LE MITRAILLAGE DE LA VOITURE DE ROMMEL !
Nos amis, anciens pilotes anglais
ou canadiens seront ravis de ces quelques lignes destinées à leur conter le mitraillage
du Maréchal Erwin ROMMEL, le mardi 17 juillet 1944, à la frontière de l’Orne et
du Calvados au retour d’une inspection du front.
Ce jour-là, le Generalfelfdmarchall
Rommel, nommé par Hitler au commandement suprême du front ouest, qui réunissait
le groupe d’armée « B » du IIIe Reich, s’en retournait à son quartier
général de La Rôche-Guyon (qui était fixé
au château). Ce lieu, sur les rives de la Seine était fixé entre Mantes et
Vernon.
Il s’était levé de bon matin
devant effectuer une visite du front stabilisé dans la région de Caen et
notamment à Saint-Pierre-sur-Dives au G.G. de l’Oberstgruppenführer Sepp Dietrich
qui commandait une sulfureuse division « SS ».
Comme à son habitude, l’officier
se déplaçait sans escorte. Il y avait, dans sa « Horch » découverte
le Capitaine LANG, son officier d’ordonnance, le major NEUHAUS, le feldgendarme
HOLKER, qui était chargé de guetter un éventuel ennemi et Daniel, le chauffeur
attitré du maréchal.
En début d’après-midi, ces hommes
reprenaient la route de Paris après s’être arrêtés au P.C. du 1er Panzer
Corps.
Vers 16 heures, « Daniel »
roulait quand il est informé que la R.A.F. venait de livrer une importante
attaque dans les environs.
La voiture se déplace sur la
route départementale n°4 qui va de Saint-Pierre-sur-Dives à Livarot.
Tout au long de la route, ils
croisent des carcasses de camions et de véhicules allemands encore fumants. Ils
ont été mitraillés par des chasseurs alliés.
L’aviation anglaise et
américaine, qui a désormais la maîtrise du ciel normand, passe et repasse au-dessus
du Pays d’Auge. Les chasseurs sont attirés par la poussière que soulèvent les
véhicules en marche.
Daniel est contraint d’emprunter
les petites routes abritées pour échapper à l’ennemi.
Vers 18 heures, il arrive enfin à
Livarot.
Dans les faubourgs de la cité,
Rommel croise un convoi de camions qui vient d’être bombardé/
Quelques avions sillonnent le
ciel et continuent de surveiller le site.
La voiture prend alors une petite
route secondaire, parallèle à l’axe principal, et fonce vers Vimoutiers…
Quand la Horch parvient aux
abords de cette ville, débouchant sur la route principale, elle retrouve les
chasseurs (au nombre de 8 ? )qui survolaient Livarot quelques instants
auparavant.
Le chauffeur accélère mais le feldwebel
Holker constate que deux avions de combat ont pris la voiture pour cible !
Rommel donne l’ordre à Daniel de
prendre une allée bordée d’arbres (l’entrée de la Blanchisserie LANIEL) à
quelques centaines de mètres sur la droite pour s’abriter… mais, c’est trop
tard, les premiers projectiles frappant le côté gauche de la voiture qui,
déséquilibrée, va heurter le parapet du petit pont qui enjambe le ruisseau
formant une frontière naturelle entre les départements du Calvados et de l’Orne !
La Horch se retourne enfin… alors
que domine le Mont Gomery !
Le chauffeur est grièvement
blessé (il décédera à l’Hôpital ! )Il souffre du bras gauche et de l’épaule.
Rommel, qui s’était levé et regardait
les avions, a été éjecté sur la chaussée. Il est touché au visage par le verre
du pare-brise. Celui-ci a éclaté quand a eu lieu l’accident. Il est aussi
blessé à la tempe et à la pommette gauche ayant reçu des éclats d’explosifs.
Il gît au sol avec trois
fractures du crâne qui l’ont plongé dans le coma.
Le major Neuhaus est étendu sur le sol. Il
a le bassin brisé !
Le capitane Lang et Holker
mettent Rommel à l’abri car les chasseurs continuent de rôder .
Le Maréchal saigne abondamment de
la bouche et de l’œil.
C’est alors que se produit la
rencontre avec de jeunes vimonastériens en vélo qui venaient de réparer les
clôtures non loin de là. Ils disent aux Allemands que la ville de Vimoutiers a
été bombardée le 14 juin 1944 et que l’hôpital est entièrement détruit.
Ils conseillent d’aller à
Livarot.
C’est ce que feront les
compagnons de Lang qui transporteront Rommel à la Pharmacie Lescène.
C’est là que l’officier supérieur
recevra les premiers soins avant d’être conduit à l’Hôpital de Bernay
(réquisitionné par la Luftwaffe) où les chirurgiens l’opéreront constatant une
fracture à la base du crâne, deux fractures à la tempe, l’os malaire fracassé,
une blessure à l’œil gauche et différentes égratignures provoquées par des
éclats de verre.
Rommel, bien opéré, se remettra
de ses blessures et partira en convalescence en Allemagne.
C’est alors qu’il reprenait des forces
auprès de son épouse et de son fils, Manfred, qu’Hitler, apprenant sa
participation au « putsch » du 20 juillet l’obligera à se suicider
pour ne pas porter ombrage à sa gloire !
Les dirigeants du Régime Nazi
diront que le Maréchal est mort… des suites de ses blessures en Normandie…
Presque vingt ans plus tard,
Helmuth LANG étant devenu général de la Bundeswehr est revenu sur place avec
une équipe de la télévision allemande pour fixer les lieux du mitraillage. A
cette occasion, il retrouva Alain ROUDEIX qu’il avait croisé ce jour de juillet
1944 à vélo de retour d’une tournée d’inspection….de clôtures !
Photos : Rommel et Dietrich en 1944
le "retour" de Lang et la recontre avec Alain Roudeix
La chambre de Rommel à Bernay
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