… « Le piège de la « règle d’or » tendu
par Nicolas Sarkozy est identifié. Par tous, sans exception. Dans les rangs
socialistes, il n’en est pas un qui n’ait pas flairé la manœuvre politique
derrière cette proposition d’inscrire dans la Constitution l’obligation de réduction
des déficits. Une combine que Manuel Valls, l’un des candidats à la primaire,
résume d’une formule …Mais, à l’heure où les cours de la Bourse sont aussi
agités, que l’électrocardiogramme d’un patient en fin de vie, il n’en est pas un,
non plus, parmi eux à avoir trouvé le moyen de contourner efficacement les
crocs acérés de ce piège posé par le chef de l’Etat à l’orée de la campagne
présidentielle. Au mieux, ils ne font que singer sa nouvelle politique
budgétaire, un vernis de gauche en supplément…
… Déjà l’été
dernier, le président leur avait tendu pareil piège. Il ne s’agissait
pas alors de décrocher un diplôme en bonne gestion de la crise et de la France.
L’examen imposé par l’Elysée au PS en août 2010 portait sur un autre de ses
talons d’Achille, la sécurité.
« Avec le discours de Grenoble, se souvient Christophe Borgel, un
proche de Martine Aubry, la droite voulait déjà camper un décor : celui
d’une gauche laxiste en matière de sécurité. Cette fois, avec « la règle
d’or »il s’agit d’opposer une gauche dépensière à une droite bonne
gestionnaire. » Mais, Bogel se veut confiant : « La gauche qu’imagine
la droite n’existe pas . Ca va d’ailleurs être très compliqué pour elle,
car, pour la première fois, notre
projet ne repose pas essentiellement sur la redistribution mais attaque aussi
les injustices sociales par le biais de la production ». Et de rappeler
que « la dernière fois que le déficit a été réduit dans ce pays c’est
quand la gauche était au pouvoir. » Et de se féliciter aussi de voir une « homogénéité »
de ses camarades dans leur opposition à la « règle d’or » si chère à
l’hôte de l’Elysée… ... la réduction des déficits publics fait partie des priorités socialistes. Mais, pas question de céder sur la "règle d'or". Au moins, cette fois, le PS apparaîtra plus uni qu'en 2008 lors de la convocation du Parlement pour réviser la Constitution. Non, il n'y aura pas, parmi nous, assurent en choeur les élus PS, des Jack Lang pour faire basculer le vote en faveur de Sarkozy...»Ref. "Marianne" n° 747 sous la signature de Gérarld ANDRIEU - "Les Socialistes sans voie et sans voix ?"
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