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samedi 7 mai 2011

SPECIALE BATAILLE DE NORMANDIE 2

  • 1964
J’ai d’abord rencontré Dwight EISENHOWER – par le plus grand des hasards – en train de crapahuter sur les falaises d’OMAHA BEACH prés du cimetière militaire américain de Saint-Laurent-sur-Mer. Accompagné d’une bande d’amis , il voulait accéder à une casemate allemande . La boue l’empêchait .
Gouache G.R.

Eisenhower a tenté à plusieurs reprises d’y pénétrer mais, en vain .
Il ne bénéficiait d’aucune escorte particulière ni d’aucun dispositif de protection . Il se promenait sur la plage déserte presque comme un touriste …
Nous étions en 1964 et l’ancien commandant en chef de l’Opération « OVERLORD » venait de quitter ses fonctions de Président des Etats-Unis .
 Il avait revêtu le fameux trench-coat beige qu’avaient adopté les militaires alliés
pendant le dernier conflit et dont il avait fait sa tenue préférée.


  • 1974
Le général Bradley à Utah-Beach ( Photo Gérard Roger)

Grâce en particulier à mon ami Eddy FLORENTIN (*) j’ai rencontré et interviewé dix ans plus tard le général BRADLEY ( ancien chef des armées américaines lors du débarquement du 6 juin 1944) . Il souffrait de la maladie de Parkinson. L’officier général présidait alors les cérémonies qui avaient lieu sur la plage d’UTAH-BEACH .


J’ai interrogé encore, au Grand Hôtel de Cabourg le général anglais GALE,qui commandait les parachutistes prenant pied sur Pegasus-Bridge                                                (situé à hauteur de Ouistreham sur le canal allant de Caen à la mer)
les généraux Gale et Piron au Grand Hôtel de Cabourg




et le général PIRON, engagé belge dans l’armée Montgomery .
Il était le chef des « Casques d’acier » qui libérèrent la Côte Fleurie à partir de Sallenelles.





Le général Piron en compagnie d'E.Florentin et de moi (de dos)

Cette même année, grâce encore à Eddy Florentin, l’éditeur d’une revue anglaise
spécialisée, Winston RAMSEY, demanda à Alain ROUDEIX et à moi-même,
comme « spécialistes » de la Bataille de Chambois-Falaise, de localiser
certaines photographies qui avaient été prises à l’époque par des correspondants de guerre anglais (**)
E.Florentin, W. Ramsey et A.Roudeix sur le champ de Bataille


Après bien des allers et retours sur le terrain nous identifiâmes tous les clichés.
C’est ainsi que nous retrouvâmes ( C’est le cliché qui nous causa le plus de tracas) la
trace d’Horst DRECHSEL qui fut fait prisonnier au Bas-Aubry dans la « petite
poche »en août 1944.

Je le rencontrais à Elbeuf ( où il vivait désormais) et il me raconta « sa » guerre.
Je revins avec lui sur le champ de bataille et il retrouva le jardin et le puits où il
avait lancé un téléphone « ultra-secret » dont il était équipé.

Il me relata qu’il avait été enrôlé dès son plus jeune âge dans les Jeunesses Hitlériennes puis en 1939, il fut mobilisé . Il combattit dans l’armée Rommel à l’assaut de la Belgique puis de la France et se retrouva muté sur le front russe 
Il apprit alors que le général MEINDL formait des parachutistes pour envahir l’Angleterre . Il ne croyait pas à l'occupation de « la grande île » mais pensant que tout valait mieux que se faire tuer en Russie il s’engagea dans ces nouveau corps et se retrouva à Saint-Brieuc où les parachutistes étaient entraînés.

Sur ces entre faits, eut lieu le débarquement ! Il changea d’affectation et se retrouva sur les côtes normandes. Puis ce furent Caen, Falaise et la Poche …
Le dernier soir, il assista au départ des officiers de la Wehrmacht défaitistes. Les SS devaient user de leurs armes pour les faire obéir. Il fut fait prisonnier par les Américains et enfermé dans un camp à Nonant-le-Pin .

