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jeudi 23 février 2012

IN MEMORIAM : MAURICE LECOMTE !


Naïvement , profitant d’un bref séjour à Vimoutiers, je m’apprêtais hier à aller saluer, bien respectueusement, Maurice Lecomte, un ami (et bienfaiteur) de mon père qui vivait seul dans sa maison de Canapville depuis le décès subit de sa femme Marie-Thérèse.

Qu’elle ne fut pas ma surprise quand le nouvel occupant m’apprit que celui-ci, conduit à la Maison de Retraite de Vimoutiers, y avait expiré peu de temps après son admission …

Cette annonce me perturba et je repensais à cet « homme au chapeau » si charitable et au sort tragique qui avait accablé cette famille originaire du Renouard.

En effet, Maurice appartenait à cette « aristocratie » du Sud-Pays d’Auge. Il était né au sein de la famille de Paul Lecomte dont l’une des photographies de mariage trônait dans le corridor de sa maison. On y voyait, réunies et garées autour de l’ancienne Halle au Beurre de Vimoutiers toutes les voitures qui participaient à cette noce épique.

Longtemps célibataire, Maurice était venu s’installer à Canapville où il était devenu le premier adjoint de Mr .Marcel Pinot ( qui avait lui-même succédé à Mr.Raymond Vigan, doyen des Maire de France). Après avoir contribué à « faire marcher » discrètement la petite Mairie il était tout naturellement devenu le Maire de Canapville.

Administratif excellent, Maurice était aussi l’un des spécialistes des bovins, et notamment de la race normande, ( il faisait partie du jury des concours de bêtes de viande de Vimoutiers) mais surtout un connaisseur averti des chevaux. Il était un « naisseur » instruit mais aussi une sorte d’« abbé Pierre » des chevaux de travail ou de sport fatigués. Je l’ai vu récupéré un Percheron chez un agriculteur du coin pour lui offrir une paisible retraite et ainsi éviter de finir à Vaugirard.

Il était bon et charitable, je peux en témoigner. Ce qu’il a fait secrètement pour ma famille, peu d’amis le feraient…

Il avait été fait Chevalier du Mérite Agricole par le Président de la République lui même lors de l’un de ses déplacements en Normandie.

Il avait épousé une femme travailleuse et bienfaisante comme lui . Ce couple n’eut malheureusement pas d’enfant !

J’aimais à l’écouter, à m’instruite à ses côtés, avant que la maladie ne s’acharne sur cette femme puis cet homme.

L’envie me vient de citer cette phrase prononcée il y a plus de 50 ans par un officier et reprise par ma mère : « La vie est une chemise d’enfant pleine d’excréments… »

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