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mercredi 28 septembre 2016

                                                   POURQUOI LA SALLE « ARMONTEL » ?


Paris-Première diffusait mardi soir le film « NI VU, NI CONNU » qui date de 1958, comédie réalisée par Yves ROBERT et qui met en scène de talentueux acteurs et notamment Pierre MONDY, Robert HIRSCH Louis de FUNES et … ARMONTEL !

Celui-ci jouait le rôle du père de la jeune fille !

Comme c’était courant à l’époque, en décembre 1901, une troupe de théâtre avait monté son chapiteau ambulant sur la Place Cour aux Moines (actuelle Place Mackau) pour une série de représentations. (Cela dura jusqu’à la dernière guerre !)

Le plus grand des hasards voulut qu’une comédienne fut enceinte et le 21 décembre naquit dans une roulotte à VIMOUTIERS Roland ARMONTEL (qui s’appelait en fait Auguste-Louis MAGRIN), originaire d’une famille d’artistes parisiens.

Très précoce, il interpréta son premier rôle quelques jours plus tard en incarnant, dans un berceau, l’enfant Jésus lors de la traditionnelle messe de minuit en l’église Notre-Dame !

Pendant sa longue carrière, il fut un excellent « second rôle » au cinéma mais surtout au théâtre.
Après VIMOUTIERS, sa carrière rebondit et il figura aux côtés de Max LINDER.

Il s’illustra dans de nombreuses pièces de boulevard et en particulier dans « LES GAIETES DE L’ESCADRON » en 1932 et joua dans plus de 80 films entre les années d’avant-guerre et 1979 !

On a pu le voir aux côtés des plus grands mais aussi à la télévision où en plus d’innombrables séries il fut l’une des vedettes incontournables du « Théâtre ce soir » de Pierre SABBAGH.

Il fut également metteur en scène dans plusieurs créations.

Sa « gueule » et son talent avaient bâti sa célébrité !

Il mourut à Paris le 8 mars 1980 et fut inhumé dans le cimetière d’Asnières en région parisienne. Il avait 78 ans !

Quelques années après sa mort, sa veuve vint à Vimoutiers et fut reçu par Me Dumeige. Le Maire de l’époque baptisa la salle des fêtes : « SALLE ARMONTEL » L’épouse de ce grand comédien offrit à la ville les nouvelles chaises de la salle.


Gérard ROGER

vendredi 9 septembre 2016


             Un nouvel épisode de la « Guerre des Fromages » a de nouveau frappé en Normandie !


Dans la maternité où j’ai vu le jour à Lisieux, une infirmière (qui était aussi une religieuse !) chantait à tue-tête, d’une voix de stentor pour m’endormir proclamait-elle! « Un régiment de fromages blancs, partait en guerre contre les camemberts… ! »

Etait-ce prémonitoire ?

Il faut dire que l’année précédente (il y a aujourd’hui 65 ans !) cette conflagration avait de manière féroce et brutale débutée lors d’un congrès fromager à Deauville. « Le Brie attaquait le camembert ! » titraient les journaux pendant que certains « spécialistes » prétendaient (on l’affirme toujours)  que le religieux qui « avait aidé » Marie Harel de ses judicieux conseils dans la confection du premier «  fromage de Camembert» arrivait de cette partie orientale du Bassin Parisien, universellement connue pour la production d’hommes politiques et  d’une célèbre pâte molle ! 
Il était alors question de refuser la première place au camembert … et dans le pire des cas d’offrir la paternité du nouveau fromage… au brie !
Ce n’est pas la première fois qu’on modifiait l’Histoire mais ces allégations sont fausses car le camembert existait déjà en 1705 ( conf. Le livre de Thomas CORNEILLE) et si ce clerc a bien existé, il est désormais établi qu’il venait des rives de La Seine (il était donc Normand !) et pour donner une croute au « fromage de Madame Harel » il s’est inspiré de la recette du neuchâtel (qui est le plus ancien fromage normand !)

Le « général GAVIN », Maire de Vimoutiers prenait alors intelligemment la tête des troupes renforcées par un syndicat de producteurs normands unis et déterminé ! L’offensive fut payante !

A peine la victoire célébrée qu’une autre bataille, opposant cette fois-ci ces mêmes façonniers normands aux puissants fabricants de « CAMEMBERT CHEESE » américain, voyait le jour ! Malgré la disproportion des moyens, les Normands sortirent (une nouvelle fois), vainqueurs de ce conflit !

 Le Président du Syndicat des Fabricants de Camemberts Normands en rajouta même une couche (peut-être une louche entière?) en affirmant : « Leur fromage est certainement très bon… mais ça n’est pas du camembert … Pourquoi ne pas en ôter la chlorophylle qui fait son charme?» Tout semblait dit !

