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jeudi 4 août 2011

VIMOUTIERS : "LE COUPERET" n°1

Comme promis voici le début de cet ouvrage sulfureux écrit en 1994 dont je n'ai pas retouché une seule ligne. Ce livre est resté lettre morte depuis lors ...
J'ai simplement censuré certains passages qui pourraient me valoir des plaintes en diffamation ...

"C'est le crime qui fait la honte
 et non pas l'échafaud..."
Marie-Anne-Charlotte de Corday d'Armont,
Dite "Charlotte Corday" lors de son procès -Juillet 1793-
  

AVANT-PROPOS
______

Courage ou lâcheté ? Faut-il du courage pour mettre fin à ses jours, ou simplement tenter de le faire, ou cet acte fatal relève-t-il de la lâcheté, d'une peur insurmontable d'affronter la réalité  ?

Si je m'en réfère à ma modeste expérience, il me semble que le courage consisterait plutôt à continuer à vivre lorsque l'on considère que l'existence n'a plus de sens, plus d'intérêt, que l'on a en sus l'impression d'avoir perdu pour toujours sa dignité, son honneur.

Alors que quelques semaines auparavant, j'avais une compagne que j'aimais, que j'étais l'heureux père d'une adorable fillette de six ans, un quadragénaire respecté qui avait su gagner sa place au sein du clan des "notables", - que je  retrouvais chaque lundi soir au "Bar du Rotary" , qu'au plan professionnel l'année avait commencé sous les meilleurs auspices avec un gros contrat d'édition et qu'au plan politique l'adjoint au Maire que j'étais depuis 1983 voyait s'ouvrir devant lui l'espérance d'une nouvelle carrière avec une candidature aux élections législatives de mars comme suppléant du député Francis Geng que l'on disait alors ministrable en cas de victoire de la droite - je me suis soudain retrouvé, en ce début d'été 1993, sans travail, démuni de tous mes privilèges de petit bourgeois, entièrement ruiné au point de solliciter le R.M.I. et de contraindre ma compagne à aller "nettoyer les chiottes" du CFRC et chercher des bons de nourriture auprès du C.C.A.S. d'une mairie dont j'étais encore l'élu.

Quel crime avais-je donc commis pour mériter un tel châtiment, une telle opprobre ?
Prostré dans mon appartement, ne sortant plus, ne répondant plus au téléphone, complètement dépressif, j'avais alors tout loisir pour trouver la réponse à cette question.

Il m'a fallu, je l'avoue, plusieurs mois pour prendre conscience de ce qui m'était arrivé.

Je pense aujourd'hui que mon tort essentiel a été une trop grande naïveté . J'ai cru  que les hommes que je côtoyais étaient bons pas essence, je leur ai fait confiance. Ma passion m'a aveuglé . J'ai estimé que l'on pouvait faire de la politique, au sens premier et noble du terme,  et réussir dans ce domaine sans susciter l'envie, la jalousie, voire la haine. Comme me le disait, quelques semaines après ma chute, un vieil ami politicard qui connut une ascension rapide jusqu'au sommet de l'Etat - Et une chute encore plus spétaculaire pour avoir eu la maladresse de déplaire aux princes - : " La politique est affaire de requins. Tu avais la peau trop fine et les dents trop courtes pour te frotter à eux ".

Mon erreur majeure a été, contrairement à beaucoup d'élus qui ne recherchent que sièges ,honneurs et richesses pour satisfaire leur ego ou (et) parfaire leur réussite personnelle, d'aimer ma ville passionnément, aveuglement et de vouloir la faire progresser sans aucun sectarisme en refusant, dans la plupart des cas, de jouer "en équipe" et en oubliant souvent de me prémunir contre les mauvais coups…de mes prétendus "amis".

Pour avoir ainsi agi sans jamais accepter d'entrer dans le système et avoir réussi dans mes entreprises, faisant ainsi de l'ombre à mes "chefs", j'ai été, au moment où je menaçais (ou plutôt semblais menacer) le plus leur quiétude et leur avenir, "assassiné" aux plans politique, professionnel et il aura fallu tout l'amour de mes proches pour que je ne succombe pas fatalement sous les coups de mes ennemis."
 

Gérard ROGER - Octobre 1993

( A SUIVRE)

1 commentaire:

jean louis a dit…

mon cher gérard, la politique c'est bien quand on a la santé et que tout va bien.mais comme le disait(andre un ancien secrétaire fédéral du pcf orne en 1940) il faut faire mais l'individu a des limites, et si il obeit pas au doigt(je plaisante) on le censure,et bien andré a finit sa vie comme maire de droite..mon experience ,c'est que j'ai gardé ma critique et mes propositions.gerard, je pense qu'il faut pas revenir en arriére,,regarder devant.
ceux qui nous ont fait du mal sont toujours punis,je le pense.
méme si on est pacifique ,la vie fera le reste.maintenant je pense que tu as de vrais amis.
la vie est un combat et tu as déjà gagné des victoires, bon courage gérard