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samedi 28 mai 2011

POLITIQUE : UNE AUTRE MANIERE DE VIVRE LE 10 MAI 1981 !


Mai 1981, je me souviens de ma première élection présidentielle …

J’ai mené alors campagne avec le seul maire communiste de l’Orne : Marcel DELAUNAY.

J’étais aux côtés de Michel Garnier, conseiller municipal . La section de FLERS et les cheminots de la gare de Flers faisaient bloc avec nous dans l’unité CGT / CFDT.

J’étais fidèle a Jules Guesde et au premier tour j’ai voté Georges MARCHAIS.

Au second tour de ce scrutin, on avait le choix entre le sortant Giscard d’Estaing et François Mitterrand, qui avait soutenu le programme commun avec le PCF et certains syndicats.

Donc j’ai voté François Mitterrand et comme prévu, il  est devenu le 10 mai 1981 le 1er Président de Gauche de la 5e république.

Dans l’Orne, vieux département conservateur, il n’a pourtant pas recueilli les 50% exigés !!!!!

Dès 18 heures, c’était déjà l’euphorie parmi nous . Les Renseignements Généraux  ne nous avaient pas cachés que les sondages du jour lui étaient favorables .

La droite locale baissait les yeux.

A 20 heures la mairie de Flers donnait le résultat à la salle du champ de foire. Ce fut alors une explosion de joie dans les rangs populaires. Les élus de droite filèrent sans bruit… Je me souviens d’un ami de ma famille (gaulliste de gauche ? ), pourtant salarié et syndiqué, me disant : « Vous le regretterez ! » .

Du haut de mes 24 ans, je ne prêtais pas d’importance à cette phrase . Je l’ai comprise bien plus tard. (1.) A Flers, pour moi, on savait voter !!

Pour l’heure, c’étaient les réjouissances ! Des partisans avaient apporté a boire, certains chantaient « Le chiffon rouge » de Michel Fugain dans la rue.

En compagnie de mon beau père , nous sommes allés avec des socialistes locaux accrocher un drapeau rouge au fronton de la mairie  ( pavillon qui n’a dû rester que pendant la nuit. La municipalité était alors de droite).

Le soir tard, j’entendis Georges Marchais à la radio qui avouait « ne pas se faire trop d’illusions ! »

Marcel Delaunay, maire de Saint –Clair-de-Halouze nous a dit : «  Maintenant il va falloir, comme en 1936, se battre sinon nous aurons peu ! »

Nous pensions à la retraite à 60 ans, les salaires, le montant des retraites, les reversions, l’emploi, les 39 heures, les nationalisations, les radios libres….et tout ce qu’on avait eu en 1968 !!!

François Mitterrand avait évoqué ses 110 propositions  mais jamais la rigueur . Les jeunes, nous  disions « Enfin, on va gagner et on sera mieux lotis que nos ainés . En plus, rien sera comme avant… »( 2)

Jean louis REMANDE -  Cheminot et ex-Secrétaire-Général de l’UD -CGT de l’Orne

(1)   et oui le PCF qui avait 15% des voix . Il est tombé par désillusion et grâce à la percée du FN.
(2)   on a obtenu des avancées mais aussi une grande déception en 1983 avec la rigueur et le vote sur l’Europe en 1992 …

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