I - Souvenirs d'enfance
La passion qui me lie à la ville de Vimoutiers est née dans les années 1967-68 alors que j'étais pensionnaire à l'Institution Frémont à Lisieux.
Supportant mal la séparation d’avec ma famille, mes amis, j'avais trouvé par le biais de l'histoire locale une manière de me rapprocher de Vimoutiers. J'avais déniché, dans le grenier de la maison familiale, un exemplaire jauni du livre du Docteur Boullard intitulé "Vimoutiers". Ce fut pour moi une révélation et un instrument qui ne me quitta plus.
Chaque jour à Frémont, pendant l'étude du soir, je lisais et relisais les différents chapitres de cet ouvrage qui évoquait les grandes heures de l'histoire de l’humble cité, m'imprégnant de cette âme augeronne qui allait m’affermir dans mon engouement pour l'histoire.
Mes parents, tous deux nés à Orbec-en-Auge, ( Ils sont originaires du Pays d’Auge ornais) s'étaient rencontrés et mariés à Paris, où ils travaillaient tous deux, en mai 1939.
Quelques années auparavant, mon père qui débitait la viande aux abattoirs de La Villette avait travaillé comme premier commis à la Boucherie Crevelle. La boucherie se trouvait à Vimoutiers au cœur de la magnifique rue du Moulin, aux façades en bois sculpté. Il avait apprécié la ville, ses habitants et désireux de s'installer, il avait alors envisagé, après avoir failli acheter un fonds à Elbeuf, d'accepter la proposition de son ancien patron. Mes parents rachetèrent donc sa boutique … quand éclate la guerre. C'est alors l'un de ses anciens employeurs , un Lexovien, Mr.Neuville, qui se chargea alors de l'acquisition du fonds dans l'attente d'une prochaine retraite.
Après neuf mois de "drôle de guerre" dans l’artillerie qui l'avait mené de Normandie en Belgique puis des Ardennes à la Dordogne où il avait été démobilisé, mon père était revenu en Normandie et s'était fait embauché à la boucherie Neuville. Ma mère et lui s'étaient installés dans un petit appartement rue du Perré.
En 1942, en pleine occupation, il rachetait la boucherie du Moulin.
Aussi loin que remontent mes souvenirs, j'entends mon père faire et refaire le récit de cette période sombre mais qui était aussi celle de sa jeunesse. Il parlait des « salauds » qui avaient profité de la situation mais aussi des grandes et généreuses figures de cette époque : le Docteur Dentu, Sénateur-Maire de Vimoutiers, un "saint homme" pour lequel mon père avait un grand respect, les Laniel, les amis Sénécal , le bon Joseph Blondeau grâce auquel mon père a surnagé mais aussi le "père Lucien" un marchand de Boucé .Il était aussi question des allemands et des nombreuses anecdotes , parfois surréalistes, ayant trait à leur présence obligée à la maison où à une époque ils coexistaient avec des cousins résistants, planqués là pour quelques semaines, et deux réfractaires au travail obligatoire en Allemagne.
Mais l'événement sur lequel il revenait sans cesse, tant il l'avait mal vécu, était le bombardement du 14 juin 1944.
Il répétait sans cesse " à cause des américains, j'ai perdu vingt ans de mon existence" faisant allusion aux pertes mobilières subies, aux pertes d'exploitation de son commerce qu'il fallait pourtant continuer à rembourser et au désastre que ce bombardement avait représenté.
Déjà l’argent devenait « le nerf » de la guerre …
Ancien combattant, mon père ne faisait pas de politique, il était plutôt favorable à De Gaulle tout en respectant le vainqueur de Verdun mais il reprochait aux Américains leur tentative d'OPA sur la France.
En ce matin du 14 juin 1944, mes parents ne se trouvaient pas à Vimoutiers. Depuis quelques jours déjà, ils se rendaient chaque soir à Fresnay-le-Samson pour passer la nuit dans une ferme comme le faisaient beaucoup de vimonastériens alertés par des tracts alliés annonçant un bombardement imminent. Ils avaient trouvé refuge dans la ferme de la famille Bellanger qui avait mis une grange à leur disposition.
Chaque jour, ils redescendaient en voiture à cheval à Vimoutiers pour ouvrir le magasin où les attendait mon oncle Maurice (planqué du STO) et faire le travail de tuerie des animaux dans l'abattoir qui se trouvait à quelques pas de la boutique.
