailla durant tout le temps de ses études comme surveillant à mi-temps dans une institution religieuse.

Diplômé, il revint en Normandie et s’installa comme médecin généraliste à Bernay en 1887.

Quelques mois plus tard, il épousait Marie Leroy à Saint-Georges-en-Auge.

En 1888, il quittait le département de l’Eure et ouvrait un cabinet à Vimoutiers.

Ses qualités professionnelles et humaines, sa clairvoyance et son dynamisme lui attirèrent très vite la sympathie des Vimonastériens qui lui procurèrent une importante clientèle.

Très cultivé, aimant la lecture, la musique, la peinture, c’était un homme sociable, brillant et de bon sens.

Médecin des humbles, désintéressé, le Docteur Dentu « oubliait » bien souvent de faire payer ses honoraires et il lui arrivait même parfois de laisser discrètement à ses patients les plus démunis quelques sous sur la table pour acheter les médicaments prescrits.

Confronté aux difficultés de l’exercice de la médecine rurale à cette époque, le Docteur Dentu fut amené à expérimenter tous les moyens de locomotion à sa disposition : le cheval, tout d’abord, la bicyclette ensuite, le tricycle un moment, puis l’automobile.

Parmi ses clients figurait le Baron de Mackau. Celui-ci allait lui donner le virus de la politique et le lancer dans la vie publique.

Le premier contact avec la chose publique eut lieu lors des élections municipales qui suivirent son installation à Vimoutiers. Georges Dentu fut brillamment élu conseiller municipal puis, presque immédiatement, adjoint au Maire.

En 1909, à la suite du décès de Monsieur Védier, il devint Maire de Vimoutiers.

Se consacrant ardemment, autant que sa profession le lui permettait, à sa nouvelle mission, le Docteur Dentu fit preuve, durant ses trente-six années de mandat, pour reprendre les mots d’Augustin Gavin, d’un « autoritarisme éclairé » et d’un grand souci d’économie des deniers publics.

Dés ses premières années à la mairie, il donna un nouveau souffle à l’action municipale et entreprit de nombreuses modernisations.

En 1911, il conclut à des conditions très avantageuses pour Vimoutiers, un contrat de fourniture avec la Fusion des Gaz, une importante société qui s’engagea à changer toutes les canalisations de la ville et à améliorer l’éclairage.

En 1912, grâce à d’importantes subventions du Pari Mutuel, le Docteur Dentu décidait la construction d’un nouvel hospice.

N’ayant pas été mobilisé durant la Grande Guerre, il dut remplir avec courage ses lourdes obligations de Maire et, au plan professionnel, suppléer à l’absence de deux de ses confrères.

En 1919, Georges Dentu, qui avait été nommé Médecin-chef de l’hôpital, fit construire une salle d’isolement pour les aliénés et équipa l’établissement d’une buanderie moderne dotée d’un appareillage électrique.

Cette même année, il fit entrer au conseil municipal un jeune docteur en pharmacie, Augustin Gavin, pour lequel il avait beaucoup d’amitié et toute confiance.

En 1922, il entreprit dans d’excellentes conditions financières l’électrification de la ville. Les travaux s’achèveront en 1923.

En 1922  toujours, sur l’initiative de Monsieur Gavin, la traditionnelle Foire de Pâques, créée au XVIIIe siècle, devenait une foire exposition dans le cadre de laquelle était organisé un concours de cidres et de calvados sur échantillons.( Ce concours resta jusque dans les années 1960 le plus réputé du genre au plan national).

L’année suivante était réglée la délicate question de la distribution de l’eau à Vimoutiers.

En 1927, le Docteur Dentu négocia l’installation d’un nouveau service d’autocars reliant Vimoutiers à Lisieux, Caen, L’Aigle, Gacé et Argentan.

L’année suivante, grâce à une nouvelle aide du Pari Mutuel ( qui permit une nouvelle fois d’épargner les finances locales) Georges Dentu faisait construire un établissement de bains-douches et un service de consultation de nourrissons.

En 1936 était fondée une soupe des écoles qui, pour une somme modique, était ouverte à tous les enfants scolarisés.

La même année était lancée la construction d’un nouveau pont, rue du Perré, pour limiter les risques d’inondation en centre ville.

En 1938, il proposait la construction d’une école communale de filles mais, malheureusement, la guerre allait retarder l’exécution du projet.

Quand en 1939 éclata la seconde guerre mondiale, le Docteur Dentu était l’une des personnalités politiques les plus influentes de la région. En effet, élu Maire en 1909, il était devenu conseiller d’arrondissement en 1911 puis avait succédé en 1919 au Baron de Mackau au siège de conseiller général du canton de Vimoutiers. Quelque temps plus tard, lui revint le siège de Monsieur Fleury à la Présidence du Conseil Général de l’Orne. En 1927, il avait été élu Sénateur et en 1939 Secrétaire de la Haute Assemblée.

Rapporteur de la Loi Armbruster, qui garantissait l’exercice de la médecine en France, le Docteur Dentu se battit également pour l’instauration dans notre pays de la sécurité sociale.

Depuis son installation à Vimoutiers en 1888, la famille Dentu avait donné naissance à neuf enfants dont quatre filles, restées célibataires, survécurent .

Malgré ses nombreuses occupations publiques, le Docteur Dentu s’efforça de préserver sa vie familiale et son activité professionnelle.

Chaque mardi, il partait pour Paris et revenait à Vimoutiers le jeudi ou le vendredi.
La journée du lundi était consacrée aux consultations et le week-end à ses visites et à sa mairie où le secondait efficacement Augustin Gavin.

Lorsque la guerre éclata, Georges Dentu était âgé de 78 ans.
Durant toute la période des hostilités, il resta à Vimoutiers auprès de ses administrés, connaissant, pour la seconde fois, toutes les obligations réservées au maire en ces temps de crise. En tant que parlementaire, il refusa de se rendre à Bordeaux et, de ce fait, ne vota pas les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain.

Le 14 juin 1944, il se trouvait à Vimoutiers, lorsque la ville fut bombardée par l’aviation américaine.

Depuis sa maison, miraculeusement épargnée par les bombes, il assista le cœur triste, impuissant, au massacre, à l’anéantissement de toute ce à quoi il s’était consacré depuis trente-cinq ans.
Le gouvernement provisoire de la République le nomma Membre du Comité de Libération En 1945, ayant été battu, il se retira discrètement de la vie publique tandis que Monsieur Gavin lui succédait à la mairie.
Trois ans plus tard, Madame Dentu disparaissait et, en 1954, sur une petite route des environs de Vimoutiers, le bon docteur était victime d’un accident de la route…
Il est enterré à Vimoutiers mais personne ne va fleurir sa sépulture…
(*) Je me suis emmêlé les pinceaux dans mes "restes" d'éducation chrétienne. J'ai pourtant fréquenté pendant plusieurs années l'ancien Petit Séminaire de Lisieux ...
(1)     Avant 1944, l’hôpital se trouvait derrière l’hôtel de ville, sur les rives de La Vie.
(2)     J’allais les voir tous les samedis et leur gaieté comme leur immense culture me ravissaient.
(3)     Mes relations avec la cadette furent plus proches qu’avec ses sœurs. Elle fut mon archiviste pendant de nombreuses années. Comme son père, elle aimait la littérature et la peinture.
(4)     Nous fûmes deux à nous prononcer contre la démolition de « la Providence ».
(5)     Malgré ce qu’a affirmé cet artisan, ces meubles ont bien été donnés à l’office de tourisme. La preuve peut en être donnée.


PHOTO : LE SENATEUR DENTU