Originaire de l’Orne, depuis au
moins cinq siècles au plan paternel (de
la région d’Argentan plus exactement !) je tiens objectivement et
solennellement à affirmer que je ne me sens nullement visé par les propos
qu’aurait prononcés Hervé MORIN, rapportés par des échotiers mal intentionnés
qui feraient mieux de colporter de vrais motifs de combat plutôt que d’employer
sans réfléchir des prétextes fallacieux qui relèvent d’une politique dite de
« caniveau » ! Voilà
quelle dérive attend les politiques qui manquent d’idées et
d’imagination !
La Normandie, depuis les Vikings
et Guillaume nous avait pourtant habitués à beaucoup mieux !
Il faudrait commencer par situer
les mots dans leur contexte ! C’est essentiel pour les exégètes et on se
rend compte actuellement des dégâts que peuvent entrainer certaines
interprétations erronées de textes saints par des gens qui se prétendent
« religieux » et défenseurs des dogmes !
Gaulliste de gauche ou « social », je n’aurais jamais pensé
défendre un ancien Ministre de SARKOZY mais que voulez-vous ! Quand il
s’agit d’injustice, tel un « zorro
normand » les détracteurs me trouvent toujours sur leur chemin. Et
puis n’est-ce pas la fonction majeure du gaullisme ?
De Gaulle disait : « Je n’aime pas
les Socialistes… car ils ne sont pas socialistes ! » tandis qu’Allais
(normand d’Honfleur) clamait en
substance : « Les Socialistes
aiment tellement les pauvres qu’ils en fabriquent… »
Avaient-ils raison ? Là
encore, il faut savoir apprécier le contexte !
Quand le département de l’Orne
fut fondé, durant la Grande Révolution, le département voisin s’appelait… « l’Orne Inférieure » ! Il était
question d’hygrométrie et non de jugement de valeur!
Actuellement, la situation de
l’Orne et notamment d’Argentan n’est pas florissante, c’est vrai mais à qui la
faute ? On peut philosopher longtemps sur ce sujet et rejeter la faute sur
un quelconque prédécesseur. On doit surtout espérer et se souvenir que l’Orne
n’a pas toujours été au plan économique le « parent
pauvre » de la Normandie occidentale mais un territoire industriel chanté dans ses livres
tel : « La Fortune de Gaspard » par la Comtesse de Ségur (qui demeurait dans l’Orne) et fort d’un
savoir-faire engrangé au fil des siècles qu’hurlait Roger JOUADE.
Avant d’être agricole, terre
d’élevage des trotteurs et des bovins qui alimentèrent la Capitale à la fin du
XIXe siècle ( et enrichirent les Normands !)
quand Paris eut enfin les moyens de se nourrir (je précise que la race bovine normande est née au Haras du Pin, dans
l’Orne, comme le cheval de sport) l’Orne fut terre d’industrie depuis … le
Paléolithique, marquée par le travail du fer (principalement le secteur de Tinchebray) et celui des textiles ( secteurs de Flers et Vimoutiers) !
Le Perche ornais est aussi la
terre natale des fameux « Percherons »
Avant cela, l’Orne fut le
carrefour entre les civilisations celte et viking et en garde les traces
indélébiles.
Citons quelques personnages
célèbres de l’Orne :
-
Le moine
Ordéric Vital, historien de la Normandie ducale,
-
Mabille de
Bellême, épouse de Roger de Mongtgomery,
-
François-Eudes
de Mézeray,
-
Pierre
Boucher, émigrant au Québec,
-
Jacques Conté, « inventeur » du crayon à papier,
-
Jacques René Hébert, créateur et rédacteur du
« Père Duchesne »,
-
Le Comte Louis de Frotté, chef des Chouans de
Normandie,
-
Charlotte Corday, la « plus grande figure » de la Révolution Française,
-
Marie Harel, créatrice du camembert,
-
Jean-Daniel Lenoir-Dufresne, industriel, associé
de Richard Lenoir,
-
Aristide Boucicault, créateur à Paris du premier
« grand magasin »,
-
Le peintre de la Normandie Charles Léandre,
-
Le Baron de Mackau, Parlementaire, Président du
Conseil Général, représentant la droite française,
-
Alain Chartier dit « Alain », Philosophe
-
Fernand Léger, maître du Cubisme,
-
Et bien d’autres
Ainsi que quelques sites non
moins connus de par le monde:
-
Le village de Camembert, où fut créé le célèbre
fromage,
-
Le village de Bailleul dont le seigneur,
accompagnant Guillaume, fonda en Angleterre le « Baillol’s college »
devenu OXFORD !
-
Le Haras National du Pin,
-
Les forêts d’Ecouves et d’Andaine (berceau de la Légende Arthurienne)
-
Alençon où fut édité le livre de Beaudelaire,
« Les Fleurs du Mal »
-
La source de Bagnoles,
-
Le Perche d’où partirent de nombreux habitants
de la nouvelle France,
-
La bataille de Chambois, qui mit fin à la
Seconde Guerre Mondiale,
-
Notre-Dame de la Grande Trappe,
-
…
Les souverains
normands, rois d’Angleterre, d’Henri Ier à Henri III « Plantagenets »
ont eu un faible certain pour des endroits de l’Orne comme les souverains
français à commencer par François 1er qui aimait venir voir sa sœur et
séjourner avec sa cour (y compris Léonard
de Vinci) à Argentan et chasser dans la giboyeuse forêt de Silly… Il
rencontra le grand sculpteur que fut Goujon !
N’oublions pas
que c’est dans l’Orne, à Argentan, qu’a eu lieu l’union de la famille de
Normandie et celle des Plantagenêts qui va déboucher sur le plus puissant
empire de l’époque allant de l’Ecosse aux Pyrénées ( qu’on nomme aujourd’hui « Axe Atlantique » alors qu’on
l’appelait à l’époque « ARC PLANTAGENETS ») et sur la légende de
Robin des Bois illustrée par Richard Cœur de Lion et son frère, le prince Jean,
qui résidèrent dans le château familial à Argentan …
Bien entendu,
certains secteurs de l’Orne sont aujourd’hui désertiques comme l’Hiesmois,
ancien chef-lieu d’un Evêché, où est née la famille du Maréchal ROMMEL et qui
occupa jadis un rôle majeur dans la Normandie ducale mais, une fois
encore : DE LA FAUTE A QUI ?
Des « faiseux » ou des
« diseux » ? La Normandie, comme l’estimaient nos aïeux
a besoin de tous ses territoires et toutes ses forces pour marquer des points,
à commencer par l’Orne !
Gérard
ROGER
Ancien
Président de l’Office de Documentation de la Normandie,
Membre de la Commission Exécutive et du
Collège des Fondateurs du MOUVEMENT NORMAND.