Il aura fallu attendre presque vingt ans après sa mort pour que le conseil municipal de Vimoutiers donne le nom d’ Augustin Gavin à l’une des rues de la ville.
Celui qui fut l’un des plus grand Maires de Vimoutiers était né le 18 décembre 1887 au cœur de la Suisse Normande, à Ouilly-Le-Basset, commune rebaptisée depuis Pont-d’Ouilly.
Après de brillantes études secondaires à Flers puis à Caen et des études supérieures sanctionnées par un diplôme de Docteur en pharmacie, il commença sa longue carrière professionnelle à Vimoutiers où il était arrivé le 1er août 1914 pour prendre la succession d’Eugène Lecoeur.
Rappelé sous les drapeaux quelques jours plus tard, il servit la France pendant quatre ans au sein des services de santé.
A son retour, il reprit son officine à Vimoutiers et épousa la fille de son éminent prédécesseur.
Ce fut alors une passion dévorante qui naquit en lui ( elle ne cessera de l’habiter durant toute son existence ) pour le Pays d’Auge et la ville de Vimoutiers à laquelle il souhaita donner le rang de capitale des produits normands de qualité.
Homme de communication, toujours à l’affût d’une nouvelle idée pour promouvoir sa cité, travailleur infatigable, Augustin Gavin fut très vite remarqué par le Docteur Dentu qui l’invita à se présenter sur sa liste aux élections municipales dès 1919.
Pendant plus de vingt ans, il assuma avec intelligence et dynamisme ses responsabilités municipales suppléant les nombreuses absences du Docteur Dentu appelé chaque semaine à Paris ou à Alençon pour exercer ses hautes fonctions.
En 1921, à l’occasion de la Foire de Pâques, il fonda, avec le titre de commissaire général, la 1ère Foire aux échantillons de cidres et calvados de Vimoutiers ainsi qu’une importante foire commerciale qui allait connaître un succès retentissant dépassant très largement les limites du Pays d’Auge. Il récidiva quelques années plus tard en créant la Foire de la Pomme destinée à promouvoir les nombreuses variétés de pommes à cidre de la région et aider les producteurs à les vendre plus avantageusement auprès des cidriers et distillateurs normands.
En 1926, après la visite du Docteur Knirim, il fit reconnaître Vimoutiers comme « Capitale du fromage » et Marie Harel, créatrice du camembert, comme « bienfaitrice de l’Humanité » ce qui allait donner un essor considérable à la ville au plan touristique.
En 1945, la guerre à peine terminée, Augustin Gavin devenait Maire de Vimoutiers et était confronté à une tâche surhumaine : reconstruire la ville. Avec courage et abnégation, il sut surmonter les difficultés et parfaitement relever ce défi, faisant de Vimoutiers l’une des villes sinistrées les mieux reconstruites de Normandie.
Parallèlement, et sans attendre la reconstruction, il redynamisa l’économie locale et à partir des années 1950, lança un programme d’industrialisation de la ville en créant une zone industrielle et en y implantant quelques entreprises performantes.
Il améliora le confort de la population ouvrière en créant une vaste zone d’habitation et en y construisant de nombreux immeubles.
En 1955, il succédait à René Laniel au Conseil Général de l’Orne et se consacra au développement de l’ensemble du canton de Vimoutiers.
En 1965, bien qu’ayant réuni sur son nom le plus grand nombre de voix des électeurs vimonastériens, il fut victime d’une manœuvre politique qui l’écarta du fauteuil de Maire au profit de Jean Dumeige, jeune notaire qu’il avait accueilli six ans plus tôt au sein de son équipe. Il démissionna presque immédiatement de l’assemblée locale.
Il resta conseiller général jusqu’en 1967, « cédant » son siège à son gendre Jean Gaulin.
Il vécut ensuite retiré de la vie publique se consacrant au classement de ses archives et à de fréquents séjours dans le domaine qu’il possédait en Eure-et-Loir à Maintenon.
Augustin Gavin mourut dans sa maison de Vimoutiers le 30 septembre 1979.
Il était officier de l’ordre national de l’ordre national de La Légion d’Honneur.
Si la politique a profondément marqué sa vie, Augustin Gavin était également un brillant « pharmacien scientifique » qui, à la suite de son érudit prédécesseur, avait développé dans son laboratoire la fabrication de produits agricoles et horticoles connus et appréciés dans le monde entier.
Parmi ces préparations citons les « caramels pur sucre » et leur dérivés, « inimitables pour la coloration et l’amélioration » des eaux de vie de cidre ; les mastics à greffer à froid ou à chaud « Le Normand » ; une glu insecticide sans oublier, dans un autre registre, un « sirop contre l’incontinence d’urine » certifié « efficace » par de nombreux médecins.la pharmacie avant guerre |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire