Pendant tous les mois où j’ai été hospitalisé, reprenant
contact avec une sombre réalité après avoir subi une longue période de coma …
et tout le reste…– Croyez-moi :...c’était long ! – depuis un état
semi-végétatif jusqu’à mon «expulsion manu militari »- pour
manquement aux règles strictes imposées par la direction … des
soins - d’un établissement public par le médecin-chef
qui, à défaut de porter des galons sur sa blouse immaculée faisait respecter
son autorité… « naturelle » non seulement auprès du « petit »
personnel mais aussi des malades… et ce d’une façon consentie, sans besoin de
schlague !
Face à ce manque flagrant
d’éducation, les aide-soignantes choisissaient pour la plupart de se
plier ( il est vrai qu’il est de moins en moins évident de trouver un
emploi …) J’écris « soignantes » car cette profession - comme la plupart des emplois de fonctionnaires - est exercée en majorité par des femmes... A ce propos le "médecin-chef" - que j'avais précédemment mis dehors de ma chambre - était également une femme !
Non content de les presser comme
des citrons ces « lave-bassins» ( C’est ainsi, sans aucune
considération pour ces agents qui font pourtant un travail admirable
qu’on les nommait jadis !), et de les exploiter, de l'aube jusque très tard le soir pour un salaire de misère, elles étaient en somme le
jouet de leur dévouement.
Bref, on les pressurait, les traitait comme des serfs,
en résumé, les « gradés »
( je les reconnaissais car, comme José, dans "Scènes de ménages", ils - ou plutôt elles - portaient un
stylo « rouge » au revers de leur vêtement de travail…), notamment le
jeudi midi, lors de la « visite de la ménagerie ». Elles leur
faisaient partager leurs « humeurs » du moment !
Je tenais
pourtant que tout nouveau médecin qui pénétrait dans ma chambre lise la
« charte du patient » qui était placardée sur l’un des
murs, leur faisant remarquer que nous n’étions plus au XVIIIe siècle…
Pourtant, heureusement qu’il y avait ces « bonnes
à tout faire » pour comprendre les malades et les épauler quand le
vague à l’âme était trop envahissant !…
Je peux désormais le dire, j’ai tenu bon dans cet
« enfer de Dante » parce que j’avais le réconfort, le sourire
permanent des « aide-soignants » !
Après plus de deux ans, j’ai enfin décidé de consacrer un
livre à cette expérience édifiante que j’ai vécue… ce sera un roman, genre plus facile
pour exprimer certains sentiments !
Gérard ROGER
Président de l'A.V.A.V.C./Normandie
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