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vendredi 26 août 2011

VIMOUTIERS : "LE COUPERET" n° 23




L'espoir déçu !

Il m'aura fallu attendre huit ans après les faits  pour que l'espoir d'une mise en cause des véritables responsables de cet outrage revienne.

Cette année là, durant l'été 1995, le scandale éclate à la faveur de la visite inopinée de l'église  par un habitant du Pont-de-Vie.

Révoltée, la population du village, auquel on avait jusqu'alors cherché soigneusement à cacher la vérité, se mobilise, s'organise, se constitue en comité de défense.
Par voie de Presse, les habitants de ce hameau s'insurgent contre un acte qu'ils veulent comprendre et pour lequel ils demandent réparation aux plans moral et matériel.

Madame Tardif, résidante et native du lieu, qui a pris, un peu par hasard, la tête des "réfractaires" prend contact avec le Dr.Gaulin, nouveau maire qui lui apporte promptement son soutien et lui offre son concours pour la création et le pilotage de l' "association pour la sauvegarde du patrimoine du Pont-deVie".

Après plusieurs contacts, il apparaît que visiblement la nouvelle équipe municipale ne souhaite pas qu'il soit fait trop de battage autour de l'"affaire" et en tout état de cause, il n'est pas question de faire porter le chapeau au secrétaire de mairie qui non seulement est resté "aux affaires" mais est même devenue le « protégé » du nouveau maire .

Lors des réunions qui ont lieu, à l'automne 1995, en présence des autorités locales et des familles du Pont-de-Vie, on préfère orienter le débat sur le devenir de l'édifice plutôt que sur son  (récent) passé.
On met en cause la Société Historique de Vimoutiers, "chargée du projet de restauration" précise-t- "ON" en Mairie.

Le 30 septembre, le nouvel élu visite l'église. Il note dans un rapport transmis à la presse :" Chantier abandonné, état lamentable depuis décembre 1992.
« La restauration est inachevée et a été mal dirigée. Elle a été effectuée par du personnel incompétent alors que des ouvriers spécialisés auraient été nécessaires.
Depuis le mois de décembre 1992, aucune demande, aucuns  travaux n'ont été effectués par la Municipalité en place à l'époque.
L'état actuel de l'église est lamentable et il est à craindre que des pièces importantes du patrimoine aient disparu. La responsabilité de la précédente municipalité est flagrante… »                                                                                                 
Cette condamnation de principe ne satisfait pas pleinement Madame Tardif qui souhaite en savoir plus sur l'église elle-même et les circonstances dans lesquelles elle a été saccagée.

La Mairie n'étant pas en mesure de lui fournir les informations qu'elle attend, des pièces manquent en effet au dossier . Madame Tardif prend             alors contact avec des membres de la Société Historique de Vimoutiers qui lui soufflent à l'oreille de prendre attache avec moi.

La Présidente de la nouvelle association hésite d'autant plus à me rencontrer qu'en Mairie "ON" lui a déconseillé de le faire et laissé entendre que j'étais, en ma qualité de maire -adjoint chargé des affaires culturelles à l'époque des faits, entièrement responsable de la dévastation de l'édifice.

Elle décide malgré tout à me rendre visite et apprend, apparemment effarée, ma version des faits étayée par les nombreux documents que j'ai pu conserver.

Je suis alors persuadé que Madame Tardif va se battre pour faire éclater la vérité mais elle se rend compte fort vite que la voie sur laquelle elle s'est lancée est semée d'embûches, même si elle avance à pas comptés.
Placée sous « tutelle », son action est confinée.

Très vite, elle cessera de me rencontrer et  recentrera son action sur le devenir de l'église Saint-Denis, jugeant - puis-je lui en vouloir ? - que son intérêt, celui des habitants du Pont de Vie et peut-être celui de l'église, est d'entretenir de bonnes relations avec les élus …et l'"administration" locale.

En  décembre 1995, lors de l'assemblée générale de la SHV, Je crois bon une nouvelle fois d'intervenir publiquement, de concert avec Patrice Samson. Le journaliste de l'Eveil de Lisieux écrit dans le journal du 7 décembre : " Troisième dossier, plus polémique celui-là, l'église du Pont-de-Vie, a vu l'intervention de Gérard Roger et Patrice Samson. Interpellés sur le rôle de la Société Historique dans la "restauration de l'église" ceux-ci ont rappelé la chronologie des faits et exonéré la société historique de toute responsabilité. ": La société historique n'est pas responsable des travaux. La Mairie nous a pris au dépourvu. Nous sommes intervenus pour faire cesser les travaux".

Pierre Maugendre, Président de la Société Historique au moment des travaux ajoutait une précision qui exonérait un peu plus la société historique " : J'avais proposé à l'ancienne municipalité de faire intervenir un lycée d'Argentan qui avait déjà fait ses preuves dans le domaine de la restauration de monuments anciens. Cela n'a jamais abouti. Pourquoi ? Je ne sais pas. On connaît la suite."

Le 28 décembre 1995, ayant été informé des risques d'effondrement de l'église, j'adresse à la presse locale un communiqué intitulé " : Sauvons l'église Saint-Denis !" :
" Massacrée, profanée, abandonnée de tous à son triste sort, l'église du Pont-de-Vie est aujourd'hui menacée d'effondrement.
Au risque que lui faisait courir jusqu'alors le lent et inexorable éboulement du talus qui prolonge et soutient au Nord le cimetière, s'est ajouté ces derniers jours un nouveau danger.
En effet, l'un des piliers qui supportent la charpente de la nef romane, rongée par les ans, s'est écroulé mettant en péril la stabilité de l'édifice.
Alertée par l'association de sauvegarde du Pont-de-Vie, constituée récemment, la municipalité a fait mettre en place des étais qui ont stoppé l'affaissement du bâtiment mais ce n'est pas d'emplâtres dont a besoin ce vénérable sanctuaire mais d'une véritable et intelligente restauration, confiée à des spécialistes, qui mette en valeur la sobre mais réelle beauté du plus vieux monument vimonastérien.
Alors que Vimoutiers se prépare à fêter les 100 ans de l'église Notre-Dame, il serait bon que la population et tous les amateurs de vieilles pierres de la région se mobilisent pour protéger l'édifice, bientôt millénaire.
Du fait de son grand âge et de son caractère sacré, Saint-Denis-du Pont de Vie mérite l'intérêt et le respect de tous"

En dernier ressort, je tente d'alerter une nouvelle fois l'opinion publique par voie de presse…en vain.
J'écris à Mademoiselle Boullard, Présidente de la Société Historique de Vimoutiers qui, le 5 mars 1997 me répond : " Je vous informe qu'il n'est en aucun cas question pour la SHV de s'occuper de l'église du Pont-de-Vie, surtout pour revenir en arrière afin d'"évoquer" le triste passé. A ce moment il y aurait bien d'autres sombres évènements à rappeler ! . Une association pour la Défense du Pont-de-Vie existe . C'est à elle d'agir et à personne d'autre."

A SUIVRE…

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