A PROPOS DU « BREXIT » !
Extrait du livre publié en langue anglaise en 2003 sous la
direction de Gérard ROGER aux Editions BERTOUT.
I – GUILLAUME DE
NORMANDIE FONDE DES LIENS ENTRE LE CONTINENT ET LA « GRANDE ÎLE » !
En 1066, le 5 janvier, Edouard Le
Confesseur, roi d’Angleterre, meurt à L
ondres sans postérité !
Oubliant les promesses faites à
Guillaume (petit-fils du souverain) lors de son voyage en Normandie, son
serment même, HAROLD se fait couronner le 6 à WESTMINSTER comme roi d’Angleterre.
Il est béni par l’évêque STIGAN.
Informé de ce parjure qui est pour les Normands une des fautes les
plus graves !), se sentant trahi, Guillaume dit « Le Bâtard »,
proteste, tente de négocier… mais en vain !
S’assurant du concours de ses
vassaux, non sans réticence de la part de certains seigneurs normands, il fait
construire et réunit dans l’embouchure de la Dives une immense flotte
rassemblant plus de 900 esnèques. Il regroupe également 40.000 combattants et
14.000 chevaux (c’est la première fois qu’on utilise vraiment la cavalerie dans
un affrontement… les Anglais en sont dépourvus !). Fort de son bon droit et de la force de ses troupes, il entend ainsi
renforcer son domaine !
Le pape, qui reproche à la cour d’Angleterre
de ne pas lui payer régulièrement le « denier de Saint-Pierre » lui
adresse pour protéger son armée, l’étendard de Saint-Pierre, pavillon blanc
marqué d’une croix rouge que le duc va déployer à l’avant de ses hommes.
Le 25 août 1066, Guillaume, qui
se tient sur le pont de son navire amiral, « La Mora ,(construit à
BARFLEUR) arrangue ses troupes, le drapeau papal hissé sur le mat à côté de ses
armes. Il donne enfin l’ordre de lever l’ancre pour rallier
Saint-Valery-Sur-Somme où il doit bénéficier de vents plus favorables.
En fait, Guillaume dont les
services de renseignement fonctionnent parfaitement, apprend qu’un autre
prétendant à la couronne d’Angleterre, vient de débarquer sur la côte Est du
pays. Il s’agit du roi de Norvège : HARALD HARDRADA.
Celui-ci a pénétré dans l’embouchure
de l’HUMBER avec succès. HAROLD GODWINSON, autre challenger, mobilise alors ses
forces et profitant de l’imprudence du roi de Norvège, bat son Armée à
STAMFORD. Harald est tué dans ces combats.
Alors qu’il se prépare déjà à s’installer
sur le trône, Harold est averti, stupéfait, de la nouvelle de l’embarquement
des troupes normandes à l’aube du 26
septembre. Il apprend que Guillaume et ses troupes ont effectué la moitié de la
traversée de la Manche.
A la vue des côtes anglaises,
Guillaume fait stopper ses navires et les rassemble !
Au matin du 29 septembre, c’est
le débarquement à PEVENSEY, sur les rives du SUSSEX ! Personne ne repousse
les Normands qui créent une solide tête de pont. Il extrait de ses bateaux
chevaliers, chevaux et matériels divers en toute tranquillité. Il fait construire
des palissades en bois, se fortifie !
Descendant le dernier, Guillaume
glisse et tombe de ton son long, le visage dans le sable. Ses soldats considèrent
cette chute comme un mauvais présage. Mais le Duc, bon stratège mais aussi
excellent communicateur, s’en rend compte et rétablit immédiatement la
situation en s’écriant en substance : « Par la splendeur de Dieu !
Terre je te tiens entre mes mains et tant qu’il y en a, mes compagnons, elle
est à vous ! »
En bon Normand, Guillaume n’incendie
pas sa flotte qui repart en Normandie pour transporter de nouveaux combattants.
Epuisé après une marche forcée de
11 jours (je vous ai précisé que les Anglais ne connaissaient pas encore les
bienfaits du cheval de guerre comme du cheval de sport !) Harold qui a
renvoyé une partie de ses troupes et de ses bateaux se dirige vers le Sud.
Le 10 octobre, il arrive à
Hastings et se réfugie sur la colline de SENLAC.
Guillaume fonce face à lui et le
14 octobre 1066, alors que se lève les premières lueurs du jour, après une
longue nuit où les deux armées se sont tenues à quelques centaines de mètres l’une
de l’autre, une terrible bataille se prépare !
