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vendredi 13 mai 2011

SPECIALE BATAILLE DE NORMANDIE 5

Le 17 juillet 1944 le Maréchal ROMMEL était mitraillé par la R.A.F. 
à l'entrée de VIMOUTIERS

Il y a une cinquantaine d’années, le général Helmuth LANG et une équipe de la TV Ouest-Allemande se présentèrent à Vimoutiers.

Quand il était capitaine (Hauptman) et officier d’ordonnance d’ Erwin ROMMEL, il accompagnait partout celui-ci, qui était alors général en chef du front Ouest .

Ce mardi 17 juillet 1944, il avait quitté le château où le maréchal résidait à La Roche-Guyon, en plein cœur du Vexin, très tôt le matin pour rendre visite à Sepp Dietrich, chef SS sanguinaire chargé de réformer les troupes d’assaut allemandes . Le général SS de triste réputation se trouvait à Saint-Pierre-sur-Dives après avoir commis des atrocités sur son passage.

Les officiers circulaient alors sans aucune escorte dans une Horch découverte de l’armée allemande conduite par Daniel . Ce dernier était le chauffeur attitré de Rommel.

Quittant le quartier général de Dietrich, les hommes roulèrent sans encombre jusqu’aux faubourgs de Livarot en empruntant la route principale qui serpente à travers le Pays d’Auge  . Il faisait beau .

Photo Bundesarchivs

 A Livarot, la voiture devait gagner Orbec puis La Roche-Guyon quand soudain le maréchal fut témoin du mitraillage d’un convoi militaire par la R.A.F.

Il demanda alors à Daniel de prendre la route de Vimoutiers qu’il estimait « plus sûre » et surtout « plus abritée ».

Après un quart d’heure environ, alors que la voiture roulait à découvert depuis le passage à niveau, un chasseur anglais les survola puis s’en alla . Un court moment après, l’avion revint puis tira sur la Horch ne sachant pas à qui le pilote de ce spitfire avait affaire .

Voyant l’avion piquer sur eux, le maréchal Rommel demanda au chauffeur d’accélérer et de prendre une voie cachée par des arbres qui se trouvait sur la droite et dont ils apercevaient au loin le tracé.

Pendant qu’il donnait ses ordres les premières balles touchèrent le conducteur et le tuèrent sur le coup. Le véhicule, déséquilibré, se retourna et alla heurter la margelle gauche du pont qui enjambait le ruisseau . Cet affluent marquait, à quelques mètres de Vimoutiers, la limite entre les départements du Calvados et de l’Orne .

Rommel , qui avait été éjecté, était étendu sur la chaussée . Il était blessé lui-aussi à la mâchoire . Il avait été heurté par la carrosserie de la Horch.
Lang, qui n’avait rien, était penché à ses côtés et voulait le faire soigner.

Sur place, Lang, qui avait fait le récit du mitraillage dans l' excellent livre de l'Anglais Desmond YOUNG sur Rommel, ne retrouvait pas la route que voulait prendre Rommel . Il faut dire qu’ayant lu attentivement le livre je n’avais pas été capable de situer ce chemin.

C’est alors qu’il se souvint d’un jeune Français qui était en train de réparer les dégâts causés par de mutiples bombardements à la clôture du champ que possédait son père à quelques mètres du lieu de l’accident .

Quand il se présenta, à vélo, à leur hauteur, Lang l’arrêta et lui demanda si il existait un hôpital dans la cité voisine . Le jeune homme lui répondit que Vimoutiers et sa maison de soins avaient été bombardés et entièrement détruits un mois plus tôt …

Il conseilla à l’officier de « l’ » emmener à Livarot pour recevoir les premiers soins.
C’est ainsi que le Maréchal Rommel fut transporté à Livarot et examiné par le Dr. Lescène, Pharmacien.

Ensuite, le Feldmarshall Rommel fut dirigé vers l’hôpital de Bernay où il fut opéré et put se rétablir (*)

Après quelques jours de convalescence dans son domicile allemand auprès de sa femme de son fils Manfred, il fut contacté par Hitler qui avait eu la certitude, entre-temps, que le maréchal avait trempé dans l’attentat du 17 juillet …(**)

Connaissant son prestige auprès de l’armée et du peuple allemands, le Führer lui offrit de se suicider en taisant son rôle exact dans le complot, lui promettant des funérailles nationales et l’impunité pour sa famille … ou le déshonneur d’une arrestation et d’un procès. Le « renard du désert » n’hésita pas et choisit le poison …

Grâce aux hommes de la Brigade de Gendarmerie, Lang retrouva bien vite « son jeune Français » en la personne d’ Alain Roudeix. Il se déplaça sur les lieux du mitraillage, lui confirma les faits et  précisa que le chemin que Rommel voulait prendre n’était autre que l’entrée de la Blanchisserie Laniel située à La Gosselinaie .

Presque six dix ans après les faits, il serait temps qu’une plaque soit enfin apposée sur le parapet du pont…




(*) Winston Ramsey, éditeur de la revue « After the Battle » m’envoya à Bernay prendre des photos de la chambre de Rommel, clichés qui furent ensuite publiés…

(**) Les conjurés voulaient tuer Hitler, le remplacer par Rommel et négocier aussitôt la paix avec les Alliés .

1 commentaire:

PhilippeGuerrier a dit…

A ma connaissance, il a été établi que c'est un pilote canadien qui a mitraillé le véhicule du Marechal Rommel.
Ce pilote, Charley Fox, est décèdé il y a seulement quelques années.
Cela serait sans doute une bonne idée que son nom soit mentionné sur un monument en Normandie.

Legouvernement du Canada pourrait faire sa part : l'événement a une grande valeur historique

Philippe Guerrier, Quebec, Canada