Ce matin du 14 juin, vers 7 heures, mon oncle Maurice, était assis sur les marches en marbre de la boutique, attendant mon père, quand soudain tombèrent les premières bombes.
Depuis Fresnay-le-Samson, situé à quelques kilomètres de Vimoutiers, mes parents entendirent le fracas des explosions puis une immense fumée s'éleva dans le ciel. Le bombardement dura vingt minutes, vingt longues minutes.
Quant le bruit assourdissant cessa, mon père prit son cheval et partit vers Vimoutiers, la vision qui fut la sienne arrivé à la Fauvetière fut dantesque. La ville, enveloppé d'une épaisse fumée, n'était plus qu'un amas de ruines dont s'échappaient des civils affolés, bon nombre d'entre eux étant blessés.
Sur les lieux du sinistre, mon père ne retrouva rien. Mon oncle s'était enfui avec son vélo, non sans avoir, au passage, enfourché sa fiancée qui habitait rue d'Argentan.
Les heures et les jours qui suivirent le bombardement ne furent que tristesse et désolation. Mes parents avaient tout perdu, il ne leur restait pas la moindre chaise, le moindre ustensile ménager, tout avait été détruit, tout avait brûlé.
Commencèrent alors les vols et les pillages …
La vie cependant continuait et il fallait s'organiser. Les sinistrés s'étaient installés dans les communes environnantes et notamment à Roiville où avaient été centralisés les services publics. Mon père, en tant que commerçant alimentaire, avait reçu comme consigne de s'installer, avec les moyens du bord à Fresnay et de reprendre son activité professionnelle afin d'alimenter les réfugiés situés dans son secteur. On installa l'abattoir dans un bâtiment agricole et ma mère entreprit des tournées, parfois sous la mitraille.
Mademoiselle Anne-Marie DENTU m’a souvent dit que ma mère avait fait preuve d’un courage inoui …
Avec le bombardement avait disparu Vimoutiers. Ne restait de la ville d'avant guerre que quelques cartes postales que j'aimais à consulter.
Lors de ma naissance, en 1952, nous habitions encore provisoirement dans une partie de la vaste demeure de Madame Lefrère, rue d'Argentan. Nous avions pour voisins la famille Isabelle et la famille Sénécal. C’est ainsi que Simone ( qui était du même âge que ma sœur) vint souvent jouer dans le jardin familial . Elle n’était ni le « Docteur Isabelle » ni l’épouse du Dr.Poullain à l’époque …
La boucherie était située dans le garage de M.Sénécal et pendant plus de quarante ans, des traces de peinture sont restées au mur.
Ce n'est qu'un an plus tard que mes parents, ma sœur - née en 1948 - et moi avons aménagé dans l'immeuble situé au 10 rue du moulin dont mon père avait racheté les "dommages".
C'est là que commence mes souvenirs d'enfance, souvenirs d'une vie heureuse et insouciante dans un quartier qui fourmillait alors d'enfants. Mes meilleurs copains étaient alors Patrick Lelong, le fils du bourrelier, Donat Bernard, le fils des marchands de vêtements et Patrik Pulvet, dont le père était poissonnier.
A la maison, l'activité était dense et aux côtes de mes parents se croisaient à temps plein les employés de la boucherie, Roger Jourdain et un ou plusieurs apprentis, une "petite bonne" et à temps partiel Madame Pierre, notre femme de ménage .Melle Albertine Lecointre, la vieille couturière qui venait renforcer l’équipe , à domicile, une à deux fois par semaine.
Si je n'appréciais guère que sa venue ait lieu le jeudi et que la machine à coudre soit dans ma chambre, j'adorais par contre discuter avec elle du lointain passé de la ville où elle avait toujours vècu.
Jeune fille, elle avait travaillé chez le Baron de Mackau au château de Vimer. Ce fervent Bonapartiste avait été Maire de Guerquesalles, Conseiller Général de Vimoutiers jusqu'en 1918, Président de cette assemblée et Député. Elle me parlait de cette grande figure de notre histoire locale mais aussi de l'Empire.
Ainsi donc le soir, à Frémont, je revivais l'histoire de Vimoutiers et pour en savoir plus, le Docteur Boullard étant décédé en 1965, je contactais l'éminent historien orbecquois Henri Pellerin qui me faisait bientôt l'immense plaisir de me recevoir chez lui pour me parler de sa spécialité, les origines de la région. Henri Pellerin était une figure de l'époque, royaliste légitimiste, il avait une jambe de bois.
Nous passions des journées entières plongées dans les récits originaux d'Ordéric Vital.
