LES
ACTEURS DE LA « BATAILLE DE LA POCHE DE CHAMBOIS » :
Mes
contacts avec Ekkehard FÖRSTER…
J’ai croisé
l’existence d’Ekkehard Förster en visitant le cimetière allemand de Saint-André-de-l’Eure
il y a une dizaine d’années pour les besoins d’un reportage qui m’avait été
confié sur les combats de Normandie par « Pays de Normandie ».
Dans ce cimetière sont
inhumés les victimes militaires allemandes de la Bataille de la Poche de
Falaise.
J’avais été en
effet surpris que l’une des sépultures soit en effet fleurie et je demandais au
gardien qui était le responsable de cette attention particulière.
Il finit par me
répondre, avec une nuance d’inquiétude dans le regard que deux personned
fleurissaient la tombe : le général Meyer et … le pilote du char « Tigre »
de Vimoutiers qui, après avoir servi cet officier, tué au champ d’honneur,
avait été affecté dans l’unité de Meyer et s’était ainsi retrouvé dans la « Poche »
!
J’étais d’autant
plus assommé par cette annonce que j’avais été maire-adjoint de Vimoutiers
durant dix années et que je connaissais bien cet engin dans lequel j’avais joué
étant enfant et que j’avais fait protéger.
J’avais même
participé, avec Eddy Florentin et avec Alain Roudeix et Jean Blondeau, à le
faire classer puis restaurer à proximité de l’endroit où il avait échoué.
Grâce à mon ami Ewald
Neveling, avec lequel j’étais allé à l’Université de Caen, j’entrais
immédiatement en contact avec ce vétéran.
Il me raconta, par
lettre, longuement « sa » guerre et la manière dont il
participa à la dernière bataille.
Il m’écrivit qu’en
1943, il appartenait à la 1ère SS Panzerdivision.
Il me raconta
comment il s’était extrait de la nasse et que plusieurs de ses hommes avaient
été tués durant les récents affrontements.
Il me précisa
qu’il n’avait alors que 17 ans et fonçait à travers les lignes alliés pour
faire le plein de carburant auprès de Vimoutiers, au château de l’Horloge, à
Roiville, où Rommel avait prévu un point de ravitaillement de carburant.
Malheureusement,
dans la côte de Gacé, comme beaucoup de chars, à la sortie de Vimoutiers, il
tomba à sec et dut abandonner son engin sans le faire sauter comme le soutenait
Alain Roudeix.
Il me précisa que son
uniforme noir de tankiste lui permit de s’évaporer à pied sans être importuné
par les civils. Il était fatigué de se battre et se retrouva en Allemagne.
Il me raconta
qu’il devint l’un des critiques de cet engagement idéologique, dans lequel il
était très jeune tombé, et échangea même quelques lettres avec le général de
Gaulle ( cette information n’a pu être vérifiée !)
Il devait
venir en 1994 à Vimoutiers et s’en réjouissait
à l’avance, mais une crise cardiaque mit subitement fin à cette vie bien
remplie !