Le choc a été puissant ! Pourtant le revers était attendu ! Mais, l’ampleur du rejet, lors des Sénatoriales du 25 septembre dépasse de loin tous les pronostics ! Jamais depuis 1958, c’est à dire depuis la constitution de la Ve république, la droite n’avait perdu ces élections !
La réforme territoriale et la refonte de la carte des communautés de communes ont suscité un vif mécontement chez une part des « grands électeurs » pas…forcément étiquetés PS !
Des votants issus de la droite la plus classique, même disciplinés, ordinairement la main sur la couture du pantalon, n’étaient pas en harmonie avec les « passages en force » de Messieurs SARKOZY et FILLON !!
A quoi s’ajoutent les conséquences des destructions massives des services publics dans les différentes entités (et plus précisément rurales) de ce pays.
Les électeurs ne leur ont pardonnés d’avoir touché à ces valeurs de la République. Ils ont dit « stop ! » à ces pourfendeurs de droits acquis et ont fait basculer la majorité de cette vieille institution à gauche…
La droite et le PS font des déclarations ! Chacun a son idée concernant le vote de 2012. Certains annoncent même, qu’en cas de changement de majorité politique, ils maintiendront le projet de réforme territoriale, d’autres, plus prudents, envisagent seulement d’en modifier les contours…
Mais, le rejet exprimé est porteur d’une exigence qui ne va pas attendre les élections présidentielles. C’est en effet au plus tard le 31 décembre 2011 que les Préfets doivent arrêter les périmètres des schémas départementaux de coopération communale, pièce maîtresse de la réforme territoriale ; c’est donc dés à présent qu’ils doivent être bloqués .
La plupart des élus locaux sont en opposition avec cette réforme et même l’opposition ( la discipline de vote ayant été respectée, rassurez-vous ! ) est majoritairement contre.
C’est au tréfonds de la population française que grandit la révolte à l’encontre de la destruction dictée par l’union européenne et relayée par les gouvernements successifs.
S’exprime aussi dans cette bagarre la puissance démocratique de nos 36.000 communes, cellules de base de notre démocratie qui ont directement héritées de la grande révolution française.
A l’heure où le régime de la Ve République vacille et se disloque dans une succession d’affaires qui ne semblent jamais ne devoir prendre fin, à l’heure où le système capitaliste se décompose dans les affres d’une crise interne, la résistance des communes et à la libre organisation indépendante de la classe ouvrière (syndicats et partis politiques) est en train de construire une barrière infranchissable pour la défense des Français les moins nantis .
L’événement du 25 septembre traduit un mouvement en profondeur qui ne pourra trouver de solution concrète que dans une mobilisation effective des élus de base, des travailleurs et de la population pour en finir avec les Diktats de la « Troïka » : FMI /UE/BCE …
Quiconque aurait du mal à le comprendre, prendrait le risque énorme de se retrouver demain confronté à des situations inattendues et … cela, pas nécessairement sur le terrain électoral…
Jean-Louis REMANDE
Ex-Secrétaire de l’U.D. de la C.G.T. de l’Orne
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