Nouvel épisode de cette (interminable) "guerre du camembert" qui dure depuis plus de 50 ans et oppose désormais les "gros" contre les "petits" fabricants de fromage et notamment les fournisseurs de lait normand à propos du "Fabriqué en Normandie" . Certains, au nom d'un "Traité", ratifié loin du champ de bataille, aimeraient voire disparaître des boîtes cette appellation qu'ils jugent "inique"...
Pendant ce même temps, au nom de l'emploi, le monde politique prêche pour le "made in France"... je vous assure que j'ai du mal à m'y reconnaître... soyez convaincus, cher Normands, qu'une vache (bringée) n'y retrouverait pas ses veaux !
Pendant ce même temps, au nom de l'emploi, le monde politique prêche pour le "made in France"... je vous assure que j'ai du mal à m'y reconnaître... soyez convaincus, cher Normands, qu'une vache (bringée) n'y retrouverait pas ses veaux !
Heureusement, le Président de la région (partie occidentale de la Normandie) qui finalement est "une bonne pâte" a proposé d'être le médiateur dans ce triste conflit et de mettre fin, une fois pour toute, à la querelle ! Je lui souhaite bien du courage !
Le Président BEAUVAIS. |
En qualité de Président-Fondateur du COMITE POUR LE VERITABLE CAMEMBERT, un journaliste de R.M.C. m'a dimanche soir demandé mon avis sur la question ... Vous imaginez quelle a été ma réponse !
Le passé, c'est bien ( ce n'est quand même pas moi qui dira le contraire !)mais il faut parfois être tourné vers l'avenir... tout en conservant ce qui a fait la gloire de ce produit dans l'histoire !
Le camembert est aujourd'hui connu et apprécié sur les 5 continents et cela n'est pas uniquement dû à sa géniale créatrice!
Certains "puristes" voudraient voir rétablir la recette ancestrale du camembert mais ils rêvent comme ceux qui veulent faire renaître la fameuse recette de LA POULE AU POT que le bon roi Henry IV voulait faire déguster chaque dimanche aux familles de son territoire.Les goûts - et pas seulement les saveurs - ont partiellement changé !
Il y aurait beaucoup de chemin à parcourir pour arriver à ce résultat utopique et notamment la couleur du produit fini : en effet, le fromage de Madame HAREL ( qui, au passage, n'a jamais habité Camembert !) serait BLEU et non BLANC.
Louis DESFLEURS, éminent ingénieur chimiste (CAEN) que j'ai bien connu dans les années 1970, ( Il était notamment chargé de diriger la dégustation des fromages au S.F.V.C.N... du temps où il n'y avait que des spécialistes autour de la table !) avait mis en évidence la moisissure naturelle du camembert (le fameux PENICILIUM CAMEMBERTI) dans la zone de production de ce fromage ( c'est à dire dans l'aire de production naturelle du camembert autour de Vimoutiers-Camembert).
Cette fleur était bleue et donnait au camembert un aspect ...bleu ! Depuis, les consommateurs lui ont préférée cette moisissure artificielle blanche ( le PENICILIUM CANDIDUM) avec laquelle on l'ensemence désormais... Première entorse de taille à une recette ancestrale...
La seconde déviation vient du fait qu'il n'existe plus de LAIT CRU depuis que la traite n'a plus lieu à la main et qu'on ajoute des détergents dans les bacs ! De toute façon l'arrêt de mort du lait cru a été prononcé dès que les industriels ont décidés de TRANSPORTER le lait (Pouvait-il agir autrement ? "That is the question ?" comme on dirait outre-Manche ! ).
A la limite quand le lait est produit et transformé dans les fermes - à partir du moment où il a été produit par des vaches locales se nourrissant uniquement d'herbe du cru ( ET NON PAS DE CET INFECT MAïS COMPACTE ET DE CETTE PREPARATION "ALCOOLIQUE" QUI DONNE AUX VACHES DES MALADIES DE FOIE !) on peut encore parler de LAIT CRU !
Pour finir comme me le déclarait Philippe LEPETIT, dernier représentant de la lignée LEPETIT à la tête de la célèbre firme de Saint-Pierre-Sur-Dives : " Il faut être Augeron pour comprendre le camembert !"
Le passé, c'est bien ( ce n'est quand même pas moi qui dira le contraire !)mais il faut parfois être tourné vers l'avenir... tout en conservant ce qui a fait la gloire de ce produit dans l'histoire !
Le camembert est aujourd'hui connu et apprécié sur les 5 continents et cela n'est pas uniquement dû à sa géniale créatrice!
Certains "puristes" voudraient voir rétablir la recette ancestrale du camembert mais ils rêvent comme ceux qui veulent faire renaître la fameuse recette de LA POULE AU POT que le bon roi Henry IV voulait faire déguster chaque dimanche aux familles de son territoire.Les goûts - et pas seulement les saveurs - ont partiellement changé !
Il y aurait beaucoup de chemin à parcourir pour arriver à ce résultat utopique et notamment la couleur du produit fini : en effet, le fromage de Madame HAREL ( qui, au passage, n'a jamais habité Camembert !) serait BLEU et non BLANC.
Louis DESFLEURS, éminent ingénieur chimiste (CAEN) que j'ai bien connu dans les années 1970, ( Il était notamment chargé de diriger la dégustation des fromages au S.F.V.C.N... du temps où il n'y avait que des spécialistes autour de la table !) avait mis en évidence la moisissure naturelle du camembert (le fameux PENICILIUM CAMEMBERTI) dans la zone de production de ce fromage ( c'est à dire dans l'aire de production naturelle du camembert autour de Vimoutiers-Camembert).
Le Penicilium Camemberti identifié par Mr.DESFLEURS |
Cette fleur était bleue et donnait au camembert un aspect ...bleu ! Depuis, les consommateurs lui ont préférée cette moisissure artificielle blanche ( le PENICILIUM CANDIDUM) avec laquelle on l'ensemence désormais... Première entorse de taille à une recette ancestrale...
La seconde déviation vient du fait qu'il n'existe plus de LAIT CRU depuis que la traite n'a plus lieu à la main et qu'on ajoute des détergents dans les bacs ! De toute façon l'arrêt de mort du lait cru a été prononcé dès que les industriels ont décidés de TRANSPORTER le lait (Pouvait-il agir autrement ? "That is the question ?" comme on dirait outre-Manche ! ).
A la limite quand le lait est produit et transformé dans les fermes - à partir du moment où il a été produit par des vaches locales se nourrissant uniquement d'herbe du cru ( ET NON PAS DE CET INFECT MAïS COMPACTE ET DE CETTE PREPARATION "ALCOOLIQUE" QUI DONNE AUX VACHES DES MALADIES DE FOIE !) on peut encore parler de LAIT CRU !
Pour finir comme me le déclarait Philippe LEPETIT, dernier représentant de la lignée LEPETIT à la tête de la célèbre firme de Saint-Pierre-Sur-Dives : " Il faut être Augeron pour comprendre le camembert !"
Le Président MILLERAND rend hommage à Marie HAREL - photo et texte "L'Illustration" |