VIMOUTIERS : LE DR. GIET

Dans les années 1950 le conseil municipal a donné son nom à une voie sans issue longeant l’église Notre-Dame et reliant – uniquement pour les piétons – l’avenue du général de Gaulle au boulevard Dentu.

Document prêté par Mr.J.BENOIST

Léon Giet vit le jour à Vimoutiers le 7 juillet 1893 au « café d’Orléans » situé « Route d’Honfleur » ( l’immeuble se trouve aujourd’hui au n° 45 de l’avenue du Maréchal Lyautey).

Elève du Collège Notre-Dame de Vimoutiers - que son oncle, l’abbé Giet, avait dirigé quelques années auparavant - il entra en 1903 au Petit Séminaire de Séez pour y poursuivre ses études secondaires. Ses professeurs le décrivent alors comme un « très bon élève, doué en musique, en lettres et en sciences… »

Après un bref séjour au Lycée de Flers, il s’inscrivit, le bac en poche, à la Faculté de Médecine de Paris en 1912. Cinq ans plus tard, ses études allaient malheureusement être interrompues en raison de la Guerre.

A l’âge de 24 ans, il était en effet mobilisé et envoyé aussitôt sur le front.

Lors de son retour à la vie civile il connut des problèmes de santé et ce ne fut qu’en 1928 qu’il présenta enfin sa thèse de doctorat et que diplômé il ouvrit un cabinet à Paris.

Parallèlement à son activité libérale, il effectuait des recherches et devint chef de laboratoire à la faculté de médecine, spécialisé dans la lutte contre le cancer. Il découvrit un nouveau traitement à base de plomb contre certaines formes de cette maladie.

Puis, le Docteur Giet se spécialisa et exerça la chirurgie à la clinique Mozart.

Lors de ses fréquents séjours à Vimoutiers, il rencontrait avec un plaisir partagé ses anciens camarades d’enfance, les faisant gratuitement bénéficier, ainsi que leurs familles, de ses compétences médicales.

C’est dans sa maison de Nancy-s/Cluses, en Haute-Savoie, là où il aimait se reposer et se ressourcer, qu’il s’éteignit le 18 septembre 1948 à l’âge de 55 ans. Il fut inhumé, à sa demande, dans le petit cimetière du village.

La veille, il avait épousé sa fidèle compagne.

Au lendemain de sa disparition, plusieurs de ses amis vimonastériens décidèrent de lancer une souscription pour ériger à Vimoutiers une stèle à sa mémoire.

Un comité de 23 membres, présidé par Augustin Gavin, fut créé.

Le trésorier, Henri Sénécal, son ami de toujours, reçut les participations de 333 généreux donateurs représentant au total 374.700 fr. qui permirent de lancer l’érection d’un monument.

Sa conception fut confiée à Pierre Robert, enfant du pays et architecte de la ville.

Pour la réalisation du médaillon qui orne la stèle, il retint un sculpteur parisien dénommé Beeneteau. Celui-ci est serti dans un bloc de granit taillé par la Maison Sebeck de Vimoutiers.

L’inauguration du monument, situé à l’entrée du boulevard Dentu, devant l’école communale de garçons, eut lieu le 18 septembre 1958, en présence d’une foule impressionnante.

Le monument érigé par ses amis sur le Bd. Dentu

Sur le granit, cette simple phrase avait été gravée en lettres d’or : « Sur ce savant docteur de rare qualité, a resplendi l’éclat d’une immense bonté… »