Lorsque je revenais à Vimoutiers le week-end, j'oubliais le passé pour vivre les plaisirs du temps présent sans me soucier de l'évolution de la vie locale.
Mes parents avaient de nombreux amis à Vimoutiers et dans les environs ainsi que quelques relations comme M.Augustin Gavin, docteur en Pharmacie, qui avait succédé au Docteur Dentu à la Mairie en 1945.
Mes principaux souvenirs avec le Docteur Gavin ont trait aux remises de prix qui avaient lieu chaque années à la salle des fêtes. Bien des fois, titulaire d'un prix d'excellence, j'avais eu l'insigne honneur de recevoir des prix de ses mains et même de l'embrasser en 1964 lorsque je fus couronné, à l'issue des épreuves du certificat d'études primaires, 1er du canton.
En 1965, Monsieur Gavin s'était retrouvé menacé par un jeune notaire ambitieux auquel il avait imprudemment, six ans plus tôt, ouvert les portes de la maison commune.
Ayant à affronter deux listes dont celle du jeune notaire, M.Gavin dut battre le rappel des vimonastériens de souche et il fit appel à ma mère pour figurer sur sa liste.
Malgré l'avis défavorable de mon père et de ma famille, ma mère accepta.
Je me souviens des nombreuses visites que nous rendit M.Gavin pour décider ma mère.
Malgré un score fort honorable, ma mère, comme la plupart des colistiers du maire sortant, ne fut pas élue et Jean Dumeige, sur une première trahison, devint Maire de Vimoutiers.
Lorsqu'en 1970, le bac en poche, je quittais Lisieux pour rejoindre l'Université de Caen, mes séjours à Vimoutiers devinrent de moins en moins fréquents d'autant plus qu'en 1972, je devenais surveillant de Lycée à L'Aigle.
Mon entrée dans la vie associative, qui fut le premier pas dans la vie publique, se fit quelques mois plus tard à la "Maison des jeunes et de la culture" de Vimoutiers.
Cette association, créée à l'initiative de Monsieur Gavin était en plein essor. Elle était présidée par Me Sebron qui avait à ses côtés Jean Blondeau, Albert Hugonie… Après y avoir participé comme candidat j'avais, avec quelques autres, repris l'organisation du Rallye des Castels. Je me suis lié d'amitié avec le directeur de l'époque Claude Gohon et en 1973, à l'exemple de ce qui existait à L'Aigle, je créais, avec quelques amis, et le soutien de vimonastériens tels que M.Gavin, Sénécal, Sumsi, les demoiselles Dentu…le Club d'Histoire locale de Vimoutiers qui n'avait pas le statut d'association mais était simplement une activité de la MJC.
Très vite, le CHL fut considéré, à tort ou à raison, comme une menace par Jean Dumeige qui n'appréciait guère le rôle joué par le Dr. Gavin.
Ses craintes augmentèrent quand Claude Gohon et moi eurent l'idée de créer un petit journal d'informations locales gratuit : "Le Petit Vimonastérien".
Réalisé avec les moyens du bord, c'est à dire une vieille machine à écrire mécanique et une ronéo Gestetner , cette feuille de choux qui se présentait sous la forme d'une double page de format 21 x 29,7 cm, comportait des informations générales concernant la vie locale, des jeux ainsi que des articles - illustrés - d'histoire locale et notamment une rubrique intitulée " Une rue…une histoire".
Avec le concours de Christian Giscaro ( qui me présenta Hervé d'Orval) et quelques autres, ce journal connut un succès exceptionnel. Chaque semaine, il était distribué gratuitement par nos soins dans les boîtes à lettres des vimonastériens et tout particulièrement dans la zone d'habitation. Le tirage qui était au départ de quelques centaines d'exemplaires atteignit bientôt 2000 exemplaires, tous distribués ! Ce succès gênât et on nous fit un jour savoir que le conseil d'administration ne souhaitait plus supporter le coût de la réalisation du Petit Vimonastérien. Alors on introduisit de la publicité pour payer les frais de réalisation et d'impression mais le journal perdait son âme et on décidait bientôt d'arrêter sa publication.
A la méfiance de la municipalité s'ajouta celle du conseil d'administration qui trouvait que j'en faisais un peu trop. Lorsque le Club d'Histoire Locale, qui avait pris un important essor, demanda à bénéficier d'une certaine autonomie, notamment au plan financier, pour développer de nouvelles actions, on lui répondit qu'il devait se plier aux directives du conseil d'administration. Elu au sein de cet organe, mes désaccords avec les dirigeants devenaient de plus en plus fréquents. Je leur reprochais d'avoir fait de la Maison des Jeunes un club fermé au lieu de s'ouvrir sur la population.