Le Dr GAVIN préféra inaugurer la statue offerte par les Américains en 1954 à l’intérieur de la Halle «  pour éviter que les fabricants normands ne lui pissent dessus ! » comme il en avait reçu la menace !

Quelques années plus tard, de l’élection d’un nouveau maire naquit un désaccord, style « guérilla », qui fit beaucoup de mal et de dégâts, surtout au plan économique, entre Vimoutiers et Camembert.

Cet antagoniste larvé, fait de « terre brûlé » dura plusieurs décennies et dans cette rivalité opposant les notables de ce chef-lieu de canton à « la grenouille qui voulait paraître aussi grosse que le bœuf » 

ce fut l’occasion de précipiter le déclin du sud du Pays d’Auge à la grande satisfaction d’un fabricant d’une région proche et de voisins envieux qui n’admettaient pas au fond que la commune de Camembert fut située par les Révolutionnaires dans l’Orne et n’ont toujours pas reconnu la partie ornaise du Pays d’Auge et de la Normandie( « Le trou du cul de la province »…) … et pourtant Sainte Thérèse, Charlotte CORDAY, Marie DUPLESSIS (dite la « Dame aux Camélias » et Marie HAREL sont originaires de l’Orne comme la bataille finale d’août 1944 s’est déroulée dans ce département et non pas autour de Falaise !! Ce sont des faits … mais non convenus !

 François BESNIER annula de ce fait un projet ambitieux (qu’il réalisa pour partie à Laval) entre Vimoutiers et CAMEMBERT ! Pernod-Ricard, nouveau propriétaire des Ets ANEE fit de même … ! Dommage pour l’essor et l’emploi !

Sur d’autres fronts, il fallut durant ce temps se défendre et notamment répondre à un projet de création de confrérie du camembert venant du sud et du département voisin dans les années 1980.

Comme si cela ne suffisait pas, un nouveau front s’ouvrit dans d’autres villes voisines ou à grands coups de subventions (alors qu’aucun subside n’était alloué au Musée du camembert !) on créa le CONSERVATOIRE DES TRADITIONS FROMAGERES ! La fin fut triste notamment au plan financier !

Profitant d’un nouvel affaiblissement de VIMOUTIERS, des manifestations inspirées par Vimoutiers (et notamment les « fêtes aux pommes ») d’une division et de la démotivation des combattants, une nouvelle ligne sournoise s’est ouverte récemment et le rôle joué par un « fromage que l’on croyait ami » nous désole ! Comme je l’ai écrit, cette arrivée de la course cycliste PARIS-CAMEMBERT à LIVAROT est un coup de poignard dans le dos («  TU QUOQUE FILLII ? » !)

Comment réagiront les Camembertois ? Je suis impatient de le savoir !

Cela va-t-il contribuer à vider encore Vimoutiers de ses forces vives ?

Je comprends que Marie HAREL ait quitté le lieu de ses exploits pour s’installer, loin du tumulte, avec son mari, dans une petite exploitation de NEAUPHES-SUR-DIVES ! Nous avons-nous-même donnés les verges qui nous ont battus !


Gérard-Charles ROGER-GERVAIS.

jeudi 8 septembre 2016

                                                          VIMOUTIERS « IN CAMEMBERTO VERITAS » !

