Comme l'écrivait Jacques JULLIARD, éditorialiste de "Marianne" dans le numéro 764 du magazine :
"...Changer de constitution... Est-ce bien raisonnable ? Interrogez les Français, vous n'en trouverez pas un sur cent pour en faire une priorité. Mais, consultez les membres de la classe politique... Les passions se déchaînent et les cerveaux des professeurs de droit entrent en divergence. Arnaud Montebourg veut sa VIe République . Empiler les Républiques comme des soucoupes sur une table de café est l'idée la plus courante, mais aussi la plus déraisonnable, à germer périodiquement dans les cervelles françaises.
Les Américains ont la même Constitution depuis 1787, alors que nous en avons usé 14; les Allemands, pour des raisons évidentes, ont cessé de numéroter leurs régimes... Quand aux Anglais, la force de leur Constitution est de n'avoir jamais existé comme telle. Le perfectionnisme institutionnel est une des plus sales manies françaises. Je suis, pour ma part, de l'avis de Montesquieu, qui préférait les institutions imparfaites mais éprouvées à un nouveau prototype, fruit des circonstances et des humeurs du moment.
Est-ce à dire qu'il ne faille jamais rien changer ? En aucune manière ! Les Américains en sont à 27 amendements; jamais nous n'avons, quant à nous, l'obsession de la table rase, quitte à reconstruire le nouvel édifice avec les pierres de l'ancien. Arrêtons ce jeu de Mecanno. Le grand mérite des institutions que nous a léguées le général de Gaulle est d'avoir maintenu la France, durant plus d'un demi-siècle, en état de paix politique et, pour l'essentiel, de satisfaire les citoyens, grâce à un compromis entre l'esprit d'Ancien Régime ( le prince) et des temps démocratiques ( l'élection du prince)..."
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