N'obtenant pas ce que je souhaitais naquit l'idée de la création d'une association. Sachant que nous nous trouvions « sous surveillance » et que déjà lors d'une réunion du Club d'Histoire Locale une partie des membres avait fait voté contre moi le maintien à la MJC, je contactais discrètement quelques amis surs et un soir d'octobre 1974, au domicile de Mademoiselle Gabrielle Petit, cour du vieux couvent, avait lieu l'Assemblée Générale constitutive de la Société Historique de Vimoutiers,...
J'étais élu Président, Gérard Chédeville, Secrétaire; Gilles Beaugrand, Trésorier…
A ce point du récit il convient de parler d'une personne qui dés cette époque m'a beaucoup apporté et a beaucoup influencé mon action. Aujourd'hui encore, je le considère comme l'un des mes maîtres,de mes mentor il s'agit d' Hervé Clouet d'Orval.
De1974 à 1977, il s'est trouvé à mes côtés à tout moment, au plan personnel, professionnel et…politique.
A cette époque je fréquentais encore les bancs de la Faculté de Lettres de l'Université de Caen et travaillais toujours comme Maître d'internat au Lycée Napoléon.
Parallèlement, j'avais accepté d'être le correspondant sur le canton de Vimoutiers du Journal "Le Pays d'Auge" qui venait d'être racheté par le groupe Hersant.
Ce job m'a permis de mieux connaître et m'intégrer à la vie locale mais aussi de faire passer des avis différents, pas en ligne avec ceux de la municipalité de l'époque.
C'est ainsi que dés le départ je fus en contact avec le tout nouveau conseiller général de Tinchebray, Hubert Bassot, alors proche conseiller du Président Valéry Giscard d'Estaing à l'Elysée. Il souhaitait faire carrière dans l'Orne et j'ai tout fait pour qu'il y parvienne. Nous ne partagions pas le même idéal mais sa volonté était originale dans le pays .
Mon intention n'était pas partisane, j'étais alors plus proche des jeunes gaullistes que je ne l'étais des centristes , des « Indépendants » mais je considérais que cet homme pouvait apporter au département un essor indispensable à sa survie. J'étais "Jacobin" et n'aimais pas les parlementaires. J'estimais que la démocratie devait s'exprimer au plus prêt du peuple .
Jean Dumeige, qui avait été élu conseiller général en 1971 et était l'un des proches du Président-Comte d'Andigné ne voyait pas cela d'un bon œil. Il était comme lui à 150% « réactionnaire »…
Il avait pourtant été à l'origine de la venue d'Hubert Bassot dans l'Orne et avait même accueilli ce dernier en compagnie de Mr.Poniatowski au Soleil d'Or en 1972 ou 1973.
Mais « le comte » considérait qu'il voulait la Présidence alors il fallait tout faire pour entrainer sa chute …
C'est à cette époque qu'Hubert d'Andigné avait adhéré au RPR et avait été suivi par ses principaux lieutenants… dont Dumeige.
Le Président d’Andigné avait pourtant fait au conseil général un discours très anti-gaulliste et même haineux lors de la mort de ce grand homme. Le Préfet avait été obligé de sortir de l’hémicycle !
Pendant cinq ans environ, je fus très proche d'Hubert Bassot, le rencontrant fréquemment dans sa petite maison du Mesnil-Ciboult, participant activement à ses campagnes municipales de 1977 et législative de 1978. C’était un « mercenaire » de la politique qui avait servi les socialistes puis les Gaullistes avant de se rallier à Valéry Giscard d’Estaing . Je l'avais alors accompagné dans toutes les communes du canton de Vimoutiers lui ayant préparé pour chacune un dossier complet sur les élus et les problèmes locaux.
En 1977, j'avais couvert pour les hebdos du groupe le congrès constitutif de l'UDF à Fréjus.
Me Dumeige soutenait quand à lui le Docteur Noal, RPR ( beau-père de l'actuel Président du Conseil Général de l'Orne, Mr.Lambert) qui fut battu par Bassot, devenu entre temps Maire de Tinchebray.
En 1977 des élections municipales se tenaient également à Vimoutiers.
