J’aime bien lire Régis DEBRAY
et son dernier ouvrage : « Jeunesse du Sacré » publié chez
Gallimard est fort bien pensé et écrit.
Dans l’article qui lui consacré, publié par le n°771 de « Marianne »
il est écrit : « … Mais le sacré ne mène pas forcément à l’évocation d’une transcendance surnaturelle car si Dieu
a environ 3.000 ans, la première sépulture en a 100.000. Autant dire que le
sacré est d’origine profane. Il peut tout à fait habiter une tête
matérialiste : on peut être « athée comme un mathématicien »
(Balzac) et se sentir incapable de gifler un cadavre, ou de mettre à la
déchetterie, par sens du sacré. On peut penser que « la mort est un
sommeil éternel » (Inscription révolutionnaire sur un cimetière de Lyon)
et communier dans des funérailles ou
les commémorations. On peut penser que l’infini est inhabité, l’histoire une
mauvaise blague sans fin et l’eschatologie un délire tout en construisant des
enceintes mémorielles, en sculptant des portes de bronze qui ouvrent sur le royaume
des morts, en forgeant des symboles de leur communauté … Le sacré est plus
que l’évocation des forces mystérieuses qui dépassent nos vies : c’est ce
dont on ne plaisante pas ! »
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