En 1891, les trois quarts de la population de la commune de Fourmies ( dans le Nord) travaillaient 12 heures par jour dans les domaines du textile ou de la verrerie ( Ils étaient environ 15.000 habitants).
Mon ami Remande - Gouache de Gérard ROGER |
La concurrence conduisit ses dirigeants à réduire de moitié les salaires, payés en retard et amputés par des amendes patronales variées.
A l’époque il n’existait qu’un syndicat : « le syndicat des patrons et ouvriers chrétiens » .
Le mouvement ouvrier réussit pourtant à atteindre Fourmies avec ses propagandistes : Renard de Saint-Quentin ; Culine ( venu des Vosges) et Paul Lafarge, gendre de Karl Marx qui multiplient les réunions dans les cafés .
A l’appel du « Parti Ouvrier » de Fourmies et des « défenseurs du Droit » la grève générale est requise le 1er mai 1891 …
Dès le 30 avril, le patronat dénonce les « agitateurs » !
Durant la nuit qui précède l’arrêt du travail, le Préfet d’Avesnes envoie sur place deux compagnies d’infanterie et un escadron d’artillerie pour appuyer les gendarmes locaux .
Le 1er mai la moitié des ouvriers de cette petite ville est dans la rue.
Ces gens forment des piquets de grève et commencent à chanter ( « C’est 8 heures qu’il nous faut ! »)
Alors la troupe , qui s’est massée sur le parcours, reçoit l’ordre de tirer à balles réelles . Les soldats tirent avec des fusils sur des grèvistes pacifiques !!
On relève 9 morts sur la chaussée… 8 ont moins de 21 ans ! Il s’agit d’une jeune fille, Maria Blondeau ( tuée à bout portant) et de ses camarades.
Il y aura 35 blessés qui resteront comme un symbole gravé dans l’histoire et dans le monde entier. Ils avaient 11, 16, 17 ou 21 ans, ils croyaient à une existence meilleure, ne réclamaient que la journée de 8 heures et ils sont tombés sous les salves du fameux fusil Lebel .
Les Américains avaient déjà leur 1er mai qui si il célébrait les luttes n’avait pas été obtenu dans les mêmes circonstances .
Depuis ce triste jour, les Français ont aussi leur 1er mai mais c’est une journée de manifestation et de lutte devenu ensuite jour férié car reconnu comme « Fête du travail ».
Doit-on rappeler que ce jour est UNE JOURNEE INTERNATIONALE DE LUTTE ?
Ce 1er mai marque d’abord le sacrifice de nos jeunes !
2011, alors que la classe ouvrière subit des coups répétés, certains d’entre nous ne participent pas ou regardent de loin le rassemblement du 1er mai.
Le patronat se frotte les mains, le « chacun pour soi » a gagné ainsi que la division syndicale !
Et pourtant nous devons nos avancées sociales, entre autres, à ces morts de 1891 !
Sachons cependant que si notre sort s’est amélioré grâce à nos luttes depuis lors, il y a aujourd’hui de plus en plus de travailleurs pauvres et surendettés !
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