Depuis plus de vingt ans que j’ai quitté VIMOUTIERS j’ai réussi à enfin couper le cordon ombilical qui me reliait à cette cité pour laquelle je me suis dévoué en l’absence de toute raison et de tout entendement !
Chaque offensive menée contre cette ville, qui me reste chère malgré tout, continue à me frapper de plein fouet aussi je refuse désormais, pour de simples questions de santé, à suivre attentivement dans la presse la vie locale des vimoutiotes.
Mais, malheureusement ou heureuseument, les réseaux sociaux me ramènent parfois à de tristes réalités, évidences qui me touchent comme la décroissance du rôle attractif de l’ancien « joyau du Pays d’Auge » à travers l’emploi et la population… deux chiffres qui sont liés… comme est attaché celui de la volonté qui était inébranlable jadis!
J’étais ce lundi sur la place de Mackau et j’étais immensément triste quand je me suis rappelé, enfant, l’intense activité du marché de Vimoutiers, le plus ancien de la région puisqu’il a été fondé au XIe siècle !
Je me suis souvenu de l’animation pétillante de ce rendez-vous hebdomadaire qui emplissait les rues du centre-ville et rappelait aux citadins l’importante de l’agriculture dans ce pays de cocagne!
Je me rappelle de ces innombrables carrioles qui étaient entreposées dans la cour située près de l’église Notre-Dame, de ces camions immenses venus du Nord de la France ou de Belgique qui s’agglutinaient autour de la Halle au Beurre (ancienne Halle aux Toiles… aujourd’hui « Médiathèque » !) qui voyait passer dans des paniers d’osier des tonnes de beurre fermier faisant de cette agglomération la capitale normande de ce produit de grande qualité !
Mes parents qui tenaient rue du Moulin un commerce alimentaire, me précisaient que leur recette du jour était équivalente à leurs revenus de la semaine et ce, pour une large part, grâce aux paysans !
Vimoutiers était alors la ville phare des produits normands de qualité et l’avenir souriait à cette ville enviée par ses voisines : c’était là qu’on faisait le meilleur fromage, les meilleurs bovins, les pommes les plus gouleyantes, le meilleur cidre de cru (Dois-je rappeler que le premier « cidre bouché »a été mis en bouteille à Vimoutiers !).
Jean Boullard , les docteurs DENTU et GAVIN figuraient parmi les porte-paroles de cet essor économique. Dois-je mentionner que jusqu’en 1965 le concours de cidres et calvados le plus réputé de France, avant le concours agricole de Paris, était celui de Vimoutiers ?
Mes narines se remémorent qu’à l’automne un nuage de vapeurs de cidre et de calvados, émanant des Ets ANEE flottait au-dessus de la localité procurant de plus des emplois à de nombreux habitants qui au fil du temps avaient acquis un savoir-faire inappréciable !
Comme disait le poète : « Cet heureux temps n’est plus ! » et je pense qu’il ne reviendra pas !
La décision de laisser se déplacer l’arrivée de la course cycliste PARIS-CAMEMBERT à Livarot est un coup d’épée à la gloire passée, une estafilade qui porte un préjudice majeur à l’image de VIMOUTIERS. Car, plus qu’un simple problème de gros sous, c’est une atteinte à l’identité même de VIMOUTIERS, à son passé qui apparemment n’intéresse plus personne !
Que diraient les fondateurs de cette épreuve (qui a beaucoup fait pour la reconnaissance internationale de Vimoutiers) s’ils revenaient aujourd’hui ?
LES CREATIONS DU VELO-CLUB VIMONASTERIEN ET DE PARIS-CAMEMBERT !
Le V.C.V. (Vélo Club Vimonastérien) a été fondé en 1932 par M.LEVEILLE, qui en a été élu Président ! Il s’efforça d’organiser l’association et organiser des courses qui firent très vite le renom de Vimoutiers.
Il fut malheureusement victime d’un grave accident en 1933 et fut tué sur le coup !
L’année suivante, Monsieur BERNARD-ETIENNE qui tenait un magasin de tissus et vêtements, prit la relève et mit sur pied, avec l’aide de nombreux Vimonastériens le 1er PARIS-VIMOUTIERS dans le but principal de « faire connaitre les excellents produits du Pays d’Auge et notamment les marques des sponsors de la course ainsi que les prouesses des sportifs. Cette première épreuve fut remportée par THIETARD.
En 1935, la deuxième épreuve fut gagnée par BAT qui venait de franchir en vainqueur la ligne d’arrivée du Tour de Roumanie.
En 1936, la course était fixée le mardi de Pâques et prenait le nom de « PARIS-CAMEMBERT » !
Elle permettait à la Foire de Vimoutiers de connaître un important succès populaire le 4e jour de liesse !
L’année du FR0NT POPULAIRE, l’épreuve était remportée par le Normand Yvon MARIE !
En 1937, le mardi de Pâques, la course était gagnée par AUVILLE.
L’année suivante, l’épreuve était remportée par Jean-Marie GOASMAT et en 1939, ce fut le Breton CLOAREC !
La guerre stoppa les courses cyclistes et la compétition ne reprit qu’en 1946 dans un Vimoutiers détruit de par la volonté de M.GAVIN qui était devenu Maire.
1946 : 1er : Paul NERRI
1947 : 1er : DORGEBRAY…
Mais l’action du V.C.V. qui fut ensuite dissocié de l’organisation de la course professionnelle PARIS-CAMEMBERT ne s’arrête pas là ! De nombreuses épreuves régionales furent montées dont les plus célèbres restent le CIRCUIT DU PAYS D’AUGE qui se courrait en 3 étapes !
On doit aussi citer les GRAND PRIX DU CAMEMBERT auxquels participèrent les meilleurs nationaux (1943 : COSSON et 1944 : DE MUER)
On disait à l’époque que « VIMOUTIERS POUVAIT SE FLATTER D’ AVOIR ATTIRE LES MEILLEURS COUREURS »
Une pensée émue pour les derniers Présidents et notamment MM. Bernard LECUYER et J.P.MORON !