Si mes rapports avec Dumeige avaient été particulièrement tendus à l'époque du Club d'Histoire Locale et des débuts de la Société Historique, nos relations s'étaient ensuite améliorés. Intelligent, il avait compris qu'il était préférable de m'amadouer que de me combattre. Il connaissait ma naïveté et joua alors de tout son charme.
En 1976, très influencé par les idées d'Augustin Gavin, de « centre gauche »,que je continuais à rencontrer pratiquement toutes les semaines dans son petit appartement situé derrière la pharmacie. J’avais eu l’idée de créer, en matière de promotion de la ville à travers ses produits cidricoles et laitiers, à l'exemple de la "Route du cidre" que venait de réaliser l'un de mes autres maîtres Jacques Henry, en tant que Président du Syndicat d'Initiative de Cambremer , une "Route du Camembert", circuit touristique flêché reliant les communes liées à l'histoire de ce fromage.
Je ne sais pas si l'idée séduisit à ce point Jean Dumeige mais toujours est-il qu'il me nomma "Chargé de mission" de la ville et me facilita les choses pour que je puisse au plan matériel et financier réaliser rapidement ce projet.
Lors de la Foire de Pâques 1976, la "Route du Camembert", création de la Société Historique et du Syndicat d'Initiative de Vimoutiers était inaugurée en grandes pompes en présence de nombreuses personnalités départementales mais aussi de l'Attaché agricole de l'Ambassade des Etats-Unis, Roger Lowen, et , plus amusant car il sera un temps inculpé quelques semaines plus tard dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat du Député de Broglie : Patrick Alenet de Ribemond, qui était alors le directeur du restaurant parisien "La Reine Pédauque".
PIEM fit un dessin dans Le Figaro qui en parla abondement ...
PIEM fit un dessin dans Le Figaro qui en parla abondement ...
La cérémonie fit grand bruit et connut un important écho dans la presse nationale et internationale.
Pour mon premier grand coup, la réussite était au rendez-vous.
Jean-Paul Tancrez et moi-même avions à cette occasion été faits chevaliers du Taste-Fromage de France.
Quelques mois plus tard, je transformais l'essai en organisant à Vimoutiers l'élection de la Duchesse de Normandie. La Reine de Vimoutiers fut choisi pour ce titre. C'est elle qui, le printemps suivant, accueillera en Normandie le Président de la République et son épous en visite officielle dans le Pays d'Auge et le Bocage.
C'est donc presque tout naturellement qu'en octobre 1976 je reçus un courrier de Jean Dumeige qui souhaitait me rencontrer au plus tôt pour me parler des prochaines élections municipales et d'une "éventuelle candidature à ses côtés."
J'étais satisfait. Je pensais naïvement que l'opposition entre les tenants de l'ancien Maire et ceux de Dumeige allait s'effacer et laisser place à une entente cordiale permettant de faire évoluer la ville.
Déjà le Docteur Gavin, fin politique, m'avait mis en garde contre une telle manœuvre mais j'avais pris la décision de donner mon accord à Dumeige.
C'est lors d'une soirée dansante, à la salle des fêtes, que tout bascula. A Hervé d'Orval, qui se trouvait là, je fis part de mon intention de me présenter sur la liste du Maire. Sa réaction fut brutale et non seulement il arriva à me convaincre de refuser la proposition de Dumeige mais en plus il me persuada de constituer une liste contre lui.
"Qui sera sur cette liste ?" lui demandais-je alors ?
"Vous, moi et quelques autres" me répondit-il "tous ceux qui sont contre Dumeige !"
"Qui sera tête de liste ?"
"On verra après..."
"Qui sera tête de liste ?"
"On verra après..."
La semaine suivante j'écrivais à Jean Dumeige pour décliner sa proposition et l'informer que j'allais constituer une liste contre lui…
J'avais signé mon arrêt de mort car cet affront, jamais il ne l'acceptera et dés ce jour il mit tout en place pour m'éliminer.( A SUIVRE)
1 commentaire:
pour une histoire çelà en est une ,je te connais mieux,je t'avoue que j'en savais un peu surout quand tu etais à la mairie ou quant quand tu étais l'hote d'hubert bassot.qui n'a jamais été dans mon coeur, mais ayant été candidat façe à lui je l'ai toujours respecté(mais il avait des méthodes pour décourager mes eventuels electeurs)je te dirais çà un de ses jours!!sinon ,je peut qu'étre d'accord avec ton regretté pére sur le drame qu'a causé les bombardements. américains..continue ,ton histoire me passione ,ça manque des personnes qui racontent qui parlent du passé .....
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