Dans le n°761 de "Marianne", Jacques JUILLARD, dans son éditorial, déclarait à propos des "travaux:" à entreprendre : "... quand à Jean-Luc Mélenchon, devenue l'une des personnalités préférées du Figaro depuis qu'il tape comme un sourd sur François Hollande,il fut sous Jospin un ministre très modéré, très raisonnable. Mélenchon est un homme de principes, c'est aussi un homme de circonstances..."
Il déclare également à propos des "Kmehrs verts" : " ...Ces questions d'environnement sont trop sérieuses pour être confiées aux écolos. Autrement dit, il faut tout accorder l'écologie comme problème, et rien aux écologistes comme parti. Le conflit qui aujourd'hui fait rage sur le nucléaire démontre que l'unité de candidature aux législatives avec des verts qui ne songent qu'à plumer la volaille socialiste est une opération risquée qui peut se révéler désastreuse..."
L'éditorialiste de "Marianne" considère que : "...La première tâche, ce sera le bilan : non seulement du quinquennat Sarkozy, mais des trente dernières années, car le mal vient de très loin. La France ressemble à ces vieilles maisons de campagne dans lesquelles on n'a pas donné de coup de pinceau depuis un demi-siècle, mais qui font encore bonne figure grâce à la patine du temps qui s'est déposée uniformément. Mais que l'on déplace un meuble, que l'on décale une gravure, et les taches de propreté apparaissent, révélant la décrépitude de l'ensemble.
C'est bien simple, depuis l'ère de Gaulle-Pompidou, on n'a rien fait d'important dans ce château de la Belle au Bois dormant. On s'est contenté de repriser, de ravauder, de ravaler. L'histoire dira un jour que Charles de Gaulle, le grand réformateur de la Libération, fut le seul qui, avec la sombre énergie de la vieillesse, se préoccupa, à partir de 1959, de refaire le tissu industriel et moral de la France en prévision du futur. Depuis, rien ou presque rien . Des réformes de confort mais pas d'innovation ..."
Il dit également : "....Les économistes Patrick Artus et Marie-Paule Virard décrivent dans leur livre : "La France sans ses usines" (Fayard) un pays qui a perdu de 500.000 à 700.000 emplois en dix ans et où le secteur manufacturier ne représente plus que 14% de la valeur ajoutée ( contre 30% en Allemagne et 22% dans la zone euro). La France, c'est le Royaume -Uni sans la City, un pays presque sans usines et sans cité financière de niveau mondial. Etonnez-vous après cela que les ouvriers se sentent les mal-aimés de la nation et se tournent vers le Front National !
Ce déclin industriel n'est pas une fatalité. La comparaison avec l'Allemagne réduit à néant la plus paresseuse des excuses nationales : la mondialisation et les délocalisations. La vérité est que nous n'avons pas voulu nous adapter et que nous en avons fait volontairement , mais stupidement, le choix quasi exclusif du tertiaire contre le secondaire..."
Il poursuit en ces termes : "....Mais, dès à présent, ce constat : moralement parlant , la France est devenue l'homme malade du monde occidental parce qu'elle ne croit plus à son avenir. Elle n'aime plus ni la science, ni le progrès, ni la nouveauté. Le pays de Claude Bernard, de Pasteur, de Marie Curie est devenu celui de José Bové et de ses faucheurs volontaires. Le pays des Lumières est devenu celui des lumignons de la défense passive. Il y eut jadis Descartes qui fut " dans l'histoire ce cavalier français qui partit d'un si bon pas à la conquête du monde" aux dires de Péguy. Il y a aujourd'hui ces lycéens qui défilent en rangs serrés pour défendre leur retraite à 60 ans. Le pays que Danton faisait jadis vibrer au mot d'"audace" ne connait plus que celui de "précaution". "NERVOUS BREAKDOWN", comme on dit dans les "Tontons Flingueurs"..."
Il conclut : "....La gauche, qui a sa part de responsabilité dans la naissance de cet univers de petits vieux, aura, en 2012, une belle occasion d'inverser la tendance. François HOLLANDE a mis la jeunesse au premier rang de ses préoccupations. CHICHE !..."