Le nom de cette rue du centre ville indique son origine ancienne. Elle est, à notre connaissance, la plus vieille artère de Vimoutiers.
En effet, sous une orthographe qui diffère parfois, on retrouve cette dénomination signifiant « le plus ancien » en différents lieux de Normandie .
Dans le secteur de Vimoutiers on la voit souvent sur les cartes : « les Perrets » à Camembert ; « le Perret Mignon » à Roiville ; « Le Perret » à Champosoult ou « Le Petit Peyret » à Fontaine-les-Bassets…
Cette rue transversale qui constituait, à l’époque gauloise, la seule voie de desserte du bourg naissant, épouse une partie du tracé de l’antique chemin qui reliait la campagne cultivée d’Argentan à la plaine fertile d’Orbec. Elle se prolongeait au Nord par la « Côte de la Hunière » ( fréquentée par les grands peintres impressionnistes dits « de l’estuaire ») et au Sud par la « Côte de la Bergerie ». Les Romains l’aménagèrent à deux voies comme ils en avaient l’habitude.
Jusqu’au XIXe siècle, la rue du Perré ( …et le bourg !) prenait fin à la rivière « la Vie » (Ce nom, donné à l’époque gauloise avait le même sens que la rivière « La Vée »)
On la franchissait à gué. De l’autre côté commençait le « chemin d’Orbec » qui se fondait dans les champs, bordé de quelques maisons de bois isolées.
Pour faciliter le franchissement de la rivière, on construisit le pont dit « de pierre » qui fut la cause de nombreuses inondations. Cet ouvrage empruntait son style architectural et ses matériaux à ceux de la première église Notre-Dame édifiée à la même époque.
Il fut remplacé en 1928 ( du temps du Dr.DENTU) par un pont sans piliers qui permit d’éviter les fâcheuses conséquences des crues de la rivière.
Sur la rive droite de la Vie subsistent quelques vestiges du Couvent des Bénédictines . Il constitue aujourd’hui l’un des rares trésors architecturaux de Vimoutiers ayant échappé au massacre du 14 juin 1944 (Dommage qu’après sa protection par mes soins il soit aujourd’hui entouré d’un « bunker »).
Quelques dizaine de mètres plus bas, de chaque côté de la rue, s’élevaient les bâtiments de la cidrerie-distillerie Anée qui, pendant plus de soixante ans, a produit des cidres et des calvados d’une qualité sans égal… et donné à la cité chaque hiver une odeur inégalable !..
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire