Ce
midi, je déjeunais seul ! En effet, ma fille, qui est Docteur en
Pharmacie, passe à la Faculté un diplôme universitaire complémentaire pour
pouvoir tenir une officine. (Elle est aussi une excellente cuisinière et
notamment une étonnante pâtissière. Comme quoi « les chats ne font pas des
chiens ! ».Elle a, dans ses gênes, le savoir-faire de maître-queues
de talent et ce des côtés paternel et maternel ! ) Dans sa proche famille elle compte même des "chefs" et il aurait suffi de peu de choses pour qu'elle choisisse ce destin...
Bref,
pour satisfaire mes papilles gustatives, ma femme m’avait acheté un bocal de
tripes cuisinées à « la mode de Caen » et bardées de
nombreuses récompenses …
Vous
permettrez à l’ancien chroniqueur gastronomique d’un guide parisien de vous
avouer qu’il n’a pas aimé ces abats malgré un à priori favorable et la salive
qui lui dégoulinait des bajoues depuis le matin à la seule idée qu'il allait déguster des tripes …
Ces
morceaux d'estomac étaient mal choisis, mal découpés et surtout mal accommodés !
Comme
le disait mon père, qui aimait pourtant ce métier qui avait été celui de son
père avant de devenir le sien : « Aujourd’hui on ne fait plus
de boucherie, on fait de l’équarrissage ! »
J'ajouterais, avec sa permission outre-tombale, aujourd'hui on fait surtout de ...l'argent !
Ajoutons, pour les "puristes" qu'il ne s'agit pas, dans le cas qui nous préoccupe, de "boucherie" mais de "triperie"...
J'ajouterais, avec sa permission outre-tombale, aujourd'hui on fait surtout de ...l'argent !
Ajoutons, pour les "puristes" qu'il ne s'agit pas, dans le cas qui nous préoccupe, de "boucherie" mais de "triperie"...
C’est
beaucoup de critiques me direz-vous ? J’ai passé trop de temps à trancher correctement ces abats, délicatement sélectionnés, et les pieds de bœuf qu’on ajoutait, dans
l’arrière boutique de la boucherie de mes parents pour affirmer le contraire.
Quant
à la cuisine, la digne héritière de Charles GERVAIS, dont elle
portait le nom, était connue et appréciée loin à la ronde pour sa créativité et
le goût unique qu’elle donnait aux aliments.
Pendant
des années, je l’ai vue « inventer » de nouveaux plats et
produire chaque semaine des tonnes d’entrées, des mets de toutes sortes, des
gâteaux…
Elle
avait ses inconditionnels qui faisaient la queue pour être servis ! Jamais
je ne l’ai vu se servir d’une balance ou d’un livre de recettes. Elle faisait
cela « au pif ! »
Quant
aux tripes la boucherie était remplie de récompenses, médailles, coupes et
certificats établis pour la plupart à Caen par la Confrérie de Gastronomie
Normande.
Certains amateurs traversaient la France pour manger ses
spécialités et parfois certains venaient même de l’Etranger…
Elle
employait toujours – c’était l’un des ses secrets - de « bons
produits » à la base et son objectif n’était pas de réaliser un
profit substantiel mais de contenter ses clients...
« Ses
tripes » mijotaient toute la nuit dans un énorme « pot-au-feu »
arrosé d’une bonne dose de calvados qu’elle rapportait de
Sainte-Foy-de-Montgommery. Je l'ai vue se lever pour surveiller "son"cuit tout, pour éviter que la cuisson ne "s'emballe". ( A ce propos le "trépied" avait été confectionné à la Fonderie de Pontchardon)...
Il
y a de grandes chances, qu’aujourd’hui, pour des « raisons d’hygiène »
on lui interdise cette fabrication…
Pourtant, personne ne s’en est jamais plaint… bien au contraire !
Mon grand-père paternel, qui était né dans les environs d’Argentan et
était boucher en 1900 ne possédait pas de "chambre froide" et pourtant, lors de la
saison chaude, il conservait la viande. Qu’on s’interroge sur le secret des
anciens… qui n'en était pas un .En tout cas, ce n’était pas le « BIO » qui en était responsable mais simplement de la viande de qualité bien nourrie et abattue suivant les "rites ancestraux"... de la maison! ! Notons qu'à cette époque les bouchers aimaient bien les bêtes et qu'ils les "sacrifiaient" à l'aide de merlins !NOTA ! Je reçois un courriel de Mr.BRUNEAU que je considère comme le meilleur chef de Normandie qui m'écrit:
"Hélas la véracité de vos propos et de votre analyse décevante ne fait que confirmer que des valeurs foutent le camp!!!
Mon amitié gourmande - goutez un jour les tripes fertoises du Père Chatel aujourd'hui Legoff)...
"
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