L'une des dernières photos du gendarme ANNIC - Archives familiales |
On a un peu trop tendance à penser en France que les gendarmes ont été des collaborateurs alors que la plupart d'entre-eux ont fait preuve de beaucoup de courage et d'abnégation dans les rangs de la Résistance. Voici l'exemple d'un brave, d'un sans grade qui, jusqu'à la fin, a donné dans la clandestinité ses forces et sa vie pour soulager ses semblables des maux que les obligeaient à endurer les nazis.
A la demande de Pierre SAMIN, qui fut l'un de ses hommes, laissez-moi vous conter l'histoire de ce brave :
Pierre Annic est né le 3 juin 1904 à Pluvigner dans le Morbihan.
Il fait carrière dans la gendarmerie et se trouve en poste à Vimoutiers en 1940.
Profondément patriote, il choisit dés cette époque la voie de la Résistance et aide comme il le peut ses camarades en détresse. Dés la débâcle il œuvre avec efficacité et avec un sang froid sans borne. Il procure notamment de faux papiers aux soldats qui ont échappé aux griffes des allemands permettant ainsi la régularisation de leur situation.
En 1943, le STO sera une aubaine pour la résistance, la plupart des jeunes en âge de partir travailler en Allemagne préférant se cacher que de se soumettre à l'autorité de l'envahisseur . Il les aide en leur fournissant des cartes d'identités et des planques.
Homme d'action, visionnaire, il oeuvrait à la gendarmerie à visage découvert sous la bienveillante protection de l'Adjudant Gillet et de ses hommes.
Le 7 novembre 1951, le Président Auriol nommait à titre posthume le Sous-Lieutenant Pierre Annic chevalier dans l'Ordre national de la Légion d'Honneur et lui attribuait la croix de guerre avec palme avec ce commentaire :"Résistant de la première heure, a participé à de nombreuses actions contre l'ennemi et ses moyens de communication; a trouvé la mort, le 14 juin 1944, dans l'accomplissement de son devoir.
Son ami Pierre Samin a dit de lui :" Dés les premiers jours de l'occupation, avec un patriotisme sans limite et un sang froid extraordinaire, sans jamais se lasser, il a fournit de faux papiers aux soldats français leur permettant ainsi d'être démobilisés. Il m'a formé à son école "A la demande de son ami Pierre SAMIN les nouveaux locaux de la gendarmerie portent désormais son nom et la rue qui dessert la nouvelle caserne a été baptisée "RUE PIERRE ANNIC"...
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