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samedi 27 août 2011

VIMOUTIERS : "LE COUPERET" n° 24

Conclusion

Si "profaner", c'est ( dixit le Petit Larousse) : " ne pas (en) respecter le caractère sacré" alors, effectivement, on peut prétendre que l'église Saint-Denis du Pont-de-Vie ( commune et paroisse de Vimoutiers en Pays d'Auge) n'a pas seulement été saccagée par une bande incompétente et irrespectueuse mais aussi profanée et ce en toute gratuité, banalité, sottise et ( jusqu'à ce jour) impunité par des gens dont l'inculture peut, à la rigueur être reconnue comme excuse à leur décharge.

Presque aussi grave que l'acte lui-même, commis sur ordre d'un fonctionnaire territorial omnipotent, sous couvert d'un maire pour le moins laxiste et permissif, l'indifférence coupable d'un certain nombre de responsables aux plans spirituel et temporel qui, sans état d'âme, ont choisi de préserver leurs bonnes et utiles relations avec le "Prince " plutôt que de dénoncer le dommage irréparable subi par l'humble sanctuaire


L'Eglise Saint-Denis du Pont-de-Vie

Eléments d'histoire locale

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L'histoire de la paroisse et de l'église du Pont-de-Vie mériterait, tant elle présente d'intérêt, une véritable étude historique approfondie.
Les éléments en notre possession, réunis pour la plupart par Mr.Maurice Boittin, Archiviste de la Société Historique de Vimoutiers, nous enseignent que le Pont-de-Vie jusqu'à la Révolution et à la création des communes, constituait une entité totalement indépendante de Vimoutiers.

Sur la voie du pèlerinage du Mont-Saint-Michel, au sommet de la colline qui domine la vallée de la Vie, a été édifiée au XIe siècle une ravissante église, typique du Pays d'Auge, dédiée à Saint Denis, premier évêque de Paris.

Dans le rôle de l'Echiquier de Normandie figure une charte rédigée en 1218 par Hugues de Guerquesalles après la mort de son épouse. Elle porte son sceau et celui de son fils "Geoffrai".
Cette charte fut établie en présence de Nicolas et Guillaume de Malvoue et de Robert, Abbé de Saint-André de Gouffern.

Il s'y déclare "homme et vassal de la Vierge Marie et aussi aux (sic) églises de Guerquesalles, du Pont de Vie et de Vimoutiers " et  termine par sa décision de léguer ses biens à toutes ces églises ainsi qu'aux pauvres infirmes de l'hospice Saint Thomas d'Argentan.

On sait qu'au XIe siècle, Guillaume de Guerquesalles fit construire une léproserie à proximité de l'église paroissiale prés du chemin que depuis le Moyen Âge on appelait "Le Grand Chemin".
Cet axe, très fréquenté, était emprunté par tous les pèlerins qui venaient de l'Est et se rendaient en pèlerinage au Mont-Saint-Michel.

Le seul pont qui existait alors sur la Vie était situé à proximité et a donné son nom au hameau.
Après le Moyen Âge, la léproserie du Pont-de-Vie disparut et en 1700 les biens qui en restaient furent attribués à l'hospice de Vimoutiers.

La paroisse du Pont-de-Vie, et son église, faisaient partie avant la Révolution de la Baronnie de Camembert dont le seigneur temporel et spirituel était l'Abbesse d'Alménêches.
La dîme de l'église du Pont-de-Vie, dont le curé desservait également le Hameau d'Hectot à Camembert, était versée à cette abbaye.
Deux personnages célèbres sont nés au Pont-de-Vie . Il s'agit tout d'abord de l'Abbé François Rozey, qui, né le 27 septembre 1761 en cette paroisse en devint le curé quelques années plus tard. Il joua un rôle important dans l'implantation à Vimoutiers d'une importante communauté religieuse, Mais le plus connu des enfants du Pont de Vie fut sans conteste Paul Creton, l'inventeur des toiles cretonnes.


L'EGLISE SAINT-DENIS DU PONT-DE-VIE

Construit dans un site enchanteur, cet édifice présente deux époques principales :
Le XIe siècle :
L'église primitive DONT IL RESTE LE MAÎTRE AUTEL ( vite camouflé !) était constituée de la nef actuelle. Romane, elle a été construite en "roussier", pierre du pays de Vimoutiers.
Comme toutes les églises de cette époque, la charpente est construite indépendamment du gros œuvre. ( Ce qui lui a permis de ne pas s'écrouler lors des travaux de 1987.)

Le XIXe siècle :
L'église subit d'importants travaux d'agrandissement et le décor, ainsi que le mobilier intérieur sont modifiés.
On démonte le pignon Est et on prolonge en briques de pays l'édifice pour y édifier un  chœur et à l'arrière, toujours en prolongement, une sacristie.
On aménage le chœur dans le style XVIIIe avec un Maître autel constitué d'un retable à deux pilastres, fronton cintré, bois peint.
On y scelle un tabernacle carré à pilastres.
Au-dessus du tabernacle, est fixée une toile signée Daverne représentant le Sacré Cœur.
En limite du Chœur, dans l'ancienne nef romane, au Nord et au Sud sont édifiés deux autels avec retable à colonnes ioniques et fronton cintré, en bois peint.
Le Chœur est séparé de la nef par une grille en bronze.
Un grand lustre éclaire la nef.

A SUIVRE …

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