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mardi 2 octobre 2012

A PROPOS DE L'APPRENTISSAGE !


Mon artisan de père ( qui aurait fêté ses 100 ans en avril prochain ! ) n’était pas un devin . Tout juste avait-il engrangé, au fil de sa vie, bon sens paysan liée à l' expérience, si bien qu’il avait acquis une certaine philosophie et une idée assez précise du futur …

Il se plaisait à répéter à ses clients : «  Dans moins de 50 ans, il n’y aura plus d’artisan et encore moins de vrais bouchers ! »

Cette prévision a malheureusement fini par se produire ! Les boucheries ferment les unes après les autres et les artisans ne trouvent pas de successeurs !!

Les raisons ? Facile de les lister :

-         d’abord jadis, une fois le certificat d’études primaires en poche, presque tous les scolaires, issus des bourgades et de la campagne environnante, entraient en apprentissage chez les professionnels du coin. Les "riches" et les "moins riches" ...        
Au début, c’était dur, il fallait savoir manier le balai et la serpillière et faire « le frottin »…mais mon paternel précisait à certaines mères trop émotives et possessives : «  J’ai commencé par là ! Il faut savoir tout faire pour être un jour patron ! ».

Le lendemain même du « certif’ » les parents défilaient chez les artisans.

La famille et les enseignants ne faisaient pas la différence entre travaux manuels et intellectuels. N’existaient pas une « intelligence » cérébrale opposée à une « intelligence » technique.

On réussissait dans les diverses voix choisis à partir du moment où on avait un peu de perspicacité et de savoir-faire. C’est ainsi que certains « apprentis » de mon père ont terminé patrons, cadres et même directeur d’abattoir…

Aujourd’hui, les jeunes sont « orientés » vers un travail manuel quand on ne peut l’être sur une profession apparemment plus « valorisante ». On se fout ainsi le doigt dans l’œil « jusqu’au coude » !

-         Deuxièmement : les scolaires vont à l’école jusqu’à 16/17 ans avant de se rendre compte - mauvaise orientation -  qu’ils ne sont pas faits pour des études. A cet âge, ils ne veulent plus entrer dans une entreprise comme « arpète » et de plus ils veulent gagner immédiatement beaucoup d’argent ! A qui la faute ? Alors ils vont d'un bureau de chômage à un autre ...

-         Enfin, les « grandes surfaces » ont attiré la plupart des apprentis bien qu’ils fussent presque exclusivement formés par de simples artisans. Ces magasins en effet, ne perdent pas de temps à « apprendre » les facettes d'une profession au personnel !
 A force de tirer sur ce fil, il ne s’est trouvé plus personne pour former les spécialistes, les professionnels compétents !

Quelques décennies plus tard, non seulement on ne trouve plus d’artisans mais ces derniers manquent cruellement de compétences et de savoir-faire ! Alors on change et on ne répare plus !
Dans le métier de boucher, que j'ai appris autrefois - avais-je vraiment le choix ? - je suis parfois atterré par la façon de travailler !

Pourtant, quand on veut gagner de l’argent, il faut souvent mieux aujourd’hui exercer un métier manuel qu’un métier… dit « intellectuel » ! De plus certaines professions ont un certain mal à recruter !
Nous parlons des boucheries mais certains métiers ont d'ores et déjà disparus !..

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