Après avoir été regroupés au HAVRE les soldats allemands furent envoyés dans des camps aux USA .

Il en ressortit au milieu des années 50. Quand il débarqua en France, il apprit que   son village natal avait été annexé par les Russes. Alors … il resta en France et s’établit à ELBEUF. Il devint ouvrier chez un puissant constructeur automobile . C’est là qu’il rencontra une jeune ouvrière française qui allait devenir son épouse.
Au bout d’un certain temps, « pour faciliter les choses », … il prit la Nationalité française.

Devant le champ de Bataille, je me souviens d’Horst Drechsel perplexe me disant : «  PLUS DE VINGT ANS DE GUERRE POUR DEVENIR UN BON RETRAITE FRANÇAIS ! »

  • 1984

En 1984 enfin, devenu Maire-Adjoint de Vimoutiers, mon but était de faire mieux connaître la Bataille de la Poche de Falaise, cette large plaine ou se termina la seconde guerre mondiale.
En effet ce ne fut plus ensuite qu’une rapide retraite sur la Seine puis sur le Rhin pour l’Armée allemande en déroute.

Eddy FLORENTIN l’a magnifiquement décrit dans « Der Rühkmarch »(la retraite).

Avec le concours de celui-ci comme scénariste et de l’actuel Maire de Sées comme responsable du son j’organisais un son et lumière géant au Monument de Montormel . Malgré les nombreux écueils et grâce à l’intelligence et au savoir-faire du Colonel BENSON, commandant du groupement de gendarmerie de l’Orne et aux S.O.R. du département de l’Orne qui avec des feux tirés des endroits stratégiques simulèrent l’encerclement des troupes allemandes, je réussissais une soirée magnifique à laquelle assistèrent plusieurs milliers de spectateurs.

Ce spectacle qui commença par « un cours d’histoire » donné par ma personne auprès des conseillers généraux de l’Orne – qui découvrirent à cette occasion le Mémorial de Montormel – se termina en apothéose par la confiance qui me fut accordée par Mr. Vimal du Bouchet, Maire d’Argentan à l’époque et Mr. Hubert d’ANDIGNE, Président du Conseil Général de l’Orne .

Ce « jour de gloire » me valut de dîner sous la tente mise en place au pied du monument avec le général MASSU ( qui, jeune capitaine dans la 2e DB était présent en ce jour d’août 44 . Pendant le dîner, il me raconta son entrevue avec de Gaulle à Baden-Baden) et le fils du Maréchal LECLERC .


AUJOURD'HUI, PRESQUE SOIXANTE DIX ANS APRES LES FAITS CERTAINS "HORSAINS" PRETENDENT REECRIRE L'HISTOIRE A LEUR FACON ...
Finalement, je suis d'avis que nous les laissions jouer sur la plage avec leur pelle et leur saut ... Ils ne font de mal à personne, ils ne s'adressent qu'aux lecteurs ignares...

(*) Edité aux « Presses de la Cité » Eddy Florentin évoqua pour la première fois et de manière scientifique, en ayant étudié tous les cahiers de marche des régiments engagés la Bataille de la Poche de Falaise dans un livre intitulé « STALINGRAD EN NORMANDIE » puis ; chez le même éditeur «’Opération Paddle » ; « Der Rückmarch » puis plus récemment un ouvrage fort bien documenté sur « La Combattante »,bâteau qui fut coulé mais qui accompagna le général de Gaulle à Courseulles en  juin 44 .
(**) le n°8 d’  « After The Battle » qui est paru en langue anglaise puis française en 1974 et fut consacré à la « Bataille de la Poche de Falaise » (il continue à se vendre à Arromanches) a été tiré à plus d’un million d’exemplaires !

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