Trois éléments composent l’armée
de Guillaume : de chaque côté de chevaliers normands ont pris place des
soldats des comtés de Boulogne et de Ponthieu ainsi que les engagés du Maine,
de Poitou et de Bretagne.
Le Duc, monté sur un puissant
cheval blanc, se tient à la tête de son armée ! Au cri de « DIEX AîE ! »
(Dieu nous aide !) qui avait remplacé le cri de guerre des Vikings : « THOR
AÏE ! », il charge à la tête de la cavalerie normande, debout sur ses
étriers. Les troupes s’enfoncent en entonnant « La Chanson de Roland » !
Il faut trois assauts répétés à
Guillaume pour venir à bout des hommes d’HAROLD, appuyés au pied de la colline.
Le Duc est partout, la lourde épée à la main. Soudain, une flèche vient frapper
Harold et le blesse mortellement (1).
Guillaume de Normandie a gagné la
bataille !
Son premier geste est de se recueillir
devant les 15.000 combattants tués dans son camp.
Au sommet de la colline, il fera
construire en « roussier », pierre ferrugineuse de Normandie, une
abbaye en leur mémoire : « The Battle Abbey ».
Puis, déterminé, le Duc gagne
LONDRES en remontant par les bords de la mer. Il fortifie DOUVRES au passage.
Les soldats normands traversent La Tamise à WALLINGFORD.
Le 25 décembre 1066, a lieu le
couronnement en l’Abbaye de WESTIMSTER. Alors que Guillaume se tient au pied de
l’autel, l’Archevêque d’York demande aux Anglais et par le biais d’Evêque de
COUTANCES aux Normands s’ils consentent à reconnaitre Guillaume pour leur
souverain légitime. L’ovation des Anglais est si forte que les Normands restés
à l’extérieur croient à une trahison de dernière minute et se précipitent dans
le sanctuaire.
Par son règne sur la « grande
île », Guillaume fonde une nouvelle dynastie outre-Manche, avec la volonté
d’unir (déjà !) les deux peuples sous la même loi !
Aujourd’hui encore, les armoiries
de la reine d’Angleterre sont celles de la NORMANDIE !
Guillaume récompense les barons
normands en les dotant de nombreux fiefs confisqués aux aristocrates ralliés à
Harold. Ils deviennent la souche de la nouvelle noblesse anglaise :
MONGOMERY ( qui perd un « M » au passage),CHAWORD, ROKELY…
Hugues dit « Le Loup^ », vicomte d’Avranches devient Comte de
Chester. Pour combattre les abus, Guillaume imposera, vingt ans après son
accession au trône d’Angleterre le « DOMESDAY », document dans lequel
sont recensées toutes les possessions et biens de l’Angleterre depuis 1066 !
Jusqu’à sa mort, « le père
de la nation anglaise » va faire construire des châteaux pour quadriller
son domaine mais aussi pour apporter un nombre important de réformes sociales,
administratives, religieuses,…pour normaniser la société.
Il édifiera de nombreuses
abbayes, il fera restaurer maints monastères. Pour ce faire, il fera venir des
carrières de Caen, par bateau, des pierres blanches extraites de son pays natal !
De beaux exemples peuvent encore
être cités : l’utilisation de la « pierre de Caen » jusqu’au
port de LONDRES serviront à reconstruire l’Abbaye de WESTMINSTER sur le plan de
l’abbaye phare de Normandie : l’Abbaye de Jumièges ». La « Tour
de Londres » dite « La Tour blanche », est une construction
typique de l’époque féodale normande. Elle présente d’étranges similitudes avec
le Donjon d’Ivry-La-Bataille !
En 1070, il nomme LANFRANC, abbé
de Saint-Etienne à Caen, Primat d’Angleterre, archevêque de CANTERBURY. Peu à
peu, le clergé normand sera nommé en Angleterre et replacera les prêtres
saxons.
Lanfranc a été Abbé du Bec-Helllouin,
autre célèbre abbaye normande !
Ce prélat a permis de renforcer l’influence
culturelle de la Normandie !
Désormais doté des titres de DUC
DE NORMANDIE et de ROI D’ANGLETERRE, Guillaume réside des deux côtés de La
Manche.
II- LES COUTUMES NORMANDES S’IMPOSENT
EN ANGLETERRE !