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mardi 28 février 2012

CA VA MIEUX EN LE DISANT !...


« …Le modèle social français, largement inspiré par le programme du Conseil national de la Résistance, avait pour originalité de se soucier du bien-être collectif. Son atout maître était un secteur public dynamique, dégagé de la pression des actionnaires, destiné à stimuler un grand appareil économique efficace. Cet attelage n’a pas résisté aux coups de boutoir des gardiens du temple que sont les organismes internationaux chargés de faire appliquer les règles de la mondialisation néo-libérale. Au fil des ans, que les gouvernements soient de droite ou de gauche, le couple diabolique dérégulation-privatisation est entré en action.
Aujourd’hui, la crise aidant, certains prônent d’aller encore plus loin au nom de la nécessité de réduire les déficits publics. Encore faut-il s’interroger sur les dépenses à réduire et les recettes à augmenter. S’il s’agit de rajouter de l’austérité à l’austérité, le résultat sera pire. Et ce sont encore les classes populaires et les classes moyennes du bas de l’échelle qui paieront les note.
Pour mesurer le changement de paradigme économico-social, il faut se replonger dans les motivations des fondateurs de la sécurité sociale. Le Résistant Pierre Laroque, qui en fut le père, parlait alors « d’ordre social nouveau ». Dans l’exposé des motifs de la demande d’avis adressée à l’Assemblée consultative provisoire, le 5 juillet 1945, on lit ceci : «  La Sécurité Sociale est la garantie donnée à chacun qu’en toutes circonstances il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes. Trouvant sa justification dans un souci élémentaire de justice sociale, elle répond à la préoccupation de débarrasser les travailleurs de l’incertitude du lendemain, de cette incertitude qui créé chez eux un sentiment d’infériorité qui est à la base réelle et profonde de la distinction des classes entre possédants sûrs d’eux-mêmes et le leur avenir et des travailleurs sur qui pèse à tout moment la menace de la misère… »
« …et les pauvres, les fraudeurs en puissance. En ces temps de confrontation publique ouverte, à la vieille d’une échéance électorale majeure pour le pays, on n’évitera donc pas un débat nécessaire sur les mesures à prendre avec l’insécurité sociale qui marginalise un nombre croissant de nos concitoyens en les poussant vers la trappe de la pauvreté… »

Ref. « Marianne » n° 771 « Vivre avec moins de 1000 